Il y a deux années environ, je ne pensais pas que le mot Traversier puisse être typique du Québec. Je l'ai appris lors d'une discussion sur le forum d'une autre plate-forme, alors qu'un français me confirmait n'avoir jamais entendu le mot de sa vie, affirmation répétée par d'autres personnes. J'ai répondu que je n'avais jamais entendu Ferry au Québec. J'avais même proposé un lien Internet vers une "Association des traversiers du Québec." Donnez-moi le choix entre le mot anglais Ferry et le québécisme Traversier, et je choisis ce dernier, car il est en français. C'est un beau mot, harmonieux, délicieux, débordant d'images, alors que Ferry, hein...
Petit, lors de la promenade dominicale en automobile, mon père, qui n'a fréquenté l'école que trois années, me rendait fou de joie quand il proposait de nous rendre sur la rive sud, en prenant le traversier. Son papa, mon grand-père Alfred, parlait plutôt de "La traverse", ce qui ne manquait pas de charme. On imagine que les ancêtres, voyant l'embarcation, ont dit "C'est un traversier, car il traverse le cours d'eau."
Photo ci-haut : mon roman de 2009, où on voit un traversier faisant la navette entre Trois-Rivières et la rive sud, au 19e siècle. Mon personnage Joseph y travaille quelques semaines comme garçon à tout faire. C'est bel et bien le mot Traversier qui est utilisé dans le roman et personne ne m'a tapé sur les doigts, surtout pas l'assistante éditrice, qui était... française !