Mardi dernier, je rencontre à la bibliothèque une amie qui me dit que ses seules lectures des dernières semaines avaient été consacrées à l'intégrale de la bande dessinée de Charlie Brown. Hein ? Où ? Elle me montre : une douzaine de volumes de 300 pages, contenant les 17,000 bandes dessinées de Schulz, produites pour un journal, de 1950 jusqu'à son décès.
Je suis familier avec la plus grande partie de ce trésor, surtout les bandes de 1966 à 1975, parce que je possède des albums à la maison, puis j'ai lu en grande partie ce qui allait suivre. Cependant, les petites histoires des années 1950, je les connais peu. J'ai donc emprunté le premier volume de la collection.
Une réalité m'a frappée : dès les premières bandes, l'humour de Schulz était exactement le même que dans les aventures plus récentes. Cependant, les dessins de 1950 étaient très différents de ceux de la période classique. Plus naïfs, si on peut imaginer.
J'ai aussi noté que les personnages vieillissaient. Au tout début, Charlie Brown ne sait pas lire. Il a donc autour de quatre ans. Dès 1952, il savait lire, avait grandi.
En 1950, il n'y a que quatre personnages : Charlie, un faire-valoir garçon du nom de Shermy (et qui allait disparaître par la suite), puis deux filles en vedette, Violette et Patty, présentes sans cesse, mais qui allaient devenir marginales au cours des années 1960. Patty est un précurseur de la colérique Lucy. Violette, avec ses tresses, a beaucoup de charme et prépare de délicieux biscuits à base de sable.
Apparaissent sous forme de bébés : Schroeder et Linus. Le premier joue déjà Beethoven sur son piano jouet, alors qu'il ne sait pas parler. Lucy arrive en mars 1952 et bien qu'elle parle, elle couche dans un berceau. Elle n'est pas encore aussi abrupte que lors de la période des années 1960.
Snoopy ? Il est là dès le début, mais ne ressemble pas du tout à ce que l'on connaîtra. C'est un chiot que joue, aboie, comme un vrai toutou. On ne lit ses pensées qu'à partir de novembre 1952.
Un point différent et étonnant : Charlie Brown se fâche, à l'occasion. Oui, il joue déjà au baseball, mais n'est pas lanceur, mais receveur. Enfin, il y a un long reportage avec Schulz, où il avoue que le nom Peanuts lui a été imposé par le journal et qu'il l'a détesté du début jusqu'à la fin.
Une découverte fascinante, que ces premiers jours de Charlie et de ses amis ! J'ai hâte de lire le tome 2 et si ces volumes ne sont pas hors de prix, je vais tous les acheter !
L'extrait ci-haut date de mars 1952. Cliquez pour mieux voir.
Commentaires
Je vais passer à la biblio la semaine prochaine pour emprunter trois autres tomes.
C'est amusant que tu en parles, j'ai récemment eu envie de lire enfin vraiment ces comics, reste à me les procurer ! Et là, tu me donnes encore plus envie.