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Titre du blog : Mario Bergeron multicolore
Auteur : Mario3
Date de création : 21-12-2014
 
posté le 16-06-2019 à 18:46:49

Lecture : Éric Gagné

 

 

Quand je n'ai pas le goût de lire, je lis une autobiographie.

Les Québécois qui atteignent les ligues majeures de baseball sont très rares. Ceux qui s'y maintiennent encore plus rares : pas même une douzaine depuis le 19e siècle. Non seulement le lanceur Éric Gagné fut un de ceux-là, mais il a établi un record imbattable, connu une extrême popularité, élu le meilleur lanceur de la Ligue nationale et, bien sûr, on lui a accordé un salaire en conséquence.

Gagné était un lanceur de relève, appelé à terminer les rencontres et à empêcher l'adversaire de marquer des points, cela quand le pointage était serré. Son record : 84 occasions de suite avec succès (30 de plus que l'ancien record). Les partisans des Dodgers de Los Angeles l'acclamaient sans cesse et tout le monde en Amérique l'admirait. Il faut dire que ce colosse était intimidant et spectaculaire à voir à l'oeuvre.

Pourtant, à ses débuts avec les Dodgers, c'était un lanceur moyen. Converti en releveur, il devient immédiatement une étoile. Bizarre, que j'avais pensé...

La lune de miel a duré un peu plus de trois années. Après : blessures, opérations et déclin de son art, puis échangé trois fois en deux années, dont un séjour à Boston où le public le huait. Puis congédiement et tentative de retour et de remise en forme avec les Capitales de Québec, dans une ligue mineure formée de joueurs rejetés, non repêchés. Bref, passer du sommet au sous-sol. Et encore, il a rencontré du mal à réussir, à Québec.

Le secret du mystère a été révélé par ce qu'on appelle le rapport Mitchell : une enquête sur les produits illégaux utilisés par des joueurs de baseball. Le nom d'Éric Gagné y figurait. L'homme niait l'accusation, avant de l'avouer, dans ce livre. Pendant les heures de gloire, il consommait une de ces substances. Pas qu'elles le rendaient meilleur ou plus habile, mais lui apportaient davantage de résistance. Plus que le corps humain pouvait tolérer...

C'est ce qui a entrainé les blessures et le déclin. Pendant cette période, Gagné raconte qu'il consommait quinze médicaments différents par jour pour chasser les douleurs.

Après la saison à Québec, il a tenté un retour à Los Angeles. En vain : au bout du rouleau, à 34 ans. Il a par la suite investi dans l'équipe de Trois-Rivières (de la même ligue que Québec), a été gérant d'une formation en France, puis travaille présentement comme conseiller des lanceurs pour une équipe des ligues mineures.

 

 

Gagné n'est pas l'auteur du livre, mais on voit tout de suite qu'il s'agit d'une étroite collaboration entre lui-même et le signataire, sans doute suite à des heures et des heures d'entrevues. Le livre est écrit à la première personne et, chose rare, on y croise quelques blasphèmes bien placés! L'intérêt est soutenu, car les chapitres ne s'éternisent pas.

J'ai apprécié le chapitre racontant son passage dans un collège américain pour se familiariser avec la science du baseball où le jeune homme faisait face à un entraîneur plutôt tyranique. Puis ce chapitre sur  Québec, où l'ex vedette a fait preuve d'humilité. Aussi : l'importance de l'épouse dans les moments de gloire et de déchéance. Dommage que le titre soit en anglais : Game Over (Partie terminée) était le surnom qu'on lui donnait à Los Angeles. Une bonne lecture, bien que l'auteur aurait dû savoir qu'il y a plusieurs synonymes pour le mot 'match', sans cesse répété, parfois dans une même phrase.

 

 

 

Commentaires

MarioMusique le 17-06-2019 à 19:07:20
Je crois bien que dans tous les sports pro, il y a des problèmes avec ces substances...

Il me semble qu'avec son talent et sa popularité, Eric Gagné aurait lancé plus longtemps, sans cette consommation.
jakin le 17-06-2019 à 18:33:41
Salut Mario, pour les passionnés de Baseball ou les curieux qui ont quelques choses à gagner.....