Il est curieux de constater qu'après avoir dénoncé la guerre dans Birth Of A Nation et dans Intolérance, DW Griffith tourne quelques films sur le conflit 14-18. Il faut comprendre que l'homme était ruiné et qu'une offre était irrésistible : tourner un drame avec une partie documentaire, financé par l'armée alliée franco-britannique. Griffith traverse en Europe en compagnie des soeurs Gish, de leur mère et d'un comédien. Une fiction avait été prévue, alors que les Gish sont des paysannes françaises tentant de fuir la colère allemande. Griffith avait l'autorisation de l'armée pour filmer dans les tranchées et se servir des soldats disponibles. Hearts Of The World a donc été tourné en France.
L'expérience fut difficile pour le clan Gish. La maman vivra progressivement dans la peur et Dorothy passera sa vie à craindre toute explosion, ayant vécu un bombardement à Londres et d'autres en France. Il y aura aussi un aspect éprouvant pour le cinéaste, alors que des soldats lui servant de guides sont attaqués et tués par les ennemis.
De retour aux États-Unis, Griffith tourne aussi des courts métrages de propagande, dont un, malheureusement disparu, était une réponse aux accusations de raciste, alors que deux soldats, un Blanc et un Noir, sont seuls en territoire ennemi, le Blanc sauvant le Noir, mais le Blanc, atteint d'une balle passe les derniers instants de sa vie sous l'affection du Noir.
Lillian Gish rapportera d'Europe un certain souvenir... dont je vous parlerai dans l'article suivant, qui sera la période d'or pour la comédienne. La photo ci-bas : un extrait de Hearts Of The World.