Des jeux de gars, hein ! Parce que les filles... Je ne connaissais pas ça. M'enfin, elles s'amusaient à certains de ces jeux, mais pas tous.
D'abord : jeux d'hiver. Glisser ! De toutes les façons : tête première, sur le dos, avec une traîne sauvage. Il fallait une pente ! Très imposante, si possible. Je pouvais marcher loin pour jouir d'une belle pente, particulièrement celle au bout du boulevard de Grandmont. Des générations d'enfants de la ville s'y donnaient rendez-vous. Ensuite : le hockey bottine. Dans la rue et surtout pas ailleurs. Des joutes sans fin, du moins jusqu'au premier cri d'une mère : "Mario, viens souper !" L'ennemi du hockeyeur bottine : l'automobiliste, surtout ceux qui faisaient exprès pour écraser une de nos boules de neige délimitant notre zone des buts. Il y avait aussi le hockey en patin, mais j'ai appris à patiner tardivement. Donner naissance à des bonshommes de neige, c'était aussi sympathique, mais je n'avais pas le talent nécessaire pour sculpter un chien dans la glace.
Jeux d'été. Je vais passer rapidement sur le ballon coup de pied, car ça ne se jouait que dans la cour d'école. Un peu le même principe que le hockey, mais en donnant des coups de pieds sur le ballon. Un type d'ancêtre du soccer et c'est sans doute pourquoi je n'ai jamais aimé. Les garçons, ça jouait à la guerre, aux cow-boys, aux détectives, etc. Nous avions droit à un magnifique boisé en forme de pente, plein de sentiers zigzaguant. Vous savez quoi ? Ce lieu magique, le long de la rue Lupien, existe encore de nos jours et des enfants s'y amusent. Pour le baseball, je m'y suis mis tardivement, n'ayant pas aimé ce sport avant la fin de mon enfance. Quand il n'y avait pas assez de gars pour former deux équipes, on jouait au fly. Un gars frappait la balle et le premier qui captait deux ou trois flys avait le droit de devenir le frappeur. À ces deux particularités, frapper et capter, j'étais nul.
Les Quatre coins ! Idéal pour la cour d'école. Avec nos chaussures, on dessinait un carré, disposant quatre gars à chaque coin. Il y en avait un au milieu, à l'affût. Situation : L'enfant du coin A regarde celui du coin B et décident de changer de place. Courir, courir ! Considérons que le A n'a pas été assez rapide et que le gars du milieu arrivait avant lui au coin B, le A devenait celui du milieu. Attention aux collisions !
Le vélo et ma petite torpedo ! Avec ces deux véhicules, on jouait au "Saut de la mort". Un gars poussait la torpedo vers une pente, puis elle s'envolait vers un tas de boîtes. Bang ! Bang ! Nos parents n'aimaient pas tellement...
La tague ! Un ou deux désignés avaient comme mission de courir vers d'autres enfants en mouvement et de les toucher. La victime devait s'immobiliser, mais pouvait être délivrée par un de ses compagnons. Une variante : la tague malade. Si le désigné touchait sa victime à la jambe, le con devait demeurer immobile avec une main sur une jambe.
La cachette ! Pas compliqué : on se cache et un autre doit nous trouver. J'excellais à me cacher dans des endroits les plus improbables, à cause de ma petite taille. Nous avions une variante sophistiquée, dans l'entrepôt du commerce de mon père. Les gars se cachaient où ils pouvaient et quand tout le monde était terré dans un coin, ceux qui devaient chercher le faisaient à la noirceur, en se servant cependant d'une lampe de poche. Comme je connaissais tous les coins de cet entrepôt et que je pouvais m'infiltrer derrière des caisses, je devenais tant introuvable que tous les gars, en choeur, gueulaient : "T'as gagné, Mario ! Arrête de nous niaiser et sors de ton trou !"
Je me demande si les enfants du 21e siècle connaissent ces jeux... On ne voit plus de hockey bottine dans les rues, mais j'imagine que glisser et courir fait partie de l'éternel enfantin.
Commentaires
Il y a certes des points communs. Il n'y a qu'à passer par un rayon des jouets dans une grande surface pour voir des ballons, des poupées, des oursons de peluche, l'attirail du petit sportif.
Il y a une école, près du parc où je me rends écrire, et j'entends des enfants jouer. Je sais qu'ils jouent au ballon.
Merci !
Tous les enfants du monde sont les mêmes. Nous avons pratiqué ici, gamins, la plupart des jeux que tu décris. Se pratiquent-ils encore aujourd'hui ? J'aimerais à le croire. Dans les cours de récré des écoles peut-être. Mais, ces sacrées petites machines électroniques dont sont maintenant pourvus tous les jeunes et y compris les enfants ont sabordé un certain nombre des activités ludiques physiques qu'ils devraient normalement pratiquer..