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Titre du blog : Mario Bergeron multicolore
Auteur : Mario3
Date de création : 21-12-2014
 
posté le 12-07-2016 à 06:06:13

Iroquoisie, Tome 3

 

 

 

Le troisième tome d'Iroquoisie est le livre le plus politique du quatuor et celui où les Blancs n'ont pas réellement le beau rôle. La période évoquée va de 1666 à 1687, une vingtaine d'années qui, en principe, sont de paix, mais je n'ai rarement vu une paix aussi orageuse.

C'est au cours de ces années que la Nouvelle-France connaît son gouverneur le plus sage et avisé : Frontenac. Lui succèderont les deux pires : de La Barre et Denonville. D'ailleurs, l'auteur Desrosiers ne se prive pas de traiter ces deux derniers d'imbéciles, disant du premier  qu'il "Manque d'intelligence". À ces joyeux drilles s'ajoute Dongan, gouverneur de New York, très manipulateur. Ces quatre personnages agissent comme des conquérants supérieurs d'un peuple inférieur. De plus : un personnage extraordinaire : l'explorateur de La Salle, qui étend le territoire français jusqu'à l'embouchure du Mississippi et après cette conquête, le roi Louis XIV dira : "La découverte du Sieur de la Salle est fort inutile." M'ouais... On lui offre la moitié d'un continent et son altesse dit que c'est inutile... Au fait, ce cher Louis n'avait rien contre une guerre contre les iroquois, car il avait besoin d'esclaves pour ses galères. Si, si.

Le point de départ : une rare occasion où le roi répond à une demande d'un gouverneur : l'envoi de troupes militaires dans la colonie. Ces jeunes gens ne tueront aucun iroquois, mais brùleront trois villages, des champs, des réserves de maïs, jetant ainsi un effroi certain chez les cinq peuples iroquois. Il y aura illico signature d'un traité de paix avec la Nouvelle-France. Frontenac aura vite compris que ces gens sont impressionables et répétera des démonstrations militaires ou autres pour simplement jeter de la poudre aux yeux des Iroquois. Fin psychologue, Frontenac est le premier gouverneur à considérer les Iroquois comme des êtres humains, et non comme des barbares et des sauvages. Résultat : les Iroquois auront beaucoup de respect pour l'homme. 

Cependant, au cours de ces vingt années, il y a eu de multiples petites choses qui ont agacé les Iroquois. D'abord, par le traité de paix, l'Iroquoisie devient officiellemet territoire français et ses habitants sont des sujets français. On ne leur a pas demandé leur avis... Un peu plus tard, Dongan fera la même chose : l'Iroquoisie appartient à l'Angleterre. Second fait : les Iroquois vont chasser sur le territoire canadien (l'ancienne Huronie) et vont vendre les peaux chez les Anglais, à Albany, qui paient quatre fois plus que les Français. Pour contrer ce commerce, Frontenac fait construire, à l'entrée du lac Ontario, une forteresse munie de canons et qui porte le nom de Katarakouy, sur le chemin des chasseurs iroquois, qui, sous l'ombre des armes françaises, cessent de vendre à Albany, à moins de prendre un long détour. Frontenac fait bâtir un autre fort à Niagara, au coeur d'un territoire iroquois. Sans demander la permission, de nouveau ! Puis le traité de paix permettait aux missionaires catholiques de s'installer en Iroquoisie, ce qui a déplu à beaucoup d'Amérindiens... Enfin, lors de ses explorations, LaSalle signe des ententes commerciales et de paix avec les Illinois et les Miamis, deux peuples ennemis des Iroquois.

Les initiatives pacifiques de Frontenac sont détruites par de LaBarre et Denonville, militaristes, ayant comme objectif d'anéantir l'Iroquoisie. Leurs initiatives, spectaculaires mais gauches, sont ratées et les soldats ne font que répéter les gestes de 1666 : brûler des villages et des réserves alimentaires. Les Iroquois se tournent alors vers Dongan pour chercher protection et aide. Bref, ces deux Français ont tout mis en oeuvre pour que les Iroquois deviennent collaborateurs avec les Anglais, mais ceux-ci vont amplifier la connerie de prétendre que les Iroquois sont des sujets anglais, ce qui sera considéré comme une insulte par ces Amérindiens, désireux de garder leur indépendance.

Comme extrait : un tableau des moeurs des peuples iroquois, observés par un religieux.

Les nations iroquoises, pour entretenir la paix et l'union entre elles, et pour réparer les fautes que des particuliers pourraient faire, ont institué certaines embassades qu'elles s'envoient réciproquement les unes aux autres. Les nobles du pays fournissent les colliers de grains de nacre que l'on s'offre en ces occasions ; ils les exhibent d'abord aux assemblées des membres de leur famille ou clan ; ensuite, chaque clan les présente aux autres clans. À chaque réunion, le plus ancien ou le plus éloquent pérone à son aise ; son discours est sévère ou gai, il chante des chansons que l'auditoire répète, puis un festin a lieu. Les présents sont ensuite remis aux anciens, puis enfin aux ambassadeurs.

Ce rituel interne n'est pas dénudé d'un certain faste. Dans les autres tomes, lorsqu'il y a négociations entre iroquois et français, ces derniers repectent la tradition de ces peuples et y adhèrent. Il y a alors beaucoup d'échanges de présents, chacun symbolisant une décision. Les Amérindiens portent leurs plus beaux costumes et les délégués sont les chefs, sachems et autres sages de la nation en cause. Les cadeaux des Amérindiens sont souvent des parures, des bijoux, alors que les Français donnent des vêtements, des armes, de la nourriture.

 

Autre chose, pour les coeurs sensibles. Agrandissez l'illustration du livre pour voir une femme blanche sur le point de se faire fendre la tête par une hache, alors que son enfant reçoit une lance dans les côtes. Ah, aussi, dans ce tome, j'ai croisé un religieux français portant le doux nom de Zénoble Membré.

 

Commentaires

MarioB le 12-07-2016 à 07:11:28
Hmmm... Je ne comprends pas trop...
anaflore le 12-07-2016 à 06:08:33
je note le nom on verra en septembre pour l'instant une semaine sur le ontinent pour la parade des grands voiliers du monde Hey