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Titre du blog : Mario Bergeron multicolore
Auteur : Mario3
Date de création : 21-12-2014
 
posté le 09-09-2015 à 07:30:27

Harold et moi

 

J'ai connu Harold Lloyd en 1986, lors de l'achat de mon premier magnétoscope. Mon but était d'enregistrer des vieux films. À ce moment-là, la télé d'État passait un ou deux films de Lloyd chaque vendredi. Coup se foudre immédiat. Comme je les ai regardées, ces cassettes... Le temps du DVD venu, je me suis procuré la collection Harold. Grande surprise : la télé coupait des scènes entières. De plus, la restauration DVD était incomparable, la musique ajoutée de meilleure qualité et je pouvais aussi avoir droit à des courts métrages de 1920 et 21.

Dans les encylopédies, Lloyd est défini comme le comique No 3, derrière Charlot et Buster. En réalité, à ce moment-là, les films de Harold étaient plus populaires que ceux des deux autres. Il y a plein de trucs charmants et inventifs chez Lloyd. D'abord, il ne portait pas de déguisement, sinon ses petites lunettes rondes. De plus, Harold ne jouait pas un personnage, mais plusieurs, et souvent opposés. On le voit en pauvre campagnard, en millionaire oisif, en grand timide, en homme marié ou en éternel optimiste. Cependant, un point commun : Harold se retrouve souvent dans une impasse et c'est à ce moment qu'il trouve un niagara d'énergie pour s'en sortir. Un fait que j'adore : les films de Harold, contrairement à ceux de Buster et Chaplin, n'ont rien à voir avec la comédie de vaudeville ou avec l'héritage du music-hall. Ils sont ancrés dans la réalité des années 1920, avec ses modes vestimentaires, ses attitudes.

Harold Lloyd était un maître du comique de situation. Tout ce qu'on voit dans ses films était réaliste et aurait pu arriver au voisin. Il y a des dizaines de scènes trompe l'oeil. Par exemple, au début de Safety Last, on voit Harold l'air défait, les mains soudées à des barreaux, parlant à sa fiancée en ayant le goût de pleurer. Tout laisse croire qu'il est en prison. Mais la caméra recule et on constate plutôt que Harold est derrière une grille dans une gare et qu'il dit adieu à son amie, car il vient de trouver un emploi à la ville. Autre exemple : au début de Movie Crazy, on voit Harold assis confortablement dans une limousine de luxe. Soudain, la voiture tourne et on se rend compte que Harold est à vélo, qu'il roulait près de la limousine.

Les meilleurs films de Harold sont ceux où il a la jolie Jobyna Ralston comme vedette féminine (Photo ci-haut). J'adore aussi Speedy (1928), son dernier film muet, tourné à New York, avec des scènes extraordinaires à Coney Island et d'autres au stade des Yankees (Avec le véritable Babe Ruth). Son premier film sonore, Movie Crazy (1931), est aussi un incontournable, surtout parce qu'il garde son esthétique du muet et qu'il y a la bagarre la plus dingue de l'histoire du ciné.

Je sais que les Chaplin et Keaton circulent beaucoup dans les boutiques de location de films, mais surprenez votre marchand en demandant  : et Harold Lloyd ? Je vous souhaite de vous délecter un jour de ces films comiques attachants.

 

Commentaires

MarioB le 11-09-2015 à 18:14:43
Lloyd, c'est un délicieux portrait de la vie des années 1920.
Florentin le 11-09-2015 à 17:03:33
Moins médiatisé que les deux autres et passant, de ce fait, moins souvent à la télé, je l'ai moins apprécié prce que moins vu. Mais, je me souvens bien de lui. Tu m'alertes là. Je vais essayer de me passer une ou deux vidéos pour me remémorer. Bon week-end. Florentin
MarioB le 09-09-2015 à 18:38:03
Chaplin + Keaton + Lloyd, j'y reviens une fois par année, même si je connais ces films par coeur.
jakin le 09-09-2015 à 17:14:44
Bonsoir Mario, quel beau plaidoyer pour cet acteur comique !