Je viens de passer ma crise Tutube et au lieu de regarder, une autre fois, la tragique comédie des Pilots de Seattle, je me suis tourné vers le cinéma muet, afin de voir des films complets avec des comédiennes dont je ne connais que des photos et de courts extraits dans le cadre de documentaires. Des gens commme Theda Bara, Clara Bow, Mary Pickford, mais mon premier choix a été porté sur Colleen Moore, sans doute parceque j'ai identifié l'apparence de l'actrice à mon personnage de roman Jeanne.
N'allez pas croire que les films muets des années 1920 étaient des produits inférieurs. Pas de doute que ces productions étaient supérieures aux films sonores de 1930 à 1935. Il y avait de la qualité dans la réalisation, des comédiens pouvant communiquer adroitement des états d'âmes par des regards et, mais oui, on croisait des effets spéciaux.
Colleen Moore fut une grande vedette hollywoodienne de cette époque. Les photos qui nous sont parvenues laissent deviner une actrice comique, très à la mode garçonne, avec ses cheveux courts en pointes, ses chapeaux cloches et ses lèvres en coeur. En réalité, elle excellait aussi dans le drame. Je n'ai jamais vue une femme aussi émouvante que dans les quinze dernières minutes de Lilac Time. Les scénarios étaient portés vers le mélodrame. Normal, car à ce moment, le théâtre populaire était mélodramatique.
Oui, Colleen était drôle et il y avait des scènes comiques dans ses films, comme le métier qu'elle exerce dans Irene : faire des démonstrations de matelas dans la vitrine d'un grand magasin. Il faut la voir bondir sans cesse sur le matelas. Boing! Boing!
J'ai trouvé dix films complets la mettant en vedette. Trois sont mauvais et les autres vont de l'acceptable au merveilleux. Broken Hearts Of Broadway est dramatique de A à Z dans lequel Colleen fait preuve d'un grand talent dans les gros plans, passant de la joie à la tristesse dans un seul regard. D'ailleurs, vedettariat oblige, ces films sont pleins de plans rapprochés sur son visage. Les deux films les plus exceptionnels sont les suivants.
WHY BE GOOD ? Il évident que la version disponible a été retravaillée récemment, avec l'ajout formidable d'une trame sonore type jazz dixieland, où j'ai reconnu une dizaine de mélodies des années 20. Pour applaudir Colleen flapper, rien de mieux que ce film. Il faut la voir danser le charleston!
L'histoire d'un jeune homme devenant le bras droit de son riche père dans un grand magasin et qui fête sa nomination par une soirée sans retenue où il croise notre vedette, sans savoir qu'elle est employée du commerce. Le papa, sévère envers son fils, congédie la belle, parce qu'il ne veut pas que son fils s'éprenne d'une mauvaise fille, car une demoiselle qui danse et rit toutes les nuits, ne peut être rien d'autre qu'une garce, peu idéale pour le mariage.
Mais il l'aime et la considère comme une joyeuse mauvaise fille, jusqu'au moment où Colleen lui fait réaliser, avec colère, qu'on peut travailler sérieusement et aimer la joie de vivre.
Un bonus : la tendre relation entre Colleen et sa maman.
ELLA CINDERS : C'est Cendrillon inversé : Cinder-Ella. Modernisation du conte. Colleen est maltraitée par sa belle-famille, vivant au coeur du mépris. Mais un jour, par accident, la pauvre gagne un concours dont le premier prix est un contrat avec une maison de production à Hollywood. Rendue sur place, on l'informe que ce concours était bidon et notre pauvre Cendrillon vit des moments très difficiles en tentant de devenir vedette de cinéma, jusqu'au jour où le prince charmant de sa ville vienne la chercher pour le mener vers le vrai bonheur de l'amour et du mariage.
Un film qui regorge de gags comiques et la preuve que Colleen Moore était une grande comédienne du septième art.
FLAMING YOUTH : fut le film le plus célèbre de Colleen, mais il n'existe plus. Un fragment a survécu et on peut le voir sur Tutube et cela vaut le détour : une séance de maquillage de la part de la garçonne. Extraordinaire et à se tordre de rire.
L'orgue pour cet article : le grand Jimmy Smith, avec l'aide du saxo de Stanley Turrentine, avec When The Saints Go Marching In (1963)
Commentaires
Je n'aime pas du tout cette idée de rétro.
Un film est un film, une chanson est une chanson, tout simplement.
Pour les DVD de l'époque du ciné muet, j'en ai trouvé plusieurs. Cela dépend de l'importance du marchand. Quand ils ne sont pas sur leurs tablettes, il n'y a qu'à commander.
J'en ai des dizaines des comiques, comme Keaton, Chaplin et le merveillleux Harold Lloyd.
Bonjour Monsieur Mario3 ! Bravo pour votre blog. Moi aussi j'aime tout ce qui est rétro et je suis précisément en train de rechercher les vieux DVD en noir et blanc, de plus en plus difficiles à trouver.
Mes meilleures salutations.
Eliane Roi.
Mes amitiés de La Rochelle.
Elle était vraiment jolie et amusante,
Merci pour ce moment historique et cinématographique....j'en reste muet !