Depuis quelques semaines, je suis sur une lancée de lectures relatives au baseball. Après un livre récent sur l'histoire des Expos de Montréal, voici celle, plus ancienne, des Royaux de la même ville. C'est un livre fascinant et qu'en toute logique, je devrais posséder. Sauf qu'il est hors commerce. L'illustration ci-haut concerne la version d'origine, en anglais, mais je me suis frotté à la version française au moins quatre fois au cours de ma vie. Malheur à moi : la traduction laisse à désirer, avec beaucoup de coquilles, et des fautes grammaticales.
Ce qui est bien, avec ce type de livres, est qu'ils sont véritablement historiques. J'y reconnais une méthode de recherche et devine la patience que les auteurs ont pu avoir pour consulter tous les journaux d'époque, mais vraiment tous. C'est ainsi que William Brown a pu nous offrir des descriptions précises de certaines rencontres, la plupart de championnats. Il y a aussi des commentaires des joueurs, de leur gérant, de la direction de l'équipe. Brown y ajoute une mise en contexte rigoureuse. Ceci nous procure une lecture vivante, excitante, qui nous tient sur le qui-vive.
La littérature baseballesque est énorme, mais pas plus qu'il ne le faut, au Québec. Des autobiographies de joueurs, il en existait aux USA dès le 19e siècle, sans oublier des histoires des équipes, la richesse de la source journalistique et d'autres publications, dont celles des guides annuels de chaque formation. Il existe, toujours chez les voisins du Sud, un organisme du nom de Baseball Research qui, depuis une quinzaine d'années, met la main sur tout ce qu'on peut trouver, même chez les équipes marginales des ligues mineures.
Les Royaux de Montréal ont vécu deux existences : de 1895 à 1918, puis de 1928 à 1960. Cette dernière est davantage connue, alors que l'équipe était une filiale des Dodgers de Brooklyn et que des dizaines de grands joueurs sont passés par Montréal dans leur apprentissage. L'équipe est aussi tout le temps mentionnée parce que Jackie Robinson, premier joueur de race noire à briser le racisme du baseball américain, y a fait ses débuts, en 1946. Enfin, de 1946 à 1956, les Royaux furent une formation très puissante, considérée aujourd'hui comme l'une des plus fascinantes de l'histoire du baseball mineur.
Il va de soi que le livre est complété par plusieurs photos de ces grands joueurs, mais aussi de vedettes locales qui n'ont pas réussi au niveau majeur, comme dans le cas de Chuck Connors, futur comédien de cinéma.
Je crois qu'en retournant le livre à la bibliothèque, je vais leur demander de me vendre leur copie !
Cette photo est la plus célèbre de l'histoire des Royaux. Elle a été prise à Jersey City, lors de la première joute de Jackie Robinson, devant une foule blanche particulièrement hostile à l'endroit de l'athlète. Retiré à sa première présence au bâton, Robinson, à la seconde occasion, avait frappé un puissant circuit hors du stade. L'homme était très nerveux... On le voit ici très souriant, accueilli au marbre par son coéquipier George Shuba. C'était la première fois dans l'histoire du baseball qu'un Blanc serrait la main d'un Noir.
Commentaires
J'ai cherché dans les usagés sans rien trouver. Le monde du livre est fragile...
Au fait, j'ai fouillé un peu Internet à propos de ce Shuba. Il est décédé voici deux années et a passé sa vie à parler de cette photo. C'était un fervent catholique et il n'a jamais dit aucun mal de Jackie Robinson, contrairement à tant d'autres.
Je te souhaite d'y arriver pour obtenir cet ouvrage rare....
Je ne m'adresse pas exclusivement aux gens de France.
une culture qui n'est pas française ....bonne lecture
Merci.
Un livre "complet" en quelque sorte ... c'est rare !
quel bonheur ce doit être, d'être ainsi captivé, emporté ...
bisous Mario