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Écureuil ( 3 )

L'un d'eux était un vilain futé : il a déplacé le piège déposé par le proprio, avec aucune trace de capture. Ça continuait à marcher et courir entre de gauche à droite, assez pour me tirer du lit. Je savais qu'ils étaient là, mais sans voir précisément où. Et pendant ce temps, l'autre matenelle continuait ses visites bruyantes à l'extérieur.

Samedi, qu'est-ce que je vois? La tête d'une des bestioles au travers un trou près du plafond. On aurait dit qu'elle me souriait et désirait se faire photographier. Évidemment, le temps d'approcher ma chaise pour grimper, l'écureuil avait fiché le camp. Impossible de le voir dans l'ouverture. La seule façon de les capturer consistait à les faire sortir de leur antre. J'ai donc déposé un biscuit à l'intérieur et d'autres sur le comptoir.

Ça a fonctionné! Le samedi matin, j'en entends un se lancer vers la bouffe et le temps d'approcher de la cuisine, je l'ai vu courir sur le plancher. Mais maintenant, après deux captures, j'avais de l'expérience! Deux éléments : mes gants d'hiver, pour éviter qu'il me morde. Puis une serviette que je lance sur sa tête pour l'empêcher de voir et je m'empare illico de l'ensemble pour le porter à l'extérieur. Notez bien que l'ennemi n'est pas tout à fait d'accord, qu'il se débat en premier lieu, avant de se calmer.

Ce n'était pas le cas de son confrère, le samedi après-midi. Celui-là. excité, n'entendait pas à rigoler et il courait partout, jusqu'au salon, où il a tenté de grimper dans la fenêtre. Enfin entre mes mains, il gueulait et se débattait. J'ai dû serrer un peu plus fort et le revoilà en liberté.

Mais ce n'était pas tout! À six heures, je le vois entre la fenêtre et mon moustiquaire, incapable d'entrer ni de sortir de son piège. Je me suis surtout demandé comment diable il avait fait pour grimper si haut, alors que les fils du téléphone n'approchent pas de ma fenêtre. Désireux de le délivrer avec ma bonne vieille méthode, j'ouvre et la bête se lance dans le vide !

En sortant, j'ai eu la surprise de le voir sur le mur de briques, où il se déplaçait en mettant ses griffes dans les ouvertures entre les briques. Un acrobate! J'ai aspergé mon moustiquaire avec du vinaigre pour l'éloigner. La voisine du dessous m'a dit qu'il a tenté d'entrer chez elle.

Ah, et mon chat, dans cette histoire? Il a peur de l'ennemi et se sauve à toutes jambes quand il en voit un.

Je ne sais pas si mes quatre captures suffisent. Il y en a peut-être d'autres entre les murs. Je vais attendre deux jours et s'il ne se passe rien, je téléphone le propriétaire pour boucher les trous et aussi pour nettoyer ce qu'il y a là-dedans. Qui sait s'il n'y a pas un cadavre en train de décomposer? Mais on y croise assurément de la merde et de l'urine, des puces, etc.