Je vous ai déjà parlé d'un objet étrange, à ma portée quand je me mets au lit : un petit livre des cartes routières du Québec. Étrange parce que je n'en ai pas besoin, car je ne sais pas conduire. Cependant, j'aime regarder les noms des villages, villes, lacs, cours d'eau. Il y en a des bizarres. Les plus étranges sont ceux du Grand Nord, appelé Nouveau-Québec et Nunavik pour l'ensemble du Canada. Ces noms sont en langue des Inuit. Ce sont des mots chantants et certains sont difficiles à prononcer. Le tour du force réussi, c'est souvent rigolo.
CARTE ROUTIÈRE ? Il n'y a pas de routes, sur ces territoires, sauf dans le cas de celle reliant le nord de l'Abitibi jusqu'aux installations des barrages hydroélectriques de la Baie James. Le chef lieu porte le nom tout à fait francophone de Radisson. Cette route bifurque vers les barrages et des hameaux abritant sans doute les travailleurs affectés à ces installations. Par contre, vers la gauche, la route nous mène vers un village amérindien du nom de Chisasibi.
Tous les autres villages se situent le long des côtes de la Baie James, de la Baie d'Hudson, de la Baie d'Ungava et du détroit d'Hudson. Très peu de ces lieux sont situés à l'intérieur des terres. La façon de s'approvisionner passe donc par ces quatres unités maritimes, mais aussi par l'avion.
UNE EXCEPTION : Sur une carte d'il y a cinquante années, ces mêmes villages avaient des noms français et anglais. Depuis, la langue des natifs a été adoptée pour les désigner, sauf dans le cas d'un village, portant le nom étrange de : Déception.
CATÉGORIE FACILES À PRONONCER : Waskaganish, Wemindji, Sakami, Keyeno, Sanikuluak (situé sur une île), Inukjuak, Akulivik, Ivujivik, Salluit, Purtunik, Quaqtaq, Kangirsuk, Aupaluk, Tasiujaq, Matimakoso, Nitchequon, Killiniq, Maniituuk.
CATÉGORIE TRÈS DIFFICILES À PRONONCER : Kuujjuarapik, Whapmagoostui, Umiujaq, Puvirngnituq, Kangiqsujuak, Kangigsualujjaq, Qikistarvik, Kuujjuaq.
BIENVENUE À KUUJJUAQ : C'est le seul de ces lieux qu'on peut considérer comme une ville, avec un hôpital, des écoles, une rue commerciale (avec des restaurants) différents services. Le centre de ravitaillement aérien pour tous les autres hameaux et villages.
NICOLE À KUUJJUAQ : Une copine de l'université, Nicole, a passé une année comme enseignante dans une école de la ville. Elle m'en a parlé longuement. Ce qui l'avait étonnée est que les Inuits n'ont aucune notion du temps. Si les cours débutaient à 8 heures 30, il pouvait y avoir des élèves arrivant à sept heures et qui partaient au milieu d'une leçon. Par contre, elle m'a dit que ces jeunes étaient très attentifs en classe, studieux. N'allaient pas à l'école pour dormir sur les pupitres ni faire chier le prof.
UN FILM DISTRAYANT : Le lien suivant vous mène vers un joli film documentaire sur la vie des Inuits dans un de ces villages. Ne ratez pas la course des bébés ! C'est gratuit et sans danger.
http://www.onf.ca/film/mon_village_au_unavik
Commentaires
Bravo Ny ! Sur le site de l'Office National du Film du Canada, il y a plein de films documentaires sur les Amérindiens et les Inuits. Merci encore.
Merci pour ces vidéos, j'ai passé une partie de la matinée à regarder la rude vie de ces Inuits, quel courage pour survivre, obligé de se fabriquer un harpon avec les moyens du bord, c'est à dire, rien.. les outils sont les doigts et les dents. La chasse au phoque est désastreuse malgré un courage remarquable, il repartira avec une douzaines œufs de mouette dénichée dans les roches au risque de se casser la figure. Merci Mario pour ce moment.
bonne fin de semaine.
Oui, beaucoup. Merci pour ce mot.
Que de territoires à découvrir, de territoires à occuper.
Grand-Langue
Ah oui ?
Bonsoir Mario, ton papier me fait penser au célèbre film : "Il est inuit docteur Schweitzer"...