Un phénomène imposant du Québec, depuis une quinzaine d'années (sinon plus) : les dépanneurs propriétés de Québécois abandonnent, ferment et les mettent en vente. Or, ces petits commerces sont récupérés par une organisation aidant les immigrants chinois à faire ces acquisitions. Pas d'Orientaux, Japonais ou de Corée : bel et bien des gens de Chine.
Il y en a des milliers. Tout le monde les trouve sympathiques et je n'ai croisé qu'un seul cas de xénophobie. Un dépanneur est un endroit en principe simple, mais en réalité, c'est complexe à gérer. Je le sais, car ma grande soeur et son époux ont déjà été proprios d'un tel lieu. Il semble bien que les Chinois font preuve de davantage de patience et de courage.
Quand les cinglés hygiéniques du gouvernement du Québec ont décidé, en juillet 2020, que les téléspectateurs devraient porter un masque dans un lieu public - excellent pour la vente de masques - j'ai rencontré un problème. Le dépanneur à ma portée (10 minutes de marche) et à qui je donne de l'argent depuis 2005 a refusé de me servir, dont une fois avec grande impolitesse. Je me suis alors souvenu qu'il y avait dans mon quartier un petit dépanneur, à environ 25 minutes de mon nid. La femme Chinoise a accepté de me servir et a communiqué cette autorisation à sa fille, à ses deux employés. Je n'ai qu'à cogner à leur porte, agiter un billet de 20 dollars et je peux retourner chez moi avec mon achat.
J'imagine que pour ces volontaires, une des conditions est de connaître la langue des locaux. Plus ou moins en français, mais cela se développe avec le temps. Lentement en anglais et cela fonctionne aussi. Sauf que ma Chinoise ne sait rien de ces deux langues.
Elle connait les noms d'entreprises des produits, mais pas le produit lui-même. Par exemple, si je lui demande des petits gâteaux, elle ne sait pas ce que c'est. Mais si je lui dis "Jos Louis" ou "May West", il n'y a aucun problème. Parfois, la communication prend une drôle d'avenue. Exemple : je désirais de la nourriture pour mon chat. Quel mystère! Alors, j'ai miaulé, porté ma main vers ma bouche en faisant Miam Miam. Elle a compris ! Oh, elle connaît une phrase en français : ''Merci, à la prochaine." Par contre, sa fille parle un excellent français et s'il y a incompréhension de ma part, maman téléphone et je parle à la fille, qui traduit en Chinois pour identifier à sa mère ce que je désire. Cela va de soi que ma Chinoise a trouvé niche dans le roman que j'achève.
J'ai cru comprendre que la fille s'occupait des achats pour le dépanneur. Je lui ai avoué qu'à la fin de cette mascarade, je demeurerais un client fidèle, même si le lieu est loin de mon foyer.
Il y a un second dépanneur qui accepte de me servir : une station-service dans le coin de mon terrain fantôme, mais c'est beaucoup plus loin. Les commis passent leur temps dans un va-et-vient entre le comptoir du dépanneur et la zone pour servir l'essence aux automobilistes. Les masques, ils s'en fichent. Quand il n'y a pas de clients, ils me disent d'entrer. Sinon, ils me servent à l'extérieur sans problèmes et échangent avec moi gentiment.
Je ne suis pas le seul à agir ainsi. J'en ai croisé une dizaine, dont une femme dans la trentaine me racontant avec véhémence sa haine des politiciens et de leurs masques. C'est si apaisant de rencontrer des gens de la sorte.
Merci, à la prochaine !
Commentaires
Amusant !
Pas de souci avec le masque ça cache les rides !!
Bonne journée