Je me rends au terrain fantôme pour écrire presque tous les jours. La première fois, fin mars, il y avait encore de la neige. Je passe par la rue Notre-Dame, car il y a moins de chances de faire face à un masqué. Je suis fatigué de toujours détourner le visage. Par contre, il y a trop de champignons mobiles. Je vais choper un torticolis.
Une chose étonnante vue en chemin était un petit chat qui gambadait dans les herbes. En me voyant, il s'est arrêté. Je me suis penché pour l'attirer. Il a refusé, mais très soudainement, il s'est mis à courir vers moi, heureux de se faire caresser. Ce chat était un bébé, sans doute autour de trois mois. Mimi.
Sur la plage, j'ai noté une femme présente lors des moments où il n'y a pas de gens. Heures des repas, température froide, et elle semble faire du yoga. En début de semaine, elle approche de ma personne et me fait remarquer que mon sac à dos est brisé de partout. "Je peux t'en donner un, tout à fait neuf. Je ne m'en sers pas et je dois déménager à Québec cette semaine. Peux-tu revenir autour de sept heures ?"
Certes! Un superbe sac à dos, avec plein de coins secrets. Elle me signale y avoir déposé d'autres objets qui pourraient me plaire. Étonnant, non ? Cette générosité de la part d'une personne que je ne connais pas ? Alors, je me suis montré poli et échangé avec elle. Je lui ai donné des signets de mes plus récents romans et le fait que je sois romancier a semblé l'impressionner.
À la maison, j'ai découvert dans le sac des chaussures sportives, mais trop petites. Données à la voisine. Par contre : un jeans, un T-Shirt, vraiment neufs et qui me vont comme un gant.
Au parc de mon quartier, je note, depuis quelques jours, des rassemblements de canards qui picorent le sol. J'ai vu la source de ceci : un vieil homme qui leur lance des graines. Ils sont charmants à regarder.
Mardi, je me suis fait surprendre par une pluie soudaine et arrogante. Je me suis réfugié sous un arbre géant, dont le feuillage empêchait les gouttes de m'atteindre. Quelques secondes plus tard, un adolescent passe derrière moi, à vélo, me lance : "Vous avez un beau parapluie, monsieur!" Je lui rétorque : "Oui, mais un peu lourd à transporter."
Puis vendredi, sur le même lieu : une maman canard avec ses six très petits enfants, qui bouffaient sans pouvoir s'arrêter. Puis soudain, un des jeunes décide de retourner vers l'étang, marche vers la côte, suivi militairement par les autres, mais ils ont arrêté, attendant que la maman les rejoigne pour plonger. Tout ça était gnongnon.
Ah, aussi, cette semaine, j'ai terminé la création du roman La Poudrée du centre-ville. Pour lire un extrait, cliquez sur ce canard :
http://marioromans.vefblog.net/
Merci, à la prochaine
Commentaires
Merci !
Nikole, je ne sais pas pourquoi, mais mon ordinateur refuse d'envoyer les messages que je mets suite à tes aticles. Sois certaine, cependant, que je lis et regarde. Très touché par les photos de la femme vagabonde...
J'adore ton texte, ta promenade, cette dame, tout :un moment de lecture rafraîchissant et émouvant !
Oui, en effet. Merci !
Un quotidien bien agréable pas besoin d aller loin pour avoir plein de choses à raconter
Bon wk