Les Québécois qui atteignent les ligues majeures de baseball sont très rares. Ceux qui s'y maintiennent encore plus rares : pas même une douzaine depuis le 19e siècle. Non seulement le lanceur Éric Gagné fut un de ceux-là, mais il a établi un record imbattable, connu une extrême popularité, élu le meilleur lanceur de la Ligue nationale et, bien sûr, on lui a accordé un salaire en conséquence.
J'y suis retourné samedi, en compagnie de ma soeur, intriguée. Pas trop eu le temps de faire des observations, car, de plus, l'herbe était marécageuse de la pluie de la veille. J'ai cependant fait une découverte sur la rue derrière 3 : il y a une autre habitation ancienne qu'on voit sur la photo de 1922 (4) mais aujourd'hui cachée par des arbres.
Ce qui est bien, avec ce type de livres, est qu'ils sont véritablement historiques. J'y reconnais une méthode de recherche et devine la patience que les auteurs ont pu avoir pour consulter tous les journaux d'époque, mais vraiment tous. C'est ainsi que William Brown a pu nous offrir des descriptions précises de certaines rencontres, la plupart de championnats. Il y a aussi des commentaires des joueurs, de leur gérant, de la direction de l'équipe. Brown y ajoute une mise en contexte rigoureuse. Ceci nous procure une lecture vivante, excitante, qui nous tient sur le qui-vive.
Au Québec, les signalisations d'arrêts sont en français, because, you know, we are French.
Or, pour la saison 2016, la ligue avait décidé d'allonger le calendrier à 70 compétitions, donc, 35 locales. Optimisme! Mais quand j'ai vu l'horaire 2016, j'étais furieux : aucune rencontre en soirée. Zéro. D'ailleurs, j'ai croisé un joueur de l'équipe, pas du tout content de cette situation. "Nous aussi, on a chaud, monsieur Bergeron."
Voici le moment de l'année où chacun s'apprête à lancer aux déchets un ami utile de la dernière année : le calendrier. On y croise souvent un témoignage de notre vie, sous la forme d'un X dans une case, d'une note du type : "Rendez-vous chez le dentiste à 10 heures", "Début des vacances", "Pique-nique avec la famille", etc.
Pénétrer au stade de baseball de Trois-Rivières, il y a dix années, c'était une machine à remonter le temps et tout le monde se serait cru en 1975, à l'époque de la liberté et du partage. Tout était un peu brisé, mais voilà ce qui rendait l'endroit sympathique. En entrant, on voyait des photos anciennes de joueurs. Le plancher était usé par le va-et-vient incessant du public et il y avait le casse-croûte tout juste en face. Un ami montréalais m'avait dit : "Tu entres là-dedans et ça sent le baseball !" Vrai ! J'avais ressenti la même chose en un certain début de saison.
Mercredi le 13 mai avait lieu l'ouverture locale de l'équipe les Estacades de Trois-Rivières, que j'encourage depuis cinq années. Le baseball est un sport hiérarchisé. Au Québec, les équipes sont divisées selon des groupes d'âge, représentant des étapes d'apprentissage, menant vers le plus haut niveau, les juniors, réservés aux 18 à 22 ans. Le niveau des Estacades est situé tout juste avant : des 15 à 17 ans. Je ne vous parlerai pas des sous-catégories de chaque catégorie...
Don Mossi était un lanceur gaucher ayant évolué au baseball majeur de 1954 à 1965, avec Cleveland, Chicago, Kansas City, mais surtout Détroit. Sa réputation ne vient pas de ses exploits - bien qu'il était honnêtement habile - mais de sa laideur. Son surnom était le Sphynx des Oreilles. Car en fait de pavillons, notre homme en portait d'inoubliables. Le reste de son visage semblait rude et hors de proportion. Cette réputation de l'homme le plus laid du monde a pris un sens contemporain avec les collectionneurs de cartes de baseball. Non seulement les gens cherchaient les cartes des étoiles, mais il leur fallait au moins une Don Mossi.
La photo ci-haut présente, de gauche à droite : mon père Martin. le commentateur radio Dave Van Horne, le directeur-gérant des Expos Jim Fanning et moi-même, alors âgé de 14 ans. Elle a été prise en janvier 1970 et publiée dans le journal Le Nouvelliste. Au cours de l'année 1969, j'avais eu un coup de foudre pour le baseball et la nouvelle équipe des Expos de Montréal. Ça n'a pas cessé depuis, même si les Expos ont été assassinés en 2004. Au cours de cette saison initiale, j'avais découpé des photos dans les journaux, des articles, collés dans un cahier à feuilles mobiles, avec des textes signés de ma main adolescente. C'est ce que Jim Fanning regarde. Mon père, alors conseiller municipal, avait apporté cette collection à mon insu, alors que des membres des Expos participaient à leur première caravane d'hiver. Avant l'heure prévue, je jouais au hockey sur la glace de l'étang gelé du parc Des Chenaux, voisin du centre culturel où se déroulait l'événement. J'étais sur place à temps et quand mon père m'a demandé publiquement de le rejoindre sur la tribune, j'étais furieux, d'autant plus que j'étais plein de... sueurs ! Une seconde photographie a été prise, cette fois en compagnie du paternel et de deux Expos : les lanceurs Howie Reed et Bill Stoneman. Tous ces gens ont autographié une balle que je possède toujours.