J'ai trouvé dans ma montagne de vieux articles de journaux, dont je m'étais servi pour ma thèse de doctorat, un article qui m'a intrigué, relativement à l'aspect distractions de l'Exposition agricole de Trois-Rivières, en 1928. Il était alors rare d'avoir des descriptions des forains engagés, ce qui me laisse croire que ce texte avait été donné au journal Le Nouvelliste par la compagnie foraine Sheesley et que les gens du quotidien l'avaient simplement traduit.
Les forains en service pour ce type d'exposition venaient, pour la plupart, de la région de New York, passant par Québec, Sherbrooke, Trois-Rivières et Ottawa. Possible qu'ils s'arrêtaient aussi dans d'autres villes. Sheesley provenait d'un peu plus loin, l'Indiana, laissant croire que ces gens avaient ajouté à leur tournée des dates pour des centres de l'Ontario. Je n'ai jamais su qui les engageait. Possiblement l'Expo de Québec, plus imposante que les autres. Des contrats étaient signés pour Trois-Rivières et j'ai même trouvé de la correspondance entre ces gens et les responsables de l'Expo. L'article date du mardi 14 août 1928. Notez que si le mot Cirque était utilisé dans le texte, il s'agissait bel et bien d'une compagnie foraine, avec des numéros de cirque sous tentes. Ce qui est en rouge provient de moi-même. Voici :
Ce cirque doit offrir au public des représentations comportant les plus hautes garanties morales. Les trente chars (le train) oranges et brun, les wagons peints en rouge et jaune, avec feuilles d'or, présentent un beau cachet multicolore.
Parmi les amusements captivants qui seront présentés se trouvent une chenille monstre, un fouet bruyant (Un Whip), des aéroplanes et un caroussel géant (...) un véritanle feu d'artifice le soir. (...)
Il y aura les ménestrels de la Georgie, avec leur fameuse fanfare (...) qui ne comprend que des artistes de couleur. Il y aura encore 'La terre des surprises', présentant cinquante variétés de fauves capricieux tels qu'ils étaient lorsque Dame Nature présentait son état de sauvage grandeur.
On verra un hippodrome de singes qui conduisent des autos sur des lignes de chemin de fer en miniature ; un musée où se trouvent réunis des trophées de la Grande Guerre ; des poneys ; Francia Marine, la jolie enfant qui possède deux corps ; Happy Jack Eckert, l'homme le plus gros de l'univers (Photo ci-haut) ; la femme vampire et une foule d'autres amusements.
Il y aura aussi l'autodrome où le capitaine Ketring et d'autres coursiers sans peur qui feront des courses sur le 'mur de la mort', avec des lions sauvages, des tigres furieux et un ours. Enfin, il y aura la revue de Broadway, une comédie musicale en miniature.
Il y a plus de 500 acteurs, hommes et bêtes, dans le cirque Sheesley qui requiert dix acres de superficie pour pour pouvoir donner plein rendement.
Photo des installations de la compagnie Sheesley, en 1916. Peu de manèges, comme c'était le cas à cette époque, mais beaucoup de tentes, tant pour des numéros d'habileté que pour les curiosités humaines, sans oublier des aspects éducatifs, qu'on appelait alors Musée.
Commentaires
Tout ceci était d'origine européenne. C'étaient des éléments individuels. Les Américains des foires ont tout simplement rassemblé plusieurs personnes sous une même tente.
Les manèges de base, comme les chevaux de bois, la grande roue, sont aussi européens.
Dans les revues de la Foire du Trône à Paris on retrouve aussi ce genre de forains sous la tente avec des personnages curieux.....
Il s'agit du terme d'usage dans ce domaine.
curiosités humaines ça fait un peu peur ????