Val d'Or est une petite ville de 15 000 citoyens. Et on y tient un salon du livre ? Mieux encore : La Sarre n'en a que 10 000 et Ville-Marie 5 000. Pourtant, ces salons sont achalandés. Le secret est très simple : ces gens passent leur temps sur la route. Pour les Abitibiens, rouler deux heures pour visiter le salon du livre est une chose banale. J'ai déjà eu une correspondante habitant Ville-Marie (au Témiscamingue) et bien que sa localité était la plus éloignée des quatre autres municipalités accueillant des salons, elle était présente à chaque année. Il y a aussi des voyages en autobus, cueillant les intéressés à chaque village.
Il y a neuf villes du Québec organisant des salons. J'en ai visité huit. Je vous assure que le public de l'Abitibi-Témiscamingue est celui qui aime le plus la lecture. Mes ventes (du moins, entre 1998 et 2004) indiquent que le public n'est pas là pour flâner, regarder les images ou demander un autographe au bipède télévisuel de passage : ils achètent des livres.
À cet effet, voici un exemple qui s'est déroulé à Ville-Marie en 2001. Une femme regardait tous les romans de mon premier éditeur et Michèle (la représentante commerciale) se faisait un plaisir de les lui présenter. La femme ne semblait pas tenir compte de ma présence. Après 15 minutes, elle avait acheté six romans : une facture de plus de 150 dollars. J'ai alors pensé : "Cette femme est une lectrice. J'aurais tort de ne pas lui parler de mes romans. Elle pourra les emprunter à sa bibliothèque." Je lui sers ma salade et, à ma grande surprise, elle ajoute mes quatre romans aux six.
Le public est aimable, très poli, semble content de nous voir. Lors des journées scolaires, les enfants agissent de la même façon que les adultes, alors que dans d'autres lieux, c'est le bordel des courses et des cris. De plus, on y rencontre toujours un original qui nous raconte des trucs rigolos.
À Val d'Or, c'était un homme dans la soixantaine, ancien dentiste de Montréal qui, pour sa retraite, s'était acheté un chalet en pleine forêt pour le simple plaisir de se taire et de regarder la nature. Il m'a parlé pendant vingt minutes, décrivant les saisons, les animaux, la végétation, puis, pour me remercier de mon attention, a acheté un livre.
Commentaires
Cela fait plus de 15 jours que la ville de Fort McMuray est en flamme....plus de 15% de la ville a brûler et il y a plus 200000 habitants qui errent dans la province à la recherche d'un abri...
Heuuuu... Je ne comprends pas trop...
Bonsoir Mario, Le salon du livre de la province de l'Alberta est parti en flamme !...