Il n'existe qu'une photo de moi en train d'écrire. J'étais alors adolescent. Voici une seconde, tant et tant d'années plus tard. Elle a été prise par une femme qui se balade avec ses deux petits chiens et qui arrête toujours pour me demander des nouvelles. Je suis assis sur un banc du parc du Moulin, mon sac à dos à gauche, mon verre de café à ma portée, la tablette sur mes genoux, le stylo entre les doigts. Comme fond de décor : les maisons de la rue qui borde le parc.
Je me rends écrire à ce parc depuis 2009, d'avril à novembre, parfois en décembre. Selon la température, j'y vais deux fois par jour. Le café est acheté au dépanneur, tout près. Mine de rien, ma présence intrigue beaucoup de gens. Plusieurs se demandent ce que je fais là et osent, avec hésitation, me le demander, y allant de quelques théories : j'étudie, je lis, je dessine. Personne ne dit : tu écris un roman. Il y a quelque temps, une femme s'est arrêtée pour en avoir le coeur net, avouant, en premier lieu, que cela faisait quelques années qu'elle me voyait sur ce banc, la tête penchée, le stylo à la main. Alors, je lui ai expliqué et elle a enchaîné avec plusieurs questions sur mes romans, l'inspiration et toutes ces sortes de choses.
Au fait, pourquoi me rendre à ce parc pour écrire ? Pour changer d'air, tout simplement. L'endroit est calme et même si ce parc est coincé entre deux boulevards, on entend peu les voitures ou les camions. J'y passe une demi-heure, pas une minute de plus. Après avoir écrit, je termine le café, parfois je lance des miches de pain aux canards et aux mouettes, puis je retourne chez moi. Je fais partie des meubles du parc du Moulin.
Commentaires
Nikole : les commentaires sur la chanson ont été placés ici par cette femme, au lieu de me répondre chez elle, ce qui n'est pas très grave.
La photo a été prise en août dernier. J'ai donc 60 ans.
Dans les cafés, j'écrivais dans le bruit, sans problème. Il y avait un homme qui lisait dans le même bruit et je me demandais comment il pouvait y arriver
Un billet absolument charmant ! (sauf que je ne comprends pas la présence ici du com relatif à une chanson). Tu as quel âge sur cette photo ?
Écrire dans le silence ou l'agitation : ça dépend de ce que l'on écrit, et surtout dans quelle disposition physique et mentale on se trouve...
Ah, mais je voudrais bien me bécoter sur les bancs publics !
Salut Mario, j'espère que tu ne vas pas finir comme Georges Brassens sur ce banc public ?
Florentin : le bruit ne me dérange pas. Je me suis rendu longtemps dans des cafés pour écrire et j'y arrivais sans mal. Merci.
Salut Mario ! Les auteurs ont leurs manies. Certains, comme toi, aiment les lieux silencieux, d'autres l'atmosphère bruyante des bistrots. L'essentiel est de trouver l'endroit qui va t"aider dans ton inspiration. Personnellement, j'aime le confort de mon bureau-bibliothèque. J'aime la chaleur, le bien-être et avoir autour de moi tout ce qui me peut m'aider, l'ordi, les dictionnaires, les bouquins ... et le café quand l'envie d'une pause me prend. A chacun son truc, quoi. A plus. Florentin
Petite< visite du matin, effectivement les paroles je comprends qu'ells ne soient pas du goût des Acadiens, moi même dans leur cas je n'aurais pas apprécié.... Ce que j'apprécie c'est la musique de cette chanson et c'est dans cet esprit que j'ai mis cette vidéo. Lors du spectacle je me suis régalée. Chaque année surla Cote de Nacre à ST Aubin (calvados) ily a une semaine acadienne en Aout j'y vais faire un tour. C'est toujours un plaisir d'échanger avec toi. A bientôt
Bonsoir Mario, je suis désolée si la chanson de Michel Fugain n'est pas appréciée par les Acadiens, comme quoi .... il n'empêche que j'ai beaucoup aimé le spectacle de qualité présenté par cette troupe et leur plaisir à nous faire partager leur culture et leur histoire par la musique, les chansons et les danses. Sans oublier tous ces jeunes soldats tombés sur nos plages,j'habite à une cinquantaine de kms des plages du débarquement, pour les gens de ma génération leur souvenir est encore présent. Bonne écriture, à bientôt, amitiés normandes.