Dans un article précédent, à propos de l'abandon de ma personne par mon plus récent éditeur, j'ai noir sur blanc indiqué que j'étais désabusé par le monde de l'édition. Conséquemment, je n'ai fait aucune démarche pour trouver une nouvelle niche et ne compte pas en faire. Sauf que mon éditeur modèle 2013 vient de me proposer un pont d'or et que j'ai le chic de le refuser. Aux gens ayant écrit un roman et rêvant d'une publication, prière de ne pas lire l'article suivant, qui vous donnera le goût de traverser l'Atlantique pour me mordre jusqu'au sang.
En premier lieu, Éditeur 2013, je ne garde pas un bon souvenir de ces gens et le considère comme le lieu le plus démoralisant où je me suis frotté. Ils ont pris diverses libertés dont la plus odieuse est d'avoir qualifié mon roman de tome 1 sans m'informer, alors qu'il n'y a pas de tome 2 et qu'il n'y en aura jamais. Un peu plus tôt, cette année, ils m'ont informé qu'ils allaient publier ce roman en format poche. Faites, faites... Encore un peu plus tôt, ils m'ont signalé qu'ils avaient fait l'achat du catalogue de mon éditeur 1998-2003 et que sous cette raison sociale, ils pourraient se montrer davantage conciliants face aux propos des manuscrits.
Or, voilà que je reçois un courriel de ces gens, m'informant qu'ils sont intéressés à publier mon roman 1998 sous format poche et qu'ils aimeraient reprendre contact avec moi. En principe, je ne suis pas trop chaud à l'idée de revoir ce roman sur le marché, parce que je l'ai toujours considéré comme la pire chose que j'ai présentée publiquement. Cependant, au fil des années, j'ai beaucoup retouché ce texte pour l'améliorer et je ne dirais pas non à leur projet. J'écris un courriel pour leur expliquer la nature de ces retouches.
Leur réponse : ils désirent publier le roman 1998 sans les modifications. Je les ai expliquées et terminé par : si vous n'acceptez pas ces améliorations, ma réponse est : non.
Dans le même message, ils reviennent à la charge avec une idée émise en 2014 : publier mon roman Madame Antoine, mais en deux volumes. J'avais alors refusé et je refuse encore. J'explique que ce roman a un début et une fin, que ce serait irrespectueux pour mon texte de le diviser en deux parties et que j'ai toujours pensé que les "romans à suite" étaient condamnables parce qu'ils prennent les lecteurs pour des poissons à qui l'on jette deux hameçons. Couper la saucisse en deux, donner la partie 1 à Milou et donner la partie 2 à Idéfix, ça demeure deux demi saucisses. Alors, j'ai tout expliqué ça et ma réponse face à leur projet saucisse : non.
Bref, je viens de refuser qu'on publie non pas un de mes romans, mais deux. J'attends la réponse, qui n'arrivera pas avant le début d'août, car tout ce beau monde ferme boutique pour les vacances.
Possibilité 1 : discussions, mais pas de compromis. Jamais Roman 1998 ne refera surface tel qu'il était, car c'est une régression et je préfère aller de l'avant que de me pencher sur un épisode de mon passé que je ne trouve pas trop excitant. Aussi, s'ils tiennent tant à Madame Antoine, ils vont offrir la saucisse au complet.
Possibilité 2 : m'ignorer.
Possibilité 3 : Ils écrasent le champignon jusqu'à Trois-Rivières pour me donner un coup de pied au cul.
Je vous informerai des développements et en profiterai pour vous expliquer ce que doit être pour eux un roman dit historique. Pffff...
Commentaires
Lulette, l'aide dont tu parles, je sais ce que tu veux désigner, et cela ne me gêne pas du tout d'y avoir recours. Cela me donne même un bon coup de main. Je ne vis plus en société parce que celle-ci ne répond plus à mes valeurs profondes.
De la part de cet éditeur, cette idée de déclarer que mon roman était un tome 1 m'a beaucoup agaçée, surtout quand des gens me demandent quand paraîtra le tome 2.
En général, ce que les éditeurs me demandent est acceptable et je n'ai jamais fait de vagues avec leurs conseils, mais couper un roman en deux volontairement, je n'accepterai jamais.
Un exemple, Éditeur 2009 m'avait demandé de faire en sorte que mon personnage Joseph perde moins souvent ses emplois, Ils croyaient que cela devenait de la redondance. Alors, j'avais répondu à leur demande.
Ce qui démontre une fois de plus que la réalité de l'auteur n'est pas celle de l'éditeur. L'un crée, l'autre veut faire de l'argent avec la création du premier. les deux points de vue peuvent ne pas être conciliables. Bon, courage en effet. Et achète un pantalon renforcé, en cas de coup de pieds au cul. Florentin
Ah, mon commentaire rejoindra les 2 précédents : fais ce qui te semble juste pour toi, c'est vraiment, vraiment le plus important dans ce monde de cinglés et même si c'est toi qui passe pour le cinglé. Tu sembles heureux de ce que tu fais de tes jours, globalement, et on devine aussi une certaine souffrance à ce que ça ne se passe pas toujours comme tu le vois, ou à ce que ça t'oblige parfois à recourir à certaines aides... N'empêche... tu es entier dans tes choix et tes décisions, c'est fondamental.
Jakin, quand un auteur signe un contrat avec un éditeur, il renonce au titre de propriété de son texte, qui est maintenant la chose de l'éditeur pour la durée du contrat.
Quand le contrat est résillé, l'auteur redevient propriétaire de son texte. C'est le cas pour le roman dit 1998.
Par contre, Madame Antoine n'est jamais passé par un éditeur et c'est mon droit de refuser qu'on le coupe en deux parties.
Bonsoir Mario, Décision juste puisque c'est la tienne....Et j'ajouterai que celui qui écrit est propriétaire de son texte car c'est son histoire...Mais si la résistance s'organise chez tous les auteurs comment va faire la jeune fille pour lire avec autant d'attention sur son tapis de lecture....
Merci pour ces bons mots. J'ai racontré ceci à une personne proche de moi, vendredi, et elle m'a traité de cinglé.
Avoir un livre sur le marché, c'est pour flatter mon ego, mais je ne pense plus que c'est un but en soi. Qu'ils soient publié ou non, je les écris tout de même car c'est ce que j'ai fait de plus agréable au cours de ma vie.
Le dernier éditeur trouvé respectait beaucoup le contenu des romans. Les deux premiers relativement, aussi. Mais celui-là semble vouloir contrôler les récits et ceci, c'est... pas très sympathique. On verra ce qui va se passer, mais les connaissant, je crois qu'ils vont fermer mon dossier et se concentrer sur des Oui-Monsieur-Oui-Madame.
On ne peut pas t'en vouloir de ne pas te "compromettre". Ton attitude est somme toute digne et cohérente. Même si tu as un côté "dernier des Mohicans".
En tout cas je te félicite parce que tu es courageux. D'autres penseront peut-être immodeste ou inconscient ; peu importe, le principal est d'être en accord avec toi-même !