1967-68 a été la dernière année où le cours primaire comptait sept étapes. Il sera réduit à six en 68-69. Considérant que j'ai doublé ma première année au séminaire, quand je suis arrivé à l'école polyvalente publique, à l'automne 1971, j'étais âgé de deux années de plus que tous les autres. Le séminaire étant un lieu masculin, je n'ai donc croisé de filles dans mes classes qu'en 1971.
Un fait évident sur cette photo : les religieux ne portent plus la soutane. Comme indiqué auparavant, il n'y avait que trois religieux dans cette école : le frère directeur (à gauche), celui qu'on appelait le frère Bovril, puis le frère Charles, à droite. Ces deux hommes enseignaient seulement lors de l'année finale. Les garçons avaient donc grandi en les voyant et en espérant coûte que coûte ne pas avoir le frère Charles en septième. Il était costaud, brusque, ne souriait jamais. Il nous donnait la frousse !
En réalité, cet homme-là était extraordinaire ! Je me souviens de sa voix radiophonique, de son humour et de cette fois où, seul avec lui, il m'avait gentiment donné des conseils en vue de mon entrée au séminaire. Lors des récréations, quand le frère Charles prenait le bâton de baseball, tous les gamins reculaient très loin, devinant que cet hercule allait propulser la balle au bout du monde. Il semblait d'ailleurs prendre un grand plaisir à tenir le bâton. D'accord, il était prompt et ne souriait pas du tout, mais il était un bon enseignant qui semblait beaucoup aimer son métier.
Au cours de mon adolescence, passant sur la rue avec deux amis, nous avions vu le frère Charles dans son jardin, près de la résidence des frères, voisine de l'école. "Bonjour, frère Charles." Il s'était redressé, puis nous avait salué par nos prénoms. Nous avions beaucoup changé et il en avait vu passer des centaines depuis, mais il se souvenait de nous. Le frère Charles nous avait fait monter sur le perron, nous offrant de la limonade, demandant des nouvelles de ce que nous étions devenus.
Avec affection et respect, j'ai fait revivre le frère Charles dans mes romans Ce sera formidable et Petit Train du bonheur.
Sur la photo, je suis le deuxième à gauche, première rangée. Le garçon grasouillet au centre de cette rangée est Claude Plourde, que je croise à l'occasion et avec qui j'avais travaillé à la télévision communautaire au cours des années 1980.
Commentaires
Je vois... Un rebelle !
Bonsoir Mario, La photo est martiale...Même remarque sur les mains croisées...Mais il y a un introverti... le 1er à droite sur le 2ième rang....
Bravo si je te donne une idée ! Vive moi !
Avec les mains sagement croisées. Je me souveins aussi de la plupart de mes maîtres du secondaires et de deux ou trois instituteurs du primaire. Mais, je n'ai pas de photos. Mes parents qui tiraient le diable par la queue (c'est-à-dire sans trop d'argent) ne les achetaient jamais. Mais bon, je me demande si je ne pourrais pas les retrouver sur le site de l'Institut où j'ai travaillé adolescent. Tu me donnes une idée, je vais faire des recherches. Bon dimanche. Florentin