Je viens de terminer deux journées terribles, pour la correction de mon prochain roman. Avant de vous en parler, voici les trois méthodes connues chez quatre éditeurs. Avant tout, je souligne qu'une (ou plusieurs) personnes sont appelées à corriger un manuscrit.
La méthode que j'ai beaucoup aimée. L'éditeur imprimait le texte, le type écrivait les modifications dans les marges, soulignait en rouge, puis me retournait son travail par la poste. C'était simple et relax. Je crois, cependant, que cette méthode n'existe plus, car les méchants-méchants qui écrivent sur du papier, ils tuent les z'arbres et que c'est bien bien bien triste pour la nature, qui est si jolie, bla bla bla.
La méthode que j'ai le moins aimée : Informatique. Pour la simple raison que les éditeurs ont des ordinateurs et logiciels de l'an prochain et que moi, je dispose d'un vieux teuf-teuf. Inévitablement, il y avait des maux de tête et du fuckaillâge.
Troisième méthode : par téléphone. Vécue avec l'éditeur de 2009, mais au compte-gouttes. J'aimais bien parce que la femme était une française et que j'adore cet accent féminin. Pas chez les mecs ! Les femmes seulement. C'était aussi la méthode des deux derniers jours, mais pas au compte-gouttes.
J'ai cru comprendre que la correctrice avait un délai d'une semaine pour corriger et que le texte devait être remis à l'éditeur rapidement. D'où quatre séances en deux jours, totalisant huit heures et trente minutes. Vous avez déjà passé huit heures 30 avec un récepteur de téléphone coincé entre mon épaule et mon oreille, tout en tapant des mots avec un seul doigt et en parlant au téléphone en même temps ? Pfff... À chaque fin de séance, il y avait un malaise : étourdissement, des bzzz bzzz bzzz dans les oreilles et un court torticolis.
La femme était sympathique et parsemait nos échanges d'anecdotes concernant son métier. Évidemment, pour elle, je fus un ange, car je ne refuse rien. Cela a semblé l'étonner.
Les corrections concernaient des mots imprécis à remplacer, quelques phrases trop laborieuses et des mystères comme : "Il y a un banc de quêteux dans le tambour." Moi, je comprends très bien la signification, mais pas elle. Donc, si elle n'a pas pigé, un lecteur pourrait rencontrer le même problème. Alors : change ! Il y en avait un certain nombre des trois catégories, mais à peu près pas de fautes grammaticales.
J'ai aussi apprécié quand elle lançait des commentaires sur le texte, parce que c'était la première fois que j'entendais des réactions. Elle m'a même parlé de ses passages favoris, des émotions ressenties, de l'énorme surprise de la finale, etc.
Quand tout ça a été terminé, tout en tentant de chasser le torticolis, j'ai eu une pensée pour les gens qui écrivent des romans et les publient à mesure sur des blogues. S'ils pouvaient vivre une seule fois la réalité qui fut mienne à dix occasions, ils ne présenteraient pas ces textes. Un roman publié par un véritable éditeur, c'est du travail intense.
Les prochaines étapes : le roman corrigé a été envoyé à l'éditeur, qui va lire à son tour, apporter d'autres suggestions, proposer d'autres changements, s'il y a lieu. Puis le manuscrit passera à l'étape de la "copie montée", qui offrira à mon coup d'oeil ravi la forme et la dimension qu'aura le livre une fois commercialisé (C'est à ce moment-là que je saurai le nombre de pages qu'il aura). Ensuite, la copie montée sera revisée une dernière fois par la même femme, puis sera envoyé chez l'imprimeur. Au rythme soutenu que je vis tout ça, je crois bien que l'éditeur verra son souhait se concrétiser : commercialisation en juin.
Note de bas de page : Fuckaillâge = Qui est fucké.
Si vous désirez voir un exemple de copie montée, cliquez sur ce lien :
http://marioromans.eklablog.com/divers-copie-montee-a30211004
Commentaires
En écoutant tout ce que cette femme m'a raconté et en me souvenant des problèmes rencontrés par mes ex-éditeurs face à certains auteurs, je me sens toujours étonné de constater que des gens cherchent des problèmes face à des personnes qui se montrent bons à leur endroit.
Je me rends à quoi j'ai échappé en décidant de ne pas écrire de romans. Ma paresse naturelle en aurait été toute secouée et je n'aime pas être bousculé ! En tout cas, je souhaite un plein succès à ton ouvrage !
Bonsoir Mario,
Cela ressemble aux 12 travaux d'Hercule....Mais l'on est content quand cela finit....