Henry David Thoreau était un penseur américain du 19e siècle et aussi un amant de la nature. En 1850, il passe dix jours au Québec, arrivant à Montréal pour se diriger vers Québec et ses environs. Ce récit de voyage a été publié après son décès et traduit au Québec en 1996, par Adrien Thério, publié chez Stanké. (116 pages.)
J'ai une relation d'amour et de haine pour ce livre. Allons-y pour l'amour : de superbes descriptions de la nature, une admiration sans bornes pour le fleuve Saint-Laurent. Thoreau s'était documenté sur l'histoire du Canada. On y croise des passages croustillants sur les paysans québécois d'alors, qui portaient tous des bonnets de laine. On y apprend aussi que les maisons rurales n'avaient pas de porte sur le devant. À la campagne, tout le monde se déplaçait à l'aide de petites voitures mues par des chiens. Enfin, il n'y avait pas de restaurant dans la ville de Québec.
Pour la haine, il y a chez l'auteur un net "esprit de supériorité" de l'Américain face à un autre peuple. Eh oui ! Tout comme aujourd'hui ! Je dois cependant admettre que Thoreau se montre aussi cynique envers son propre peuple. Il considère comme moyenâgeuses la présence et les comportements des militaires de la ville de Québec (ce qui n'est pas faux) et que le Québec d'alors avait un net retard sur la société nord-américaine. Les Québécois sont tour à tour malpropres et ignorants. L'auteur se voit aussi étonné de constater qu'on ne parle pas anglais à Québec. Il y a, de nos jours, des Américains qui pensent la même chose.
Lors de son retour dans son pays, les Américains, à bord du train, s'amusaient ferme des Canadiens croisés. À propos de ce voyage : douze heures pour passer du Connecticutt à Montréal ! Le chemin de fer n'en était qu'aux jours de sa petite enfance...
Un extrait : jour de marché à Québec.
Cette place du marché, sur le bord du fleuve, où les vieilles femmes s'assoient à leurs tables, en plein air, au milieu d'une foule dense, baragouinant toutes les langues, était le meilleur endroit à Québec pour observer les gens ; et les traversiers allant et venant continuellement avec leur équipage et leurs cargaisons bigarrés ajoutaient beaucoup de divertissement. Je les ai vus aussi aller chercher de l'eau au fleuve, car Québec s'approvisionne d'eau au moyen de charrettes et de barils.
Commentaires
Ils ne sont pas tous ainsi, mais il y en a beaucoup. Je me souviens de certains joueurs de baseball échangés à l'équipe que nous avions à Montréal et qui avaient fait des siennes parce que l'affichage dans la ville était en français.
Bonsoir Mario, On pourrait en dire autant de certaines provinces des États Unis qui encore aujourd'hui vive comme au début du 19ième siècle. Mais c'est plus facile de voir la paille dans l’œil du voisin que la poutre dans son propre œil....