Je poursuis la lecture de volumes que je possède chez moi, avec cet ouvrage acheté au salon du livre de Montréal, le 20 novembre 1999. Je me souviens que le stand de la maison Nota Bene était face à celui de mon éditeur. J'avais lu dès mon retour et c'est avec joie que j'y suis retourné. Le titre est juste : Les aventures (ça oui!) extraordinaires (tout à fait) d'un coureur des bois. Pour les aimables européens de passage se demandant ce que signifie cette expression : Coureur des bois désignait des hommes libres de l'époque de la Nouvelle-France qui vivaient parmi les peuples amérindiens, étaient engagés pour la traite des fourrures, pour assister des explorateurs ou des religieux, pour servir de guides, etc. Ils étaient considérés comme des rebelles, mais aussi des gens utiles à cause de leurs connaissances de la forêt, des cours d'eau, des Indiens. Pierre-Esprit Radisson, du 17e siècle, fut le plus célèbre coureur des bois de tous les temps. Je souligne que lorsque l'homme n'était pas en mission, il habitait chez moi, à Trois-Rivières. (Un pont porte aujourd'hui son nom.)
Ces souvenirs ont été écrits par Radisson à cette époque, en anglais, mais les documents sont demeurés lettre morte pendant deux siècles, parce qu'il était difficile de comprendre la prose de l'homme, qui écrivait au son. Deux anglophones ont sorti ces archives de l'oubli. Voici une version française.
Il y a six récits des aventures de Radisson. Les deux derniers, se déroulant à la Baie d'Hudson, sont d'un faible intérêt. Ce n'est pas le cas des quatre précédents, qui gardent les lecteurs sur le qui-vive.
Radisson fut le plus célèbre parce qu'il acceptait de vivre comme les Indiens, c'est-à-dire qu'il a aussi scalpé des ennemis, mangé des racines et du chien. Il adoptait les croyances de ces peuples, participait à leurs expéditions, qu'elles soient de chasse ou de guerre. Bref, il devenait amérindien et c'est pourquoi il était accepté par ces peuples.
Tout avait débuté alors qu'il était adolescent, capturé par des Iroquois, l'emmenant dans leur village dans le but de le torturer. Chanceux, un vieux couple, le voyant, avait décidé de l'adopter. C'était le début de la fascination du jeune homme pour ce peuple, bien qu'ils les traitait parfois de barbares.
Le troisième récit est extraordinaire, alors que Radisson a comme mission d'explorer un territoire alors inconnu (L'actuel lac Michigan et le nord du Mississippi) et y rencontre des peuples amérindiens qui n'avaient jamais vu de Blancs de leur vie.
Le livre regorge de descriptions de la nature, des Indiens, de leurs coutumes. Pour quiconque s'intéressant à ces peuples, les récits de notre héros sont précieux, toujours étonnants, bien que parfois difficiles, entre autres pour les descriptions des rites de torture.
Le livre a été publié en 1999 par Nota Bene. Il est maintenant hors commerce, mais sans doute qu'il existe sous un autre titre.
Pour l'extrait, j'avais un grand choix. J'ai cependant décidé de choisir un passage olé-olé. Les gars, c'est pour vous ! Les filles, défense de lire ce qui suit ! La scène se passe chez les Sioux, alors que des hommes s'apprêtent à partir pour la guerre.
Il y avait des canots qui portaient sept hommes et d'autres deux au moins. C'était un plaisir de voir cet embarquement, car toutes les jeunes femmes embarquaient toutes nues, les cheveux pendant. Ils (Les Sioux) pensent que c'est excellent et une bonne vieille coutume. Elles chantent fort et mélodieusement. Elles étaient debout dans les canots et restèrent dans cette posture une demi-journée pour nous encourager à revenir loger chez elles. C'est pourquoi elles n'ont pas du tout honte de tout montrer, pour nous inciter et animer les hommes à se défendre vaillamment et venir jouir d'elles.
Commentaires
Bravo pour la photo du jour !!!