La neige vient de tomber et, ainsi, ma passion 2021 se termine. Je veux parler. bien sûr, de ces nombreuses visites vers mon terrain fantôme,où je me rends écrire et flâner. Du fait, j'y ai créé un roman complet ("La Poudrée du centre-ville") et débuté un autre, que je terminerai cet hiver. Je m'y suis rendu 222 fois, pulvérisant mon record de 89 de l'an dernier. Cela va de la première fois, le 20 mars, alors qu'il y avait encore de la neige, jusqu'au 24 novembre. Pourquoi tant d'occasions ? Simplement parce qu'il n'y a eu que peu de journées de pluie. des septembre et octobre chauds.
LE TRAJET : De chez moi jusqu'à destination, aller-retour : 50 minutes. Alors, j'ai marché l'équivalent de plusieurs journées. Comme je prends toujours le même trajet, je me sens comme un facteur, qui ne remarque plus ce qui l'entoure.
Le seul élément désagréable : cette rue Notre-Dame est populaire auprès des cyclistes qui se déplacent avec du plastique sur la tête. À une occasion, je les ai comptés : 27 plastiques contre 2 cheveux aux vent. A une occasion : un gars avec son plastique et un masque dans la figure. J'ai alors pensé : et tes mains, tes genoux ? Tu ne les camoufles pas ? Danger! Danger!
Dans le même ordre d'idée : un petit gars autour de 10 ans, sautant sur son vélo, quand soudain, le père intervient : "Hé! Ton casque!" Le jeune : "Oh... p'pa..." Une enfance politiquement correcte, en somme. Pauvre petit bonhomme...
Vu aussi, en mai : un jeune chat, tout petit et sociable, accourant vers moi pour se faire caresser. Je l'ai croisé une dernière fois en septembre, réalisant comme le minou avait grandi...
LA PHOTO : C'est ce que je vois, en quittant la rue Notre-Dame. Je le surnomme le terrain fantôme parce qu'il fut, en 1918, le premier terrain de baseball de la ville et il en a gardé la forme, malgré la zone d'asphalte.
Je me dirige vers une table à pique-nique précise, la seule qui est protégée du soleil par un arbre géant. Sur la photo, au fond, au centre, on voit un arbre. Je tourne à gauche. On peut aussi apercevoir le fleuve Saint-Laurent. De nos jours, c'est un parc avec un quai pour les amateurs de voitures d'eau afin de lancer leurs embarcations sur le fleuve.
LES HABITUÉS : Je ne suis pas le seul, croyez-moi. Lors de ma dernière visite de novembre, il y avait encore des gens, chaudement vêtus. Un groupe d'hommes, s'installant toujours dans le même coin pour parler sans pouvoir s'arrêter. Une jeune femme quelque peu large qui est là chaque jour avec son chien. Un jeune homme sans cesse sur la plage, les yeux soudés à sa tablette, au lieu de regarder le magnifique paysage du fleuve. Un vieil homme de 88 ans, lui aussi avec son chien, est présent quotidiennement et parle à tout le monde. Il est la seule personne sachant que ce lieu est un ex terrain de baseball, puisqu'il y venait au cours de son enfance pour regarder les rencontres de la ligue industrielle.
CHIENS : Beaucoup de pitous, sans doute parce que dans les autres parcs, on doit les tenir en laisse. Pas là-bas. Ils ont de l'espace pour courir, s'amuser. Vu un couple agé avec un chien vraiment minuscule, qui aboie sans cesse. La vedette des chiens est celui de la grosse jeune femme et il s'appelle Harry Potter. Ce n'est pas un beau nom, pour un chien. Voilà pourquoi je l'appelle Spaghetti. Excité et sociable et on lui doit l'exploit de 2021 : comme il aime courir après une balle, un certain jour, il l'a avalée ! Sa maîtresse m'a dit qu'il l'a vômie le soir même.
LE QUAI D'EMBARCATION
Des vrais pros, ces amateurs ! Surtout des embarcations motorisées, petits ou énormes. Aucune femme propriétaire ! Ces sportifs ont rencontré un problème, absent les autres années : à cause de la pénurie de pluie, l'eau du fleuve était vraiment basse, si bien que des moteurs touchaient le fond.
LA PLAGE : Pas très vaste, mais jolie, à cause du coup d'oeil sur le Saint-Laurent. Les enfants y jouent, se baignent, tout comme le dynamique Spaghetti. Mais, surprise en août : il n'y avait presque plus de gens! On m'a raconté que la police est venue, distribuant des contraventions aux bandits avec les pieds dans l'eau. Avant, c'était toujours plein, avec beaucoup de femmes adeptes du bronzage.
MASQUE : Vu une téléspectatrice le visage obstrué par un masque de fascisme hygiénique. Une seule. Vision monstrueuse dans ce lieu de liberté.
HALLUCINATION : En septembre, vu une présence inédite : une religieuse sur le quai. Mais une bonne soeur traditionelle, avec la robe jusqu'au sol, le voile blanc couvrant sa tête. Elle regardait paisiblement le fleuve et est demeurée là autour de vingt minutes.
DRAME : Une femme s'est enfoncée dans le fleuve, à droite, loin des points d'accès. Des hommes lui criaient de revenir et elle n'écoutait pas. Un des types a téléphoné la police, arrivant avec leur matériel pour la ramener vers le bon lieu. Elle était trempée jusqu'au cou et répétait sans cesse qu'elle cherchait ses parents. Bizarre, non ? Me semblait très stoned...
MÉFAITS OU PROBLÈMES ? Pas du tout. Tout le monde profite du calme, de la beauté de la nature, de leurs voisins, parlant à tout le monde (Pas tellement mon genre...) On dirait un lieu perdu dans une époque lointaine.
GÉNÉROSITÉ : Une femme, qui faisait du yoga sur la plage, a un jour noté que mon sac à dos était lépreux. Elle m'a assuré qu'elle m'en donnerait un nouveau. Tout à fait neuf, spacieux. Ailleurs. cette inconnue ne m'aurait pas abordé à ce sujet.
Comme je vais m'ennuyer, au cours des mois d'hiver...
Commentaires
Tout le monde me semble serein, en ce lieu. Même les chiens.
La vie comme elle va ...