Mon roman Le rossignol des vues animées se déroule de la fin du 19e siècle jusqu'en 1906 et met en vedette Zotique Lamy, jeune bourgeois, ayant décidé d'éduquer les masses populaires par la voie d'un nouveau prodige : le Cinématographe. Venant à peine d'acheter son projecteur, il rencontre dans le train une jeune adolescente française à l'âge incertain du nom de Ninon de Sève. Enfant de la balle et fraîchement orpheline, Ninon est dotée d'une prodigieuse voix de soprano, d'un sens profond du mélodrame et d'une connaissance étonnate des réactions d'un public. Les deux font équipe, mais Zotique devra faire face à une jeune fille susceptible, qui se met en colère facilement et, dans la foulée, les insultes fusent de sa bouche d'une façon déconcertante.
Les insultes de Ninon ne sont cependant pas communes. La particule "De" entre son prénom et son nom laisse deviner une lointaine origine noble. Ninon insulte donc Zotique comme une dame artistiocrate le ferait à un homme du bas peuple. Souvent, ces insultes désignent des métiers de misère et des situations sociales difficiles. Les insultes de Ninon sont précédées d'expressions du type "Espèce de...", "Mon...", "Imbécile de..." Certaines vous seront familières et d'autres plus particulières. Voici :
Coquin, Maraud, Mendiant, Petite tête, Gibier de potence, Rouvieux, Galérien, Bas-Fonds, Résidu de chiourme, Décrotteur, Paysan, Rat de la gueuserie, Domestique, Forain, Porteur d'eau, Bateleur, Républicain et...
Oui, Républicain ! Pour une soi-disant aristocrate, ce mot était une insulte. Je poursuis :
Chifonnier, Fond de tonneau, Vinaigrier, Regrattier, Sans-Culotte, Roturier, Gueux, Canaille, Va-nu-pieds, Argousin, Plébéien, Pestilentiel, Mendigot, Marchand d'allumettes, Boutefeux, Scélérat, Fripon, Balayeur de guinguette, Foutre polisson, Guignol, Laquais. Gagne deniers, Camelot, Petite cervelle, Saute-Ruisseau, Ravaudeur, Porte-Faix, Mauvais drôle, Savate de tripière, Torche-Cul, Bouchonnier, Jean Foutre, Savetier, Triste à pattes, Brocanteur, Belître, Singulier.
Ouf... Quel langage, pour une jeune fille !
Commentaires
Nikole : C'est amusant, cette expresion.
Mari : Le manuscrit avait été accepté par un éditeur, mais j'avais refusé parce qu'ils voulaient classer le livre comme "Jeunesse"
Merci de partager avec nous le personnage le plus folklorique de ton roman. Un roman qui promet de ne pas être ennuyeux.
Un mot à la mode en français ... "être perché" pour dire qu'on est un peu, doucement, foldingue ... :-)
Bonjour Mario, la jeune fille studieuse est à l'honneur sur Vef....C'est mérité, car c'est une belle photographie....
J'avais trouvé ces insultes dans deux livres, dont un qui racontait l'histoire du blasphème.
Salut Mario, merci de nous faire rentrer dans la vie de ton roman....c'est passionnant et enrichissant....