2019 marque quelques cinquantièmes anniversaires, comme le premier homme sur la lune, le festival de Woodstock et le premier disque de Led Zeppelin. Pas pour moi : 1969 était la première année de la saga des Expos de Montréal.
J'étais ce qu'on appelle un adolescent au début du processus, mais j'étais aussi un enfant prolongé. Le baseball, je m'en lavais les mains, souvenir des récréations à l'école primaire, alors que le frère Charles frappait des balles comme un Babe Ruth en soutane. Je me tenais éloigné, mais en voyant les gars, je comprenais la base du jeu.
En 1968, les ligues majeures accordaient une franchise à Montréal. Ceci avait éveillé ma curiosité, d'autant plus qu'il y avait des aspects abracadabrants derrière tout ça, dont le fait d'avoir une équipe, mais pas de stade. Quand ils ont révélé le nom, cela m'avait séduit : Expos était un hommage à l'Expo 67, la superbe exposition internationale tenue en 1967 et dont j'étais profondément friand. Puis, leur casquette tricolore était amusante. Enfin, le repêchage des joueurs avait eu lieu le jour de mon anniversaire de naissance : le 14 octobre.
Conséquence : j'aimais le baseball, même si je n'avais jamais vu une rencontre de ma vie. Pour m'encourager, les gars, à l'école, ne parlaient que des Expos.
Le baseball est un sport de nuances et qui grandit avec soi, avec le temps. J'avoue qu'en premier lieu, je ne comprenais que la base. Merci aux télédiffusions et aux commentaires de messieurs Ferron et Roy, qui m'avaient donné un coup de main, ainsi que les reprises au ralenti !
J'ai acheté des cartes, tout regardé, me suis familiarisé avec les statistiques à l'endos. Aussi procuré un gant, que je possède toujours. J'ai joué avec les copains du coin, même si j'étais médiocre. J'ai aussi joué avec des dés, sur un vieux jeu hérité de mon frère. Je peux encore le faire de nos jours. Dans ma vie, les Expos étaient partout en 1969.
Je peux aujourd'hui vous nommer les réguliers et leurs numéros d'uniforme. J'ai aussi appris à aimer les Orioles de Baltimore et les Cubs de Chicago. Je surveillais les cousins de l'expansion, dont les étranges Pilots de Seattle et nos frères de la ligue nationale : Les Padres de San Diego. Bravo aux Padres, car ils ont terminé avec la même fiche que les Expos: 52 victoires et 110 défaites.
Très médiocre! Et pourtant, ils étaient mes héros, surtout Gary Sutherland, qui ne frappait même pas pour son poids. La seule consolation était Rusty Staub, mais j'aimais aussi des très ordinaires comme Mack Jones ou Dan McGuinn, et comment détester un gars prénommé Coco? Coco Laboy. Numéro 39.
Dans la foulée, j'ai fréquenté le stade de Trois-Rivières pour voir les Aigles de la ligue provinciale. Je me suis rendu une fois au parc Jarry, avec mes parents, alors que papa avait acheté des billets dans un coin très moche où on ne voyait rien de rien, sauf l'enclos des releveurs des Phillies de Philadelphie.
Tout ceci demeure en moi. J'ai grandi avec le baseball et je peux aujourd'hui lire les statistiques d'un type de 1891 et définir quel genre de joueur il était. J'aime la riche histoire de ce sport, les héros que je n'ai jamais vus et même des stades disparus. À l'image des pionniers de 1969, je peux nommer les réguliers des Expos de 1979, 1985 ou 1999.
Les Expos sont disparus de la réalité en 2004, mais ils habitent toujours mon coeur.
La photo : Mack Jones (9) frappe un circuit lors de la première rencontre tenue à Montréal, en 1969. Il est accueilli au marbre par Rusty (10), Bob Bailey (3) et cette pioche de Don Hann (19).
Commentaires
Plus ils sont jeunes, plus ils s'élancent sur toutes les offrandes.
Je connais les règles de base. L'un de mes petits-enfants a pratiqué ce sport deux ou trois ans dans une équipe qui s'appelait les "Seagulls". Ce qui m'agaçait un peu, c'est les interminables ratés des batteurs. Mais bon, ce n'était pas des pros ! Je suis actuellement abonné à une chaîne télé qui fait dans le multi-sport, qui donne assez souvent du base-ball. Je ne suis pas passionné, mais je regarde avec plaisir.
J'ai la balle dans le sang.
Salut Mario, on ne peut plus douter, tu es bien un passionné de baseball...
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