Auteur : Mario3
Date de création : 21-12-2014
La rue Fusey
Avant tout, je vais régler le cas du nom : il se prononce Fusée. C'était celui du premier curé de la paroisse. Je doute qu'il puisse exister une autre rue Fusey, au Québec. Je l'ai parcourue des milliers de fois, puisque j'ai habité ce coin plus de la moitié de ma vie. Aujourd'hui, je suis ailleurs, mais quand le hasard me mène sur la rue Fusey, j'ai l'impression de marcher sur les traces fantômes du petit Mario, de l'ado chevelu et de l'adulte.
Au cours de mon enfance, cette rue était un peu le centre-ville du Cap-de-la-Madeleine. Les gens de Trois-Rivières la fréquentaient pour des courses, pour se distraire. La donnée a changée avec la multiplication des centres commerciaux. La Fusey, de plus, faisant partie de la route nationale, reliant Montréal à Québec. L'autoroute ouverte circa 1972 a changé la situation.
Toujours une rue importante du Cap, elle n'est plus aujourd'hui utilisée que par le trafic local. S'il subsiste des commerces, on ne peut dire que les gens se déplacent pour leurs achats. En plus de ces deux déclins, le quartier est devenu un endroit peu recommandable.
Coin Fusey et des Chenaux. La maison jaune, à trois étages, est celle que mon père a fait construire, en 1960, pour y habiter (au second) et établir un commerce de peinture, au premier. Comme adulte, j'ai habité le troisième, en qualité de locataire. Ce coin, je l'ai vu tant et tant de fois! L'édifice brun est un commerce d'aliments naturels. Jadis, il y avait là une banque, puis au cours de mes jours de p'tit gars : une station service.
Vue générale de la Fusey, de l'autre côté de la rue de la photo précédente. La rue est large, rappelant son rôle d'un segment de la route nationale. Notez comme il y a peu de trafic automobile... À gauche, on voit une partie de l'ex restaurant L'Orange, qui méritera un article à lui seul.
Le nettoyeur ABC, un commerce survivant du temps de mon enfance. Il en reste une dizaine, ce qui est déjà pas mal, considérant que ces entreprises ont donc plus de 50 ans. Entre autres : un salon de barbier qui est toujours là. Relativement à la route nationale, on y comptait six stations-service ; il n'en reste plus qu'une. Aussi en relation avec cette route : assurément une dizaine de restaurants. Il n'en demeure plus aucun, hors le McDonald et le Poulet Frit Kentucky, que certain extra-terrestres peuvent considérer comme des restaurants.
A propos de cet ABC : derrière, on entendait gronder les moteurs des machines à laver et à sécher et petit Mario avait la frousse de passer tout près!
Une photo de 1965. Son point central : le cinéma Champlain. D'ailleurs, le trottoir déborde en tous sens de gens attendant pour y entrer. À droite : la Mercerie de Luxe, qui existe encore. Toujours ouvert, à gauche : la pharmacie Lanouette. Notez l'autobus : les véhicules arrêtent toujours à ce point, de nos jours. Le Champlain a fermé ses portes autour de 1978. À son ouverture, en 1948, ce cinéma présentait une rareté : le gérant était une femme. J'ai déjà parlé de ce ciné dans l'article suivant :
http://mario3.vefblog.net/24.html#Tintin_au_Champlain
Commentaires
Tant qu'il y a une autoroute et des centres commerciaux, les vieux quartier sont dans la merde, ceci dans tous les pays du monde.
Je réserve deux autres articles à mon ancien quartier.
Salut Mario, Très intéressant cette description d'un rue qui à fait la fusée à cause d'un prêtre...
La comparaison des années 60 avec aujourd'hui nous donne un aperçu exacte du déclin d'un quartier....