VEF Blog

Titre du blog : Mario Bergeron multicolore
Auteur : Mario3
Date de création : 21-12-2014
 
posté le 24-06-2016 à 22:55:40

Bûcherons 6 : Conclusion + Héritage

 

 

 

 

 

Bien sûr, il existe toujours des bûcherons, de nos jours, mais ils portent le nom de "Travailleurs forestiers". Ils sont devenus des opérateurs de machines monstrueuses qui vous abattent un arbre, le déchiquètent et le coupent en plusieurs morceaux en quelques minutes. Il va de soi que cette machinerie a fait diminuer drastiquement le nombre de bûcherons.

Le folklore typique des camps de bûcherons n'existe plus. Les transports étant beaucoup plus faciles, le travailleur forestier peut retourner chez lui la fin de semaine. Les camps sont des petits hôtels, où chaque travailleur a sa chambre où il peut brancher son ordinateur. Il y a une salle à manger avec un menu varié et de qualité, sans oublier une salle de loisirs avec télé à écran géant.

Ce que je vous ai raconté, dans les articles précédents, fait partie du folklore. Il existe de nombreux livres sur le travail en forêt, sans oublier des fables, des chansons, des romans. De ce point de vue, je ne m'en suis pas privé. Il y a des scènes de chantiers dans mes romans En attendant Joseph, Gros-Nez le quêteux et Ce sera formidable. Quant à l'élément le plus connu de la bouffe des bûcherons, les célèbres binnes, elles font partie de la culture culinaire des Québécois. Un des plus populaires fabriquant de fêves aux lards est établi à Trois-Rivières. J'en suis friand !

Au cours de mon enfance et de mon adolescence, je voyais toujours les pitounes flotter entre les estacades sur la rivière Saint-Maurice. Quand ce moyen de transport a été interdit, j'avais l'impression que la rivière était vide et que Trois-Rivières venait de mourir. Au même moment, l'équipe de hockey junior de la ville portait le nom de Draveurs et mon ancienne école secondaire s'est depuis donné le nom de Estacades. L'équipe de baseball que je me rends encourager s'appelle aussi Estacades.

Vous ne pouvez vous en passer! Deux documentaires de l'Office National du Film du Canada, d'une durée approximative de 30 minutes. 

BÛCHERONS DE LA MANOUANE, 1962. Les bûcherons présentés utilisent des instruments mécaniques. Leurs conditions de séjour dans un camp sont moins rudes que jadis, mais ce n'est guère le paradis... Ils sont toujours sous-payés. De façon générale, les tâches sont les mêmes qu'au 19e siècle. 

 https://www.onf.ca/film/bucherons_de_la_manouane

LA DRAVE, 1957. D'après une chanson de Félix Leclerc et avec une narration de celui-ci. Vous verrez les draveurs courir sur les billes et comprendrez le danger de ce métier maintenant disparu.

https://www.onf.ca/film/drave

La première photo date de 1918. Notez la présence d'enfants.

La seconde photo est une rareté. Non, il n'y avait pas de femmes bûcherons ! Cependant, dans les très petits camps, il arrivait que le contremaître habite une cabane avec son épouse et ses enfants. La femme était alors responsable des repas des bûcherons. Cette photo date d'environ 1915.

 

LE FICHIER  AUDIO : Ah que l'hiver, par Gilles Vigneault (1968). La seule chanson qui parle des femmes. Celle de Vigneault écrit à son homme "monté aux chantiers", l'assurant que tout va bien, mais qu'elle s'ennuie profondément. L'épouse signale qu'elle a entendu parler d'un camp plus près de la maison familiale et que l'homme pourrait y travailler, ce qui lui permettrait d'être près d'elle et des enfants. Soyez attentifs aux paroles. C'est très beau.

 

Commentaires

MarioMusique le 27-06-2016 à 18:01:24
Merci. Les autres articles vont suivre sous peu.
jakin le 27-06-2016 à 15:24:30
Salut Mario, tout cela est fort intéressant et bien documenté...image et son pour l’ambiance bûcheronne....compliments....