"Moi aussi, j'écris des romans". Cette phrase, je l'ai entendue des centaines de fois lors de mes participations aux salons du livre du Québec. Toujours la phrase était dite sur un petit ton assuré, à la limite du hautain. Le dire à un romancier pro laissait sous-entendre que ce que je faisais était à la portée de tout le monde. Il y a environ six semaines, une femme que je connais comme une boulimique de lecture m'a fait le coup : "J'ai commencé à écrire un roman." Lire un roman, c'est une chose ; en écrire un n'a rien à voir avec la lecture. J'ai revu la femme il y a quelques jours, se précipitant vers moi, pour me dire que "Ce n'est pas facile." Elle cherchait des conseils, je crois bien, mais je lui ai fait remarquer que si je lui disais quelque chose, un autre auteur pourrait affirmer le contraire. Bon prince, je lui ai donné deux trois petits trucs : ne pas écrire un roman à l'aveuglette et préparer un plan ; arrêter d'écrire au moment où une idée surgit ; faire preuve de grande discipline. Il semble que ces trois conseils n'étaient pas ce qu'elle désirait entendre. Tout ça m'a fait un peu sourire. Jusqu'à la prochaine occasion où un pur inconnu m'abordera pour me dire, avec assurance : "Moi aussi, j'écris des romans."
Commentaires
Au fait, cette femme,.je la croise à l'occasion et elle n'a jamais écrit son roman, arrêtant après une dizaine de pages.
Un des mes éditeurs, devant le flot de manuscrits qu'il recevait chaque année, m'avait dit : Tout le monde écrite, mais personne ne sait comment.
J'ai écrit des histoires quand j'étais ado... et depuis plus rien... sauf une fois (aux alentours de 1977) où je me suis mis à écrire tout ce qui me passait par la tête en me disant que ça finira par donner quelque chose... bien entendu ça n'a rien donné... dans les années 90 j'ai fait un plan, je me suis documenté du mieux que je pouvais pour que ça finit dans un dossier que j'ai toujours chez moi...
Tu as une belle plume, Nikole.
J'aime écrire, j'ai écrit des bricoles, et j'abandonne toujours en route, je suis trop feignasse, pas assez disciplinée ni imaginative pour écrire un roman. J'admire ceux qui y parviennent, quel qu'en soit le "résultat".
On apprend toujours et rien n'est jamais terminé.
J'ai moi aussi des diplômes universitaires et ils n'ont rien à voir avec mes romans, J'ai appris à écrire à force d'écrire, avec un point de départ au cours de mon adolescence, alors que je ratais tout ce que je touchais à l'école.
Je suis admirative et honteuse à la fois lorsque je lis tes articles, ils sont rédigés avec une telle aisance !! normal que tu sois romancier. J'ai voulu à la demande de mes petits enfants, écrire mes mémoires sur Word (60 pages recto/verso) en narrant ma vie tourmentée. Seulement eux sont diplomés avec Master ou Bachelier +++
la comparaison est monstrueuse puisque leur mamie, suite à une grave maladie cardiaque, est autodidacte ! je dois mon salut grâce à "l'Ecole Universelle par Correspondance" depuis je reste complexée. L'histoire de ma vie restera dans les tirroirs jusqu'à ma disparition !..
Je te souhaite bonne écriture !!
Il s'agit d'un acte qui se développe avec les années. Merci pour ce mot.
Pas facile d'écrire, non, lire est une autre discipline, plus dilettante, peut-être moins jouissive quoique ... Je n'aurais pas cette constance de tous les jours à pianoter, même si les idées sont là, et les mots aussi. Bon samedi et peut être à bientôt sur mon blog.