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Titre du blog : Mario Bergeron multicolore
Auteur : Mario3
Date de création : 21-12-2014
 
posté le 10-12-2019 à 03:34:33

Harold Lloyd et moi

 

 

 

 

Une chose est certaine : le triumvirat comique des années 20 était formé de Chaplin, Keaton et Lloyd. Cependant, peu de gens savent qu'Harold Lloyd fut le plus populaire du trio. Des longs métrages absolument charmants, plein de créativité, de belles idées et, mais oui, parfois un peu de poésie visuelle. Harold avait débuté au cours des années 10, comme ses confrères.

 

Je dois avouer que j'ai peu de sympathie pour les usines du rire de Mack Sennett et de Hal Roach. Le tout ressemblait à des troupes de vaudeville, avec comédiens attitrés, pour des courts métrages allant de dix à vingt minutes, où on croisait un ou deux bons gags et rien d'autre, l'ensemble étant consacré aux clichés du moustachu de service qui recevait un coup de pied au cul, sans oublier des poursuites et, en guise de finale, le héros donnant un baiser à la vedette féminine. Chaplin fut le premier à sortir de cet univers clos, mais Keaton demeurera chez Sennett et Harold Lloyd chez Roach.

 

 

Il faut préciser qu'à ce moment, une soirée dans une salle de ciné était composée de numéros de vaudeville ou de chant, d'un film d'actualités, d'une comédie, puis du film vedette. Sur la publicité des journaux, les titres des films comiques n'étaient jamais nommés. L'on écrivait simplement "Comédies." Les cinés changaient de programme deux fois, sinon trois par semaine. Cela exigeait beaucoup de films et Roach et Sennett répondaient à cette demande.

 

 

On raconte qu'Harold tournait un film par semaine. Comme il fut présent les trois dernières années de la décennie 1910, cela fait un rude tas de films. Croyez-vous qu'il puisse y avoir de l'originalité, dans ces productions? Pas du tout : des formules. Chez Roach, Harold fera ce qu'on ne verra jamais dans ses longs métrages des 1920 : courir sans cesse, puis botter le derrière à des policiers.

 

 

C'est pourtant chez Roach qu'Harold allait créer son célèbre personnage, grâce à un accessoire : des lunettes. Son équipe désignée était complétée par le moustachu Snub Pollard et par la comédienne adolescente Bebe Daniels (photo ci-dessous). C'était d'ailleurs les trois seuls noms qu'on voyait au générique.

 

On compte près d'une vingtaine de courts sur Tube. Je les ai regardés, mais pas toujours au complet, tant cela me paraissait décevant et cliché. Par contre, ça et là, des gags efficaces, à défaut de bonnes idées. Puis c'est mignon de voir la frimousse de Bebe Daniels. Cependant, avec 1920-21, toujours chez Roach, les films arrivent à la demi-heure et les coups de pieds disparaissent : Harold Lloyd prend son envol qui fera son charme dans les longs métrages, au même moment que Keaton et Chaplin. Le cinéma comique quittait sa petite enfance. Au fait, les premiers longs métrages de comédie ne sont pas dûs au triumvirat, mais à deux femmes : Mabel Normand et Mary Pickford.

 

Les courts métrages 1917-19 nous permettent de visiter le passé, avec les voitures de l'époque, les vêtements et coiffures, un coup d'oeil sur la ville et les incroyables maillots de bain de Bebe. Ne retenons qu'un filn : YOUNG MR JAZZ (1919) se déroulant dans une boîte mal famée et qui est plutôt rigolo. Pour la prochaine étape menant vers la créativité : NOW OR NEVER (1921) avec une séquence très drôle entre Harold et une petite fille de trois ans. Mais avant tout : HIGH AND DRY (1920) où Harold joue avec une grande drôlerie un homme saoul et où il rencontre les hauteurs d'une gratte-ciel, préfigurant son classique SAFETY LAST.

 

Content d'avoir jeté un coup d'oeil à ceci, mais je ne cesserai de retourner à Speedy, For Heaven' Sake et à son classique Safety Last, où Harold a du mal avec un gratte-ciel.

 

 

Il y a aussi un film de 1929 que je ne connaissais pas : WELCOME DANGER. En réalité, le premier film sonore d'Harold, mais très moyen, bien qu'il présente une séquence de presque 30 minutes plutôt comique, alors que notre héros et son partenaire sont prisonniers du sous-sol d'un repaire de bandits chinois remplis d'objets bizarres qui donnent une terrible frousse.

 

 

Harold Lloyd survivra bien au ciné sonore et un de ses meilleurs films, MOVIE CRAZY, est parlant. Il abandonnera progressivement le cinéma en prenant de l'âge et travaillera pour l'avancement de la pellicule photographique en couleurs.

 

 

 

 

L'ORGUE POUR CET ARTICLE : Un peu de blues avec les excellents Zoe Schwarz & Blue Commotion : Heroes (2014)

 

 

 

Pour les Beatles en français, suivez ce lien :

 

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Pourquoi mon roman Ce sera formidable a porté ce titre ? :

 

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Commentaires

MarioMusique le 12-12-2019 à 02:13:56
Attitudes exagérées ? Cela dépend. Pour les films Roach avec Harold, oui, ce l'était ! Mais ce cinéma a trouvé une autre voie davantage mature au cours des années 20.

For Heaven' Sake est un véritable bijou de comédie où il y a de la douceur...On peut le voir sur YouTube, tout comme Safetly Last et sa célèbre séquence où Harold grimpe le long d'un gratte-ciel.
chocoreve le 12-12-2019 à 01:33:17
Dans les années 70/80 il y avait une émission à la télévision, appelée "histoires sans paroles" où l on pouvait voir des extraits de ces films muets, finalement très parlant de par les attitudes exagérées c'est vrai !