C'était le premier dimanche d'octobre 1999, en après-midi, les Expos terminaient leur saison à Philadelphie et tout au long de la retransmission, on nous répétait que la station d'État ne diffuserait plus de baseball. "Ah ouais?" fis-je. Dès le lendemain, je téléphonais le cablo pour lui demander de me débrancher. Cet appareil ne me servait que pour le baseball et les vieux films et même, dans ce dernier cas, j'étais tombé tête première dans le format DVD et je n'en regardais plus guère au petit écran.
Je ne me souviens plus avoir suivi une série, une émission particulière. Pas même les bulletins de déformation et les "beaux documentaires." Sans doute parce que petit, il y avait un appareil dans la salle à manger et ma famille passait son temps à bouffer les yeux rivés sur ce truc. Du haut de mes huit ans, je ne comprenais pas. Je me souviens avoir regardé Les belles histoires des pays d'en haut, les Arpents verts et Jeunesse d'aujourd'hui, au cas où les Hou-Lops seraient invités. Pas même les dessins animés? Non. Mes copains de l'école regardaient Batman et je pensais que Batman était un imbécile déguisé pour l'Halloween.
Le souvenir le plus particulier que j'ai à propos de la télé : au cours d'une partie des années 80, je travaillais en soirée et je revenais chez moi vers minuit quinze. À trente, la station d'État, version anglaise, diffusait des films Warner et RKO des années 30 et 40, quelques films muets aussi. Je regardais ça tout le temps et je les enregistrais sur VHS.
Une précision : en octobre 1999, j'étais débranché, mais j'ai gardé mon appareil jusqu'en 2005, pour regarder ces VHS, que j'avais commencé à transférer en format DVD à l'aide de mon ordinateur. Le travail terminé, l'appareil est sorti de mon logement.
Aucun regret. La chose la plus intelligente que j'ai fait dans ma vie. Quand je dis à des quidams que je n'ai pas de télé chez moi, ils demeurent stupéfaits et me regardent comme si j'étais un cinglé. Au fait, pas besoin de ça pour savoir ce qu'il y a dedans : il n'y a qu'à prêter l'oreille. Une grande partie de la population ne fait que répéter ce qu'ils y entendent ou voient. C'est ce que j'appelle de la manipulation et de l'endoctrinement.
YouTube? Rarement. Et en relation avec ce que je regardais dans l'autre truc : documentaires sur le baseball, mais seulement les docs avec cinématographie. Pas ceux provenant d'une station de télé.
Quand je vais dans un endroit où il y a une télé, cela m'énerve au pluriel. Je pense, entre autres, à la résidence où habitait ma mère.
Anecdote : Au salon du livre de Montréal, vers 2001, une femme approche, regarde mes livres. Je les lui présente, lui en parle, et je me rendais compte que derrière elle, il y avait un rassemblement. Quand elle décida de partir, ma partenaire responsable du stand me demande : "Tu ne sais pas à qui tu viens de parler". Eh bien non : elle me dit que c'était une comédienne grande vedette d'une série télé. J'étais le seul en ce lieu immense à ne pas le savoir. M'en fichait : elle n'avait pas acheté un de mes romans.
L'orgue pour cet article : Barbara Dennerlein (1984), avec Blue Rondo à la Turk, à l'origine par Dave Brubeck.
Commentaires
La radio ? Tu sais, j'ai travaillé sept années à la radio. Depuis, c'est la dernière chose que je désire entendre!
Chacun ses traumas ... moi, c'est la radio que je ne supporte pas, parce que mon père passait son temps à l'écouter.
Ah ? Je n'en veux pas tout de même.
Eternel problème : télé ou pas télé ? Je crois que c'est, en soi, un bon instrument. Mais, il faut savoir s'en servir. Je trouve idiot d'en être esclave. Mais je trouve dommage de s'en priver. C'est tout de même plein de richesses et recèle parfois même des pépites. Bien amicalement. Florentin
Ah, je suis au courant de tout ça et ai même un roman publié qui se déroule aux débuts de la ville.
Tutube, c'est parfois, dans mon cas, par séquences. L"avantage est qu'on peut choisir.
J'aime bien YouTube… j'y avais regardé un documentaire en quatre parties sur la fondation de Trois-Rivières…