Je viens de passer un samedi et un dimanche dans un remue-ménage pas très calme, mais que je souhaitais depuis l'été dernier. Le plancher de ma cuisine était dans un état lépreux et le propriétaire de la maison a consenti à changer le tout, ce qui devait être fait en juillet. Nous voilà en décembre... Jamais trop tard. Il est venu avec sa compagne et leur fille, avec tout l'outillage nécessaire.
Il va de soi que monsieur Salomé n'a pas apprécié du tout qu'on bouscule son terriroire, cela dès vendredi, alors que j'avais transporté des petits effets dans le salon, déplacé des meubles et, surtout, j'ai enlevé ses plats de bouffe de leur coin pour les déposer dans le couloir.
Le bruit - dont celui d'une scie mécanique - a très énervé le pauvre. Après les travaux du samedi, Salomé s'est baladé dans la cuisine, avec les quatre électros pas du tout à leur place habituelle, miaulant très fort, en guise de protestation. Puis il a dormi profondément, ne pensant pas que cela allait recommencer le lendemain. Après que le chantier eut fermé, il a mené une enquête, tout en bougeant vivement la queue, réalisant qu'on lui ficherait enfin la paix.
Les boîtes des languettes de recouvrement ont été livrées en octobre. Je me souviens avoir vu la fille du propriétaire me saluer en souriant, mais je ne savais pas ce qu'elle fichait là. Je me suis rendu compte de la livraison le surlendemain. Il fallait donc entrer tout ça à l'intérieur. Lourd!
Vendredi, le proprio est passé pour une évaluation et je lui ai raconté que sa fille était rudement forte pour monter tout ça dans un deuxième étage. Il m'a précisé qu'elle les prenait deux à la fois. Pas surprenant! L'été dernier, je l'ai vue grimpée au poteau de cordes à linge pour installer une caméra, cela sans échelle, ne se retenant au poteau que par la force de ses jambes.
C'est que mademoiselle Laurence est une athlète, fierté de ses parents. L'été dernier, elle a abaissé des records mondiaux et gagné deux médailles d'or en canot-kayak, lors d'une compétition tenue en Roumanie, avec ses parents comme témoins. De retour au Québec, je transmets mes félicitations à Guy, qui, dans un sursaut, m'a clamé que sa fille était la femme la plus forte du monde. Il n'en était pas à son premier feu d'artifice de fierté, tout comme la maman Nathalie. Je dois avouer que le canot-kayak et moi...
Ce vendredi, Guy me dit : "Tu la surveilleras de près." C'est ce que j'ai fait. La belle a déplacé le frigo à elle seule, comme s'il s'agissait d'une plume. Les boites de languettes, elle les levait comme des cartons d'allumettes. Et à la scie mécanique, hein : 10 sur 10! J'ai surtout noté sa musculature des bras.
C'est une grande femme de 25 ans, au langage timide, plutôt jolie. Je n'ai pas pensé une seule seconde que j'avais une championne du monde dans mon logement. Que la fille des propriétaires, que j'ai vue jeune adolescente quand je suis déménagé à cet endroit. Elle fait maintenant partie de l'équipe olympique canadienne de sa discipline et devrait participer aux grands jeux, dans deux années. Il y a plein de photos d'elle, sur Internet. Dans ce type de sport, quand t'es numéro 2, on n'en parle pas ; mais quand t'es championne, on la montre partout. Son nom est Laurence Vincent-Lapointe. Si vous désirez en savoir plus, vous n'avez qu'à écrire son nom dans votre moteur de recherche.
Ah, chic de chic : pour me remercier de ma patience durant les travaux, Guy et Nathalie m'ont donné une boîte de chocolats.
Commentaires
Je ne dis pas, si elle avait été championne au baseball... Ah ! Ah !
Morceau de chance que de côtoyer si simplement une aussi grande championne. Je vais aller voir sur Internet qui elle est. Bon week-end ... dans ta cuisine toute neuve ! Florentin
Oui, en effet. Il y a cependant un aspect touchant dans les relations père-mère et fille. C'est souvent le cas chez les parents qui ont un enfant attiré par les sports, ne serais-ce qu'en devinant que Guy et Nathalie accompagnaient sans cesse leur fille à ses débuts, cela dans tous les coins du Québec, puis être témoins de ses efforts, de ses privations, etc.
Une histoire étonnante, et assez drôle.
Lapointe est le nom de famille de son père Guy, puis Vincent celui de sa mère Nathalie.
La belle blonde serait-elle parente avec Boby Lapointe ? Le roi du calembour....