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Le roman en cours

Le roman porte le titre de Le cochon de la maudite française. Pas de panique ! Le cochon est une tirelire, et l'expression "Maudite française", bien que peu sympathique, est courante au Québec. Le personnage est-il une française ? Elle est née à Paris, d'une mère célibataire, alcoolique, mais qui donnera à son enfant beaucoup d'amour. Cette femme, Jeanne, est déjà présente dans mes romans publiés. Artiste peintre de grand talent, elle est souvent confuse, susceptible et incohérente. Au Québec, elle était sans cesse protégée par son frère Roméo, grand admirateur de ses toiles. Quand la menace de la Seconde Guerre mondiale se profile, Roméo, malgré l'avis de Jeanne, se rend à Paris pour chercher sa soeur et sa petite fille, Bérangère. Cette séquence, de cinq années, est racontée dans mon livre publié L'Héritage de Jeanne. Jeanne meurt misérablement en 1945 et l'enfant Bérangère est confiée à Renée, fille de Roméo.

C'est à partir de ce point que mon roman débute, cela en respectant les présences sporadiques de Bérangère et de son entourage dans les livres publiés.

Un fait intéressant dans le cas de Bérangère est l'année de sa naissance : 1936. Faites le calcul : à 20 ans, au coeur des années 1950, elle est comme toutes les filles et désire se marier. Dix ans plus tard, rien ne va plus dans l'union. Ajoutons une autre dizaine et vous avez le féminisme des années 1970, puis l'affirmation des femmes. Bérangère passera de "Épouse à la maison" à femme d'affaires.

Bérangère vit toutes ces étapes, tout en étant mère de trois filles. Elle vit un mariage malheureux, auprès d'un homme autoritaire. Puis elle partagera la fascination de Roméo pour Jeanne, reprenant contact avec un homme qui l'a connue à Paris. Même après toutes ces années au Québec, Bérangère se croit toujours française, fascinée par ce pays et sa culture. Ayant appris à parler à Paris, Bérangère a gardé son accent français, comme cela arrive souvent aux enfants. La tirelire a été reçue en cadeau d'anniversaire en 1947 et Bérangère y déposera sans cesse le moindre sou dans le but de se payer des voyages en France. 

La discipline décidée en août se poursuit sans problème : j'écris une page par jour. Parfois deux, mais en autant de séances. Le roman, à la première personne, a peu de dialogues et ils ne comptent que quatre répliques. J'aime bien ces courts échanges jetés là où on ne les attend pas. Tous les chapitres, thématiques, ont dix pages. Je ne suis pas las de cette histoire et Bérangère n'a pas pris de temps à habiter mon âme. Le roman, imposant, ne sera terminé qu'à la fin de 2015, sinon en 2016. Ce voyage, je l'aime toujours, car il est ma vie depuis l'adolescence.