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Titre du blog : Mario Bergeron multicolore
Auteur : Mario3
Date de création : 21-12-2014
 
posté le 26-09-2017 à 07:18:33

Mon premier livre

 

 

Le livre illustré ci-haut est le premier que j'ai lu au cours de ma vie, au début de l'adolescence. Oh, au cours de mon enfance, il y avait eu Tintin et d'autres bandes dessinées, mais celui-là était un "vrai livre", acheté par ma grande soeur. J'avais lu et trouvé tout ça amusant, charmant. Le goût de refaire connaissance a été facile : il y en a une copie à la bibliothèque, mais la page couverture est disparue! Date de 1961, tout de même...

 

 

À ce moment-là, c'était un raccourci des trois livres publiés au cours des années 1930, avec l'ajout de textes inédits. Émile Coderre était un pharmacien, adoptant le pseudonyme un peu gratuit de Jean Narrache. Il était l'auteur de poésie, du moins de courts textes avec rimes, comme si tout ça était écrit par un gueux de la grande dépression économique. Pour la première fois, il y avait un langage argotique dans le cadre de poésie.

 

 

 

La lecture tant d'années plus tard m'a fait changer d'avis. Oui, il y a toujours des textes mignons et touchants, mais Coderre avait parfois des visions quelque peu conservatrices et qui ont mal passé l'épreuve du temps.

 

 

 

Comme exemple, voici un texte sur son chien.

 

 

 

 

 

 

 

 

Non, t'étais pas un chien d'salon

un d'ces chiens-chiens pour demoiselles

qu'ont des prix aux expositions

pis qu'y couchent dans des lits d'dentelles.

 

 

 

Quand j't'ai trouvé tout estropié

j'ai compris que dans ta vie d'misère

t'avais mangé ben plus de coups d'pieds

que d'viande... Pour ça, on était frères.

 

 

 

Tu me regardais d'un air si doux

quand tu mettais ta pauv' tête ronde

pis tes grosses pattes sur mes genoux

qu'on aurait dit qu't'étais du monde.

 

 

 

Tu comprenais ben sûr, pauvre vieux

tout' mes rancoeurs, tout' mes détresses.

Rien qu'à me regarder l'blanc des yeux

tu devinais tout' mes tristesses.

 

 

 

Tu m'guettais comme un collecteur,

comme une police, une sentinelle.

C'est pour ça que j't'appelais Misère ;

tu m'lâchais jamais d'une semelle.

 

 

 

Et pis, j'me souviens de l'enterrement

qu'j'ai mené ma vieille au cimetière ;

le corbillard montait tristement

avec rien qu'toé pis moé derrière.

 

Commentaires

MarioMusique le 29-09-2017 à 19:22:19
Très bien ! Merci.
Florentin le 29-09-2017 à 16:17:38
Je serais bien en peine de me souvenir du premier livre sans images que j'ai lu. Peut être "L'île au trésor", les romans aussi de James Oliver Curwood et de Jack London. J'avais sûrement, à l'époque des envies de grand large et d'aventures. Je me suis coupé les ailes depuis... Florentin
MarioBergeron le 28-09-2017 à 18:50:53
C'est vrai !
jakin le 28-09-2017 à 10:22:29
Salut Mario, quand je lis ce texte j'ai l'impression d'entendre une chanson de Georges Brassens....