Aujourd'hui, 24 juin, c'est la fête nationale du Québec. Je m'en fiche. Tout de même, voici quelques renseignements encyclopédiques avec une touche Mario B.
L'idée d'une fête patriotique pour les Canadiens français vient du journaliste Ludger Duvernay, après avoir vu un défilé de la Saint-Patrick des Irlandais dans les rues de Montréal. Duvernay choisit la date du 24 juin, journée du solistice d'été. La première célébration a lieu en 1834 et il s'agissait bel et bien d'une fête de la fierté patriotique, quelque peu politisée.
Après les rébeillons de 1837-38, le clergé ultramontain récupère la fête et lui donne un sens religieux. Le 24 juin étant l'anniversaire de Saint-Jean-Baptiste, le dit saint devient le patron des Canadiens français. Dans les parades, Saint-Jean-Baptiste est en tête de file, représenté par un garçon frisé, accompagné d'un mouton (car ce mec était berger).
Comme dans tous les pays et pendant très longtemps : des parades avec des chars représentant des aspects de la culture du pays, mais aussi des entreprises, des dignitaires, etc. Peu de soldats, cependant. Des émeutes lors d'une célébration à Montréal circa 1970 changent la mise et les parades disparaissent au profit de grands rassemblements, souvent mettant en vedette des musiciens populaires. Il y a, bien sûr, un feu de joie, avec pétards multicolores. Je vois ceux de Trois-Rivières de mon balcon et ça fait rudement peur à ma chatte...
Parallèlement aux rassemblements, il y a des fêtes de quartier. Cependant, les défilés sont revenus au goût du jour. C'est une occasion pour boire, chanter, bouffer et agiter des drapeaux. Au milieu des années 1970, les politiciens ont tenté de chasser la référence religieuse en rebaptisant l'événement "Fête nationale". La culture étant cependant très ancrée dans la mémoire collective, la "Saint-Jean-Baptiste" demeure dans notre langage, même s'il n'y a plus de petit bonhomme frisé avec un mouton.
Enfant, j'ai participé à un défilé de la Saint-Jean. Mon père était alors conseiller municipal et j'étais à ses côtés, avec ma mère, dans une vieille automobile.
Commentaires
Merci pour ce renseignement. Je devine qu'au lieu du 21, Duvernay avait décidé d'une date fixe, le 24.
Bonsoir Mario, en fait, c'est une récupération des fêtes "paganistes" d'en tant entre la fête des moissons l'été et l'arrêt de la germination l'hiver que les chrétiens ont repris avec les deux Saints Jean : St Jean le Baptiste pour le 21 juin et St Jean l'évangéliste le 21 décembre...
Très bien, mademoiselle Prévert !
Merci pour l'histoire et bonne fête Nationale !!!