Participer pendant quatre journées à un salon du livre implique qu'il y a des choses de la vie courante que je ne pourrai faire. Alors, ma lessive a été réservée au mercredi après-midi, puis quelques achats au supermarché pour le lendemain.
Cela implique aussi qu'il faut manger à des heures différentes. En ce jeudi : à 16 heures, car ma présence était réclamée là-bas à 18 heures. Il fallait prendre l'autobus de 17 heures. Autre particularité : il fait encore froid et je ne tiens pas à me présenter au salon avec mes bottes et mon manteau d'hiver. Alors, j'étais vêtu automnal pour une température autour de moins 7 degrés.
La première chose à faire au début d'un salon : passer au comptoir pour réclamer ma cocarde (illustrée ci-haut). Elle permet de passer n'importe où n'importe quand. Elle dit que je suis un auteur. Ne me demandez pas pourquoi je les collectionne.
Ensuite : couler un peu de café dans mon thermos. Comment, pas de café dans un salon du livre ? Pffff... Redescendre jusqu'au petit restau tout près. Ensuite : trouver le stand.
Dans l'bon vieux temps (hi! hi!) tous les éditeurs avaient un kiosque bien à eux. Plus maintenant : même les plus importants ne se déplacent plus pour un salon comme celui de ma ville. Le distributeur prend des arrangements avec un libraire local.
J'ai eu une agréable surprise. Ma table est située sur le grand boulevard, face à l'entrée principale du public. Là où se dirigent d'instinct les visiteurs. Comme j'ai droit à la seconde table, j'ai l'assurance que les gens verront mes livres parmi les premiers. Je ne me souviens plus avoir eu une aussi belle place à ce salon.
Tout de suite, les gens de la librairie me font des courbettes. J'ai vite noté qu'il y avait davantage de Gros-Nez le quêteux que de Pain de Guillaume. Hmmm... Je l'ai signalé à la femme. Secundo : le siège était beaucoup trop bas pour la hauteur de la table. Alors, je me suis servi à même une table libre.
Ensuite : Placer mes trucs sur la table, dont les signets (Pare-bouquins). Au Québec, ils sont en grande partie donnés à l'auteur. J'en ai encore de mes livres plus anciens. Il faut dire que je ne les donne pas à l'aveuglette. Trouver un coin pour le thermos, puis mettre Pain de Guillaume en évidence. car la page couverture est davantage attrayante.
Mon voisin immédiat est le même que l'an dernier : un septuagénaire sympathique. Bon point. Le jeudi soir, surtout par température froide, il y a peu de visiteurs. Je ne m'en plains pas, car lorsque c'est coude à coude, les gens se sentent pressés par les autres et sont moins attentifs à ma salade. J'ai pu parler à une dizaine de personnes, des femmes pour la plupart. Aucune vente, mais mon petit doigt me dit que je reverrai une ou trois de ces personnes les jours suivants, dont un homme avec une incroyable barbe blanche.
Une des femmes m'a dit : 'Y m'semble que j'ai déjà lu un de vos livres...' Alors, je les ai nommés et, évidemment, elle a eu une réaction pour Petit Train (1998) le roman le plus moche de ma bibliographie commercialisée.
Tout ça s'est terminé autour de 20.45. Très froid à l'extérieur! De retour chez moi à 21.30. Le chat avait vidé son plat et après avoir bouffé, il a multiplié les culbutes, car le pauvre s'était ennuyé. J'ai aussi mangé, plongé dans la baignoire et décidé d'écrire un article par jour, au lieu du seul promis pour le lundi. Ce sera, en quelques sorte, un journal intime de ce salon.
Pour vendredi : présence à midi. Il faudra donc me lever à 9.30. Pouah!
Commentaires
Merci pour votre participation
Merci de nous faire participer à ce salon en direct et de comprendre les angoissent d'un auteur....
Je ne vous en ai jamais parlé : J'ai publié, en 1992, un recueil de poésie... succès immense dans mon entreprise où la plupart de mes collègues les ont acheté... interview dans le journal régional, et 15 ans plus tard interview dans l'autre journal régional...
C'était à compte d'auteur, je me suis à peine remboursé, mais que voulez-vous, ça fait tellement plaisir de voir son nom sur une couverture...
63 pages quand même le bouquin !
Ah, des auteurs, ça, j'en ai croisé des centaines, depuis toutes ces années.
La romancière à notre droite a réussi à vendre un livre, jeudi soir, et cela ressemblait à un triomphe qu'elle communiquait à tout le monde, On en est rendu à ce bas point...
sympa tout de même de croiser d'autres auteurs espérons que le temps se réchauffe bon vendredi