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C'est moi, avec mon singe Coco, devant le magasin. Il existe aussi deux autres photos, avec mes soeurs et mon frère, prises au même endroit. C'était assurément en 1960. Si la maison était en briques jaunes, la devanture du commerce était en briques grises. La rue des Chenaux portait à ce moment le nom de St-Irénée et prendra le nouveau nom autour de 1964.

Mon père, hors de souffle, enlève la neige devant le magasin. Il avait 39 ans. La maison que l'on voit, en fond de décor, existe encore et a la même apparence. Mon père adorait sa grosse maison. Il passait son temps à réparer ceci, peindre cela, etc. Il le faisait même quand il n'en était plus propriétaire. C'était pour lui un passe-temps.

Mon frère, derrière la maison, dans la cour, avant que la piscine ne prenne place. J'aime bien le petit appareil radio, les vélos et sa gorgée de Coca-Colà!

Petit Mario souriant, attablé dans la salle à manger, pendant que ma mère prépare un plat, dans sa cuisine. J'aimais beaucoup le comptoir séparant les deux pièces, tant pour y manger que pour jouer.

Mario ado, à l'arrière de la maison. Quoi de plus agréable, par une belle journée d'été, que d'épingler des disques de Frank Zappa sur la petite corde à linge.

La piscine a été installée dans la cour en 1968 et fera partie de nombreuses fêtes par les membres de la famille. Ma mère y flotte alors que la femme en curieuse position, derrière, est ma soeur Lise.

Mario en 2001, avec la petite chatte Salomé (Celle qui est décédée l'an dernier). Je suis revenu en ce lieu, comme locataire d'un des logements du troisième étage en 1985. Une des grandes bêtises de ma vie et je ne vous dirai pas pourquoi.

La maison et le commerce avaient été vendus à mon frère dans le premier quart des années 1970. Sauf que le magasin a rencontré de grandes difficultés dès les premiers instants de la décennie suivante, si bien que la maison a été vendue et que mon frère y était locataire, tout comme mes parents. Le nouveau propriétaire était un lambin qui ne se pressait pas de réparer lorsque quelque chose brisait. Par exemple, j'ai déjà vécu dans ce logement alors que l'eau de pluie du toit coulait le long de mes murs. Ça lui a pris trois semaines avant de lever le petit doigt. Tant de choses horribles, dont une chaleur épouvantable, en été.

J'aurais dû quitter ce lieu bien avant 2005, mais je ne pouvais pas, car j'étais étudiant à l'université et ne possédais pas l'argent nécessaire à changer de place. En 2005, mon père, atteint d'Alzaheimer, a été confié à un foyer. Ma mère est déménagée dans un foyer de personnes âgées semi-autonomes et j'ai fiché le camp vers le logement où j'habite encore de nos jours.

Le lieu du commerce de mon père a tour à tour abrité un vendeur de draperies et un réparateur d'ordinateurs, avant que l'espace ne soit transformé en deux logements.

J'ai de bons souvenirs relatifs à cette maison, mais d'autres beaucoup plus pénibles... Tout de même, quand je passe rue Fusey en autobus, je ne peux m'empêcher de jeter un coup d'oeil.