Après l'aventure de CFCQ (Voir l'article suivant), je m'étais juré que le travail à la radio, c'était terminé pour moi. Du moins jusqu'à ce que CHLN-AM me téléphone... J'ai cependant hésité avant d'accepter. Le patron voulait une émission de musique nostalgique, mais pas "les maudits shows rétro plates. Fais quelque chose qui sort des sentiers battus." Ces gens m'ont avant tout téléphoné à cause de ma réputation des jours de CIGB : je travaillais rapidement, et, de plus, la station n'avait presque plus de disques. Étonnant, considérant que CHLN avait l'une des plus belles discothèques, à peine dix années plus tôt. Les ondes A-M diffusaient de moins en moins de musique et nous étions dans la période de transition entre les 33-45 et le disque compact. J'imagine que ce sont les deux raisons faisant en sorte que lorsque je suis entré dans le local, j'ai pensé, découragé, "C'est vraiment tout ce qu'il leur reste ?". Bref, je possédais plus de disques qu'eux et c'est bien sûr avec mon propre matériel que je devais préparer les émissions.
Un mot sur les "Maudits shows rétro plates" : clichés de A à Z, puis limiter la musique à quelques titres. Par exemple : les Mamas & Papas ont connu beaucoup de succès radiophoniques en 1966 et 1967, mais les programatteurs ne considèrent que deux seuls titres : Monday Monday et California Dreamin'. Mon rôle serait de présenter les autres. Je me suis aussi beaucoup amusé à piger sur les microsillons, surtout pour l'aspect francophone. Ah! j'avais fait tourner Miserlou de Dick Dale avant que le film Pulp Fiction ne soit tourné !
Une autre différence de l'émission Juke-Box, diffusée cinq soirs par semaine : l'animateur, Martin, était jeune, apportant un enthousiasme habituellement absent de ce type d'émission. D'autant plus que Martin, qui connaissait très peu cette musique, s'amusait comme un dingue. Je lui préparais des interventions sur quelques événements du passé que je trouvais dans des journaux anciens, des almanachs, diverses sources.
Beau succès ! Nous recevions beaucoup de coups de fil pour des félicitations, des demandes spéciales. Les gens appréciaient d'entendre des pièces enfouies dans la mémoire du temps. Cela a duré de septembre 1989 à mai 1990. Pourquoi cela a-t-il arrêté ? Car CHLN faisait partie d'un réseau et les patrons de Montréal avaient entendu ce qu'on faisait, décidé que l'émission s'étendrait à toutes leurs stations, mais évidemment, Mario et Martin ne faisaient pas partie du décor. Dehors ! Cette fois, c'était terminé ! Voilà deux fois que des réseaux me mettaient des bâtons dans les roues.
Autour de 1995, l'homme qui m'avait engagé à CHLN me téléphone pour me demander de refaire Juke-Box pour une station de Québec et j'ai refusé. La page radio était tournée à jamais.
Commentaires
C'est maintenant très différent ! Je me souviens avoir fait une entrevue, assis dans un fauteuil, avec un micro sans fil. Ils n'ont plus du tout de disques : que des fichiers.
Bonsoir Mario,
Belle expérience de Radio...Moi j'y ai fait un bref passage dans une radio locale mais comme administrateur, des chiffres, des chiffres et surtout pas de lettres !
Merci pour l'histoire de la radio !!!