Je ne désirais plus écrire quoi que ce soit ici, mais j'ai vécu un moment particulier il y a quelques jours et j'en fais part.
Les températures clémentes étant de retour depuis plusieurs semaines, je suis retourné écrire des passages de roman au parc près de chez moi, mais aussi à l'ex terrain de baseball fantôme, situé plus loin de chez moi. (25 minutes de marche.)
C'était mardi, vers 18 heures et j'écrivais au parc, sur mon banc, avec mon verre de café à portée de la main. Je sais que ceci intrigue beaucoup de gens, se demandant ce que je fiche là. C'était le cas d'une femme, dans la cinquantaine, qui approche et veut savoir ce que j'écris. Souvent, ils croient que ce sont des poèmes ou un travail scolaire, mais jamais on ne me dit : "Un roman". L'exception était cette femme.
"J'adore les romans! J'en lis souvent! Qu'est-ce que raconte votre histoire? Allez-vous la faire publier ?" Je réponds à ses questions et comme il y en avait sans cesse, je l'ai invitée à prendre place à mes côtés sur le banc.
Je lui donne des signets (Pare-bouquins, en France) et elle rit en voyant le nom du personnage Gros-Nez. Je lui explique pourquoi ce choix. Je lui montre mon plan de rédaction du roman en cours de création, ce qui l'a beaucoup étonnée. Tout ceci a duré près d'une demi-heure.
Quand elle décide de partir, je lui tends la main. Alors, les larmes aux yeux (Je le jure), elle me remercie de lui avoir permis de prendre place à mes côtés et de lui avoir serré la main.
Je ne connais pas toutes les âneries de la paranoia hygiénique dont cette femme est victime, alors que les gens ne doivent pas se croiser, être près les uns des autres, d'autant plus qu'elle fumait. Je sais que je lui ai fait plaisir, qu'elle a vécu un beau moment. Je suis demeuré étonné et, depuis, je ne pense qu'à ces instants.
D'autant plus que, le lendemain, au dépanneur près du terrain fantôme, il y avait un homme dans la filée, avec un mouchoir sur son nez et sa bouche. Je lui demande s'il s'est cogné, s'il saigne du nez, et il me répond par l'endoctrinement télévisuel sur le virus et tous ces trucs de peurs.
Alors, j'ai songé à l'émotion de la femme et en regardant ce bipède, j'ai pensé : "Tu ne sais pas ce que tu rates, hostie de crétin."
Commentaires
Je crois que c'est parce que j'ai pris le temps de lui parler. Comme indiqué dans l'article, elle avait peut-être des secrets, que les gens ne lui parlaient plus, des faits semblables.
Est-ce que le remerciement avait un rapport avec le virus ? Ou simplement, est-il dû au fait que tu aies pris le temps de lui répondre, de lui expliquer et puis de la saluer ? Une courtoisie que l'on ne trouve plus très souvent malheureusement
...
Je crois qu’il faut respecter l’opinion des gens et non les critiques
Certes ! ... :-)
Passer d'une gentille femme émue parce que je lui ai parlé et l'ai invitée à prendre place à mes côtés à un type qui se colle un papier mouchoir sur le nez, hein...
"Pare-bouquins" est un terme que je n'ai jamais entendu en France ; "hostie de crétin" non plus.
Avoir peur des virus, "du" virus, n'empêche pas de communiquer ; ce sont les extrêmes qui sont désagréables : penser qu'il est stupide de se protéger, et penser qu'il est stupide de ne pas le faire, quand c'est en termes prosélytes.
En effet. Ici, le transport en commun est devenu gratuit. C'est économique, même si les autobus sont à peu près vides et qu'ils ont mis les chauffeurs en cage, comme des petits singes.
Durant le confinement j'allais au boulot… la chose que je trouvais cool c'est l'absence de voitures sur la route…