Mes copies sont arrivées en ce lundi 14 décembre, autour de 14 heures. Vous savez quoi ? C'est une sensation toujours fantastique. J'ai poursuivi la tradition : enfermer le premier livre que je touche dans un plastique étanche et le placer avec les autres. Un roman qui n'aura jamais été feuilleté ! Puis, seconde tradition : respirer l'intérieur ! Un livre qui arrive de chez un imprimeur a une odeur unique !
Surprise, cependant. Les copies bip-bip qui circulent sur Internet présentent une page couverture plus pâle. Celles du vrai livre ont été foncées. Qu'importe : cette jeune femme est très belle et c'est une image "vendeuse". Bien sûr, au cours des prochains jours, je ferai un petit blogue avec des extraits et des explications.
Ce roman représente l'aboutissement d'un souhait dont je rêve depuis 1996 : qu'il y ait deux romans de ma plume sur le marché en une année. Gros-Nez le quêteux date de juin 2015 et celui-ci de décembre : huit mois ont suffi ! Qui sait s'il n'y en aura pas un troisième avant juin 2016 ? J'ai des ailes aux pieds ! L'éditeur Marcel Broquet représente tout ce que j'ai désiré depuis le début ! L'intérêt, la passion et le respect pour le romancier que je suis.
Voici un résumé. Au 17e siècle, Guillaume, jeune apprenti boulanger, est chassé de sa seigneurie de l'Île-de-France. Errant par les routes tel un gueux, il arrive au faubourg de Paris où la misère l'attaque de toutes parts. Il rencontre un homme dont le fils est parti pour la colonie de la Nouvelle-France. Malgré sa peur, Guillaume pose le même pas.
Arrivé en 1635, l'adolescent est tout de suite promu maître boulanger et est assigné au nouveau fort des Trois-Rivières. Craintif de tout ce qui l'entoure, Guillaume ne franchit guère les pallisades. Malgré sa méfiance, il se lie d'amitié avec un Abénakis et passe près d'épouser une jeune femme de ce peuple.
Les années passent, les guerres contre les peuples iroquois se multiplient, les engagés arrivent et repartent, mais seul Guillaume demeure, préparant chaque jour un pain délicieux. Cependant, il souffre de la grande pénurie de cette colonie : l'absence de femmes. Il désespère avoir un jour une descendance afin de lui succéder comme boulanger des Trois-Rivières.
Mais le roi de France décide d'envoyer cette denrée rare : des filles à marier. Après deux échecs, Guillaume rencontre le trésor en la personne de Jeanne, plus jeune que lui, borgne et dotée d'une mauvaise voix. Le mariage de raison est vite contracté et se transforme en une union d'amour. Guillaume confie à Jeanne le secret de la recette de son pain et lui fait jurer, avec Dieu comme témoin, que quoiqu'il arrive, son premier fils devra devenir boulanger du lieu. Après quelques échecs, Jeanne donne naissance à ce garçon tant espéré : François.
Guillaume ne le bercera pas longtemps. Il perd la vie lors d'une expédition de pêche. Jeune veuve et contre la logique sociale de l'époque, Jeanne refuse les propositions de mariage, disant qu'elle est toujours l'épouse de Guillaume. La promesse faite à l'homme devient le but de sa vie. Avec beaucoup de difficultés, elle survit et met tout en oeuvre pour que François devienne boulanger.
Le garçon réussira, mais ne sera pas le boulanger des Trois-Rivières. Jeanne, vieillissante, perd la vue, mais jamais elle ne devient infidèle à la promesse faite à Guillaume. Elle se réalisera in extremis.
Bien que je n'ai jamais aimé qu'on qualifie mes créations de "roman historique", celui-ci, tout en demeurant caractériel, est sans doute celui qui présente le plus d'éléments de cette nature. Il y a autour de 25 lectures derrière ce texte : sur la vie sociale de France, sur la traversée de l'Atlantique, sur les "Filles du roi", sur les moeurs des peuples amérindiens, sur les guerres contre les Iroquois, sur les premiers jours des Trois-Rivières. Se glissent quelques personnages réels, dont Pierre Boucher, brièvement Samuel de Champlain. Le nom de Jeanne Aubert n'est pas chosi au hasard : il y a eu une véritable "Fille du roi" de ce nom, âgée de 23 ans, qui s'est présentée au fort au moment où j'en parle.
Parce qu'il respecte les ordres sociaux régissant la société de France, ce roman est sans doute beaucoup plus français que québécois. J'ai toujours pensé que les gens de France pourraient s'y reconnaître et s'intéresser à tout ce que je raconte à propos des Amérindiens.
Le roman a été créé en 2000-01. Quinze années avant une publication ! Beaucoup de travail de fil en aiguille. Deux faux espoirs blessants, dont celui d'une maison d'éditions de France, me faisant parvenir un contrat, avec l'odieuse mention : "Payez et nous allons publier ce texte". Le second : une proposition de publication, mais en format numérique seulement. Patience et longueur de temps. Je suis trrrrès content !
Commentaires
Facilement ? Non ! Par contre, le roman va figurer sur tous les sites de type Amazon, etc. Il faut cependant attendre janvier, peut-être février ou mars pour l'Europe.
je pense que l' on doit les trouver facilement ces livres par ici .
Oui, il y en a. Pas des milliers, mais j'ai eu connaissane qu'il en existe, ne serais-ce qu'en regardant les emprunts à la bibliothèque locale.
Je me souviens surtout du salon du livre de Montréal, en 2009. Voilà six années que je n'avais pas eu de roman sur le marché. Ma séance de signature était prévue à 2 heures et j'avais eu un retard de 10 minutes. Une femme m'attendait avec le nouveau livre et les six précédents, pour les faire autographier.
Le plaisir de la création. Je t'envie pour ce plaisir rare. Ne reste plus qu'à vendre maintenant et j'imagine que ce n'est pas le plus facile. Mais peut-être as-tu des lecteurs fidèles, accrochés à ton univers, qui te suivent et seront de nouveau au rendez-vous ... ...