J'ai travaillé la nuit à la station de radio CIGB de décembre 1979 jusqu'à l'automne 1981. Comme j'avais déjà une certaine connaissance de la musique - même si ce n'était pas mon style favori - j'avais demandé la permission de concevoir ma programmation musicale. On me l'a accordée, croyant que je pourrais prendre ainsi de l'expérience dans cette tâche. S'il y avait des faux pas, ce n'était pas trop grave, parce que l'auditoire nocturne était limité.
Ce travail consistait à s'occuper de la mise en ondes, c'est à dire, tout simplement, de faire tourner les disques. Il n'y avait pas d'animation, de bulletin de nouvelles : que de la musique. L'horaire était bizarre : je débutais à deux heures de la nuit et terminais à sept heures du matin. Le dernier véhicule de transport en commun était à minuit. J'avais donc deux heures avant le début du travail. La programmation me prenait un peu plus d'une heure les premiers mois, mais vers la fin, j'y arrivais en trente minutes.
Un peu long, seul la nuit ? Pas du tout. J'étais déjà un nocturne et pour moi, vivre la nuit était davantage naturel. Il y avait peu à faire : changer le disque à toutes les trois minutes, préparer ceux de l'émission du matin. Le reste du temps, je lisais, j'écrivais, je m'amusais avec des dés. Je prenais une collation vers quatre heures. Je voyais deux personnes chaque nuit : un jeune couple, Marie et Marco, qui venait vers trois heures pour l'entretien ménager. ils étaient gentils et je garde un bon souvenir de ce duo. Parfois, il y avait des appels, mais le patron m'avait recommandé de ne pas entretenir de relations avec ces personnes, car cela pouvait causer de graves problèmes, ce qui d'ailleurs m'est arrivé une fois. C'étaient des gens esseulés, qui s'ennuyaient, voulaient entendre une chanson. Il y avait une femme pas très futée obsédée par Adamo et il m'arrivait de lui parler.
Le responsable de la programmation n'étant pas trop rapide, après une année, j'avais demandé la permission de préparer la musique pour l'émission du matin, de 7 à 10 heures. Accordé. Quand le type responsable de cet aspect s'est fait mettre à la porte, je devenais le seul candidat pour être entièrement responsable de la musique de la station.
Les deux principaux souvenirs que je garde de ce travail : le panorama nocturne que j'avais de Trois-Rivières. La station étant située sur un coteau, le coup d'oeil était magnifique. Second souvenir : l'équipement était incomparable, avec une table de mixage que je revois distinctement avec ses teintes beiges et noires.
Commentaires
Il y aura plusieurs articles. Merci,
Merci pour l'histoire de la radio !!!