CÉRÉMONIE DE REMISE DE DIPLÔME : Avec le décorum, la toge, la photo avec le machin sur la tête. Oui, j'y ai participé, mais seulement au bacc. C'était long, ennuyant et prétentieux. Détesté chaque instant et refusé de m'y prêter pour la maîtrise et le doctorat. Dans ce dernier cas, le grand patron n'était pas content de ma décision. Quant aux trois diplômes, non ils ne sont pas encadrés et accrochés à un mur. Ils sont demeurés dans leurs enveloppes. Photo : avec mes parents, lors de la cérémonie, en avril 1996. Notez comme j'ai l'air d'avoir hâte de ficher le camp...
PRÊTS ET BOURSES : C'est avec ces sommes que j'ai dû vivre de 1993 à 2006. Supérieur au 'dernier recours', mais pas la fortune. Il s'agissait d'être prudent dans mes dépenses. Vrai que certains aspects du quotidien coûtaient moins cher. Il n'y avait pas de P&B pendant l'été. Après les études, le Ministère de l'Éducation m'envoyait des factures pour que je rembourse les prêts. Après trois échecs, ils m'ont téléphoné pour savoir ce qui se passait. J'ai expliqué : dernier recours, mon âge, mon handicap. Peu après, ils ont donné un autre coup de fil pour m'annoncer que ma dette n'existait plus. Heureux d'apprendre que ces gens avaient de l'humanité. Je ne peux en dire autant d'Emploi-Québec...
TRAVAILLER EN HISTOIRE : Oui, je l'ai fait. Il faut attendre le prochain article.
DIVORCE : En dernier lieu, j'en avais plein le dos de l'Université. Après la soutenance de thèse, en 2006, je n'y suis retourné qu'une fois, en décembre 2008. Pas mis les pieds dans la boîte depuis.
HISTOIRE ET FRANÇAIS : Le personnel d'Histoire, profs et chargés de cours, était formé d'hommes et femmes aimables, gentils. Même si mes romans n'étaient pas des ouvrages historiques, ils les ont placés dans le présentoir des travaux publiés. On m'a dit, il y a deux ans, qu'ils sont encore là. Les profs de français étaient chiants et snobs (sauf un). Comme ces années correspondaient à la mise en marché de mes sept premiers romans, il y avait un prof qui sans cesse me répétait : "Moi aussi, j'écris" avec un petit air prétentieux. Je me suis fâché et l'ai engueulé : "Dans ce cas, tente de les faire publier et fiche-moi la paix!"
SOUTENANCE DE THÈSE : Publiquement, expliquer en quoi consiste la thèse de doctorat, ainsi que la méthode de recherche, cela devant les profs qui m'avaient servi de juges. Je dois dire que j'étais nerveux, même si j'ai l'habitude d'être à l'aise pour parler en public. Par contre, mon directeur, Pierre Lanthier (Homme formidable) s'en est rendu compte et a lancé une question que je n'attendais profondément pas et qui m'a permis de poursuivre avec moins de nervosité : "Quelle est la différence entre écrire un roman et une thèse de doctorat?" Moi : "Un roman, c'est davantage rigolo."
Déception : il n'est venu que trois personnes : la directrice de l'Expo, sa secrétaire, ma grande soeur. Déception-blessure : Personne de mon entourage n'a demandé les textes du mémoire et de la thèse pour les lire. Personne.
BILAN : Je suis trés fier de ce que j'ai accompli, mais je crois surtout que ces années universitaires ont fait de moi un meilleur lecteur et un romancier mature.
Commentaires
Tu sais, avant même d'y participer, cela ne m'attirait pas. Mais je me suis dit qu'il fallait le faire pour 'essayer'
Un autre roman de môa sera publié ce printemps. Mon douziême.
Merci !
Un récit très touchant.
Tout le décorum de ces manifestations est ridicule.
Et tu as bien ait de ne pas te plier à ces conneries.
Dans l'âme, tu es un ermite.
Et un écrivain (maudit ?).
Mal, que des proches ... mais bon, il y a prescription.
Bonne journée Mario.
Oh là là !
Sic transit gloria, comme ils disent à Rome ...
Très bien !
Je suis passé par là en 2007, mais comme j'avais 58 ans j'étais à l'aise avec mon Jury. Je me suis même permis de reprendre un de mes examinateur sur un terme vernaculaire qu'il ne connaissait pas ? Bref il y avait du monde, mais tout simplement parce que j'étais atypique à l'époque avec mes 58 ans bien sonnés. Mon directeur de Mémoire m'avait fait remarquer qu'il y avait plus de "profs" dans la salle que d'étudiants....Mais j'étais fier que ma fille Docteur en Sociologie était présente pour m'entendre développer mes élucubrations sur les poissons du Sénégal....Je n'ai pas eu droit à la photo !