Voyez ci-dessus ? L'en tête d'une lettre reçue à deux occasions, de la part d'une compagnie d'assurances avec qui je fais affaire. On y voit un petit arbre mignon-mignon et l'indication que le papier, c'est terminé, et qu'il s'agit d'une bonne nouvelle. Ah ouais ? De plus, il faut que je m'inscrive à un site pour savoir ce qui se passe ? Ah ouais ouais ?
Ça, c'est le trip écolo néo-hippie qui dit, par exemple, que si je me présente au supermarché avec mon sac, je vais sauver un arbre. Avant de poursuivre, je jette un coup d'oeil à l'extérieur et je compte une douzaine d'arbres. Un coup d'oeil microscopique dans une ville tout autant micro sur sa planète. Alors, des arbres, il y en a des milliards et des milliards.
Les arbres sont nos amis parce qu'on les coupe. Sans cela, les gens n'auraient jamais pu s'abriter, se chauffer et ils n'auraient pu vivre, cela depuis très longtemps. En ce qui concerne mon milieu immédiat, ma région fut une des premières à pratiquer la coupe, dans le grand nord, pour fabriquer des maisons, des meubles, tant de choses. Trois-Rivières fut la capitale mondiale du papier, avec quatre usines gigantesques pour fabriquer ce vilain, si vilain papier, dont la CIP, la plus imposante sur cette planète, permettant ainsi du travail à des milliers d'hommes pour le confort de base de leurs familles. Il n'en reste que deux. La géante a été rasée il y a une douzaine d'années, pour faire place à un parc d'interdictions.
Bonne nouvelle, plus de papier ? Sans papier, on ne saurait rien de notre histoire. Dans notre cas : la vie des Amérindiens. Il n'y aurait pas eu de livres pour célébrer les connaissances et la beauté. Pas de musique non plus, car les compositeurs écrivaient leurs partitions sur du papier. Pas de dessins et quoi d'autre ?
Quand j'ai travaillé sur ma thèse de doctorat en histoire, du papier, j'en ai manipulé sans cesse et ressenti de l'émotion en touchant des documents de plus d'une centaine d'années. Mes profs du département d'Histoire commençaient à paniquer parce que des jeunes du bacc présentaient des travaux de session en se servant d'Internet et non des livres recommandés par leurs plans de cours.
Le hic est que sur la toile, il y a énormément d'erreurs et de faussetés (particulièrement sur Wiki.) Le document papier ne peut mentir et si j'ai le goût de lire un journal de 1850, je peux le faire grâce aux centres d'archives. Pas sur Internet, où tant de choses se volatilisent à jamais, alors que tout ce qui est papier (Journaux, documents, livres) est conservé par les archivistes, les bibliothèques nationales, etc.
J'écris mes romans avec papier et stylo, car c'est physique. Je pose alors des gestes précieux, comme des millions d'auteurs et je me sens fier.
Quant à m'inscrire sur un site pour connaître quoi que ce soit relativement à mes 'affaires', je m'excuse d'être vieux-jeu, mais je ne laisse pas mon courriel, adresse ou numéro de téléphone sur la toile, surtout en ce qui concerne une entreprise commerciale.
Je pense aussi qu'Internet est de plus en plus futile et instable. Donnez-moi un appareil radio de 1964, je vais le brancher et entendre la musique diffusée. Tentez de faire la même chose avec quoi que ce soit d'informatique, datant de quatre années, et c'est impossible, car le site est disparu suite aux fichues mises à jour imposées de force. Internet, c'est un pas vers le néant et je vais sans doute me débrancher dans un proche avenir.
Il y a trois ou quatre années. j'avais expliqué ceci à l'organisme Copiebec, relativement à des petites sommes accordées pour mes romans publiés, leur disant que je ne laisserais aucune données sur leur site et que j'attendais l'arrivée de ces documents imprimés pour mon rapport d'impôt et on ne m'a jamais répondu.
Je vais téléphoner à cette compagnie d'assurances pour leur dire que je ne m'inscrirai pas et que s'ils ne m'envoient pas ce dont ils croient que j'ai besoin, j'annulle ma relation avec eux.
La liberté et le bonheur, c'est faire ce que j'aime profondément et surtout pas ce qu'on m'impose en se servant de la peur médiatique, y compris celle de l'informatique.
Commentaires
Tout à fait d'accord ! Merci.
Je suis de la génération de ceux qui ont vu arriver Internet dans les foyers. A l'époque, il n'avait pas la réputation qu'on lui fait aujourd'hui. Il est vrai que les brigands ont vite fait de comprendre l'argent qu'ils pouvaient tirer de leur intrusion dans les systèmes. Ce qui fait qu'on a perdu notre confiance dans la machine. Sinon, il faut avouer que c'est une invention géniale. A condition, bine évidemment, de ne pas en abuser. Ceci étant, je reste fidèle au papier de mes origines. Et pour la lecture (je ne supporte aucun autre support pour ça) et pour l'écriture. C'est atavique.
John Marcel : Ça m'est arrivé aussi mais pas entièrement. J'avais cependant perdu beaucoup de choses. La personne à qui je pense est ma soeur ainée, qui a scanné toutes ses photos familiales, mais ne les protège pas sur clé USB ou sur un CD.
Chocoreve : Merci ! Les personnages sont des gens que j'invente, que j'imagine, mais pas tout à fait moi-même. En fait, dans les salons du livre. je rencontrais des gens prétendant que tel personnage était moi-même, sans jamais nommer celui qui était le plus près de moi-même : Robert, dans les Fleurs de Lyse.
Oui ! quand on lit tes romans on comprend bien que tu es habité par tes personnages, qu'ils sont avec toi, c'est tout à fait ça !...
Tout a fait ! Malgre l'antivirus que j'avais achete, je me suis pris un virus et j'ai tout perdu... plus rien, ecran noir...
Big Brother nous regarde, les yeux remplis de craintes...
Bien heureux que tu me répondes, Nikole. Je ne doute pas que tu fasses des sauvegardes, mais il y a des gens qui ne le font pas. dont ime personne de ma famille. Je lui ai dit : Tu risques de perdre tes photos et elle : 'Pas de danger, j'ai un anti virus." Désagréable surprise un de ces jours...
Merci encore de passer voir l'internaute invisible.,
Tu te doutes que, même si me sers beaucoup d'un ordi, je suis très attachée au papier et y tiens inconsidérément. D'ailleurs il faut que j'arrête de croire, même avec plusieurs sauvegardes, que ce qui est ds mon ordi est protégé. La multiplication de virtualités à la place du réel me panique, a l'instar de la multiplication de machines à la place des humains. Les caisses ? De plus en plus automatiques ! Prendre un ticket pour se déplacer ? Machine ! Métropolis. Zombies. Tiens, il faudra que je raconte une altercation eue avec un employé de banque, un jour, à propos de ce que tout ça devient.
C'est pas faux...
Tu sais, j'ai 65 ans et ce n'est pas le temps de vivre dans la peur, d'obéir aux médias qui veulent manipuler tout le monde en se servant du malheur. C'est le temps de faire rayonner au plus profond de soi ce que j'ai toujours le plus aimé au cours de ma vie.
Cela m'isole, je le sais, mais j'ai la présence de mon chat et des personnages de mes romans pour me tenir compagnie.
Au fait, je me suis branché Internet en 1998 et trouvé plein de sites répondant à mes goûts et mes désirs. Il n'en reste que deux, car les autres sont tous disparus.
Voilà qui est dit, et bien dit !
La liberté et le bonheur c'est d'avoir la chance de pouvoir trouver les mots qui conviennent pour exprimer ce que l'on pense... quelle chance tu as !