Mario Bergeron multicolore

Quotidien, souvenirs, coups de coeur, etc.

posté le 16-01-2015 à 17:38:22

Félix Leclerc en spectacle

 

J'ai vu Félix Leclerc en spectacle ! Je me sens vieux de l'avouer... Nous étions en 1973 et j'avais alors pensé que si je ne voyais pas Félix à ce moment-là, je ne le verrais jamais. La représentation avait lieu à mon école et je crois que j'étais le seul de moins de 20 ans dans l'auditorium. Un banc, un verre d'eau, Félix et sa guitare. Il a chanté note pour note ses pièces les plus célèbres et un point c'est tout. Non, je ne m'attendais pas à ce qu'il se mette à danser, mais il ne souriait pas, n'échangeait pas avec le public, se contentant d'annoncer les titres des chansons. C'était très froid. On aurait dit un robot. En sortant, je n'ai pas regretté le prix du billet, car Félix avait chanté ma favorite, celle que je vous offre : Contumace.

Tags: #spectacle
 


 
 
posté le 15-01-2015 à 17:52:24

Le cri du petit chien blanc frisé

 

Les chiens aboient. Wouf wouf wouf. Ce signal sonore peut avoir deux significations : le chien est content, le chien sent un danger. L'action d'aboyer est brève. Cependant, il existe une catégorie canine qui porte le nom de Petit Chien blanc frisé. Celui-ci a deux petits yeux enfoncés et un objet de plastique rouge au milieu du visage, qu'on pourrait confondre avec une langue. Le Petit Chien blanc frisé n'aboie pas : il crie. À peu près ainsi : ERK ! ERK ! ERK ! ERK ! Autre variante avec le chien courant : le Petit Chien Blanc Frisé crie sans cesse et sans raison. Ou plutôt pour des raisons comme : il a vu passer une mouche près de lui, il a aperçu son ombre. ERK ! ERK ! ERK ! ERK ! Le cri du Petit Chien blanc frisé est souvent suivi d'un cri humain : AIE ! Ce dernier son provient du propriétaire de l'animal et signifie que l'humain en a marre d'entendre ERK ! ERK ! ERK ! et ordonne qu'il se taise. Exemple : ERK ! ERK ! ERK ! ERK ! AIE ! Cela ne fonctionne pas. L'humain devrait comprendre que AIE ! est un cri inutile dans les circonstances.

Mon quartier est monopolisé par les Petits Chiens blancs frisés. Ceci signifie qu'il est impossible d'y vivre quinze minutes sans entendre ERK ! ERK ! ERK ! AIE ! Il y a deux professionnels. Le premier demeure dans une cour de la rue voisine et crie à toute heure du jour, de la nuit. Je crois que ce Petit Chien blanc frisé est profondément défectueux. Ma théorie : l'animal est allergique à l'air et crie lorsqu'il est en contact avec l'extérieur. Les ERK de ce premier pro sont suivis de AIE ! mais pas ceux de son propriétaire : ceux de dizaines de voisins. Le second pro habite à deux maisons de chez moi. Il est capable des plus spectaculaires enfilades de ERK que l'on puisse imaginer, surtout quand son maître est absent. Il peut alors émettre des ERK 40 fois par minute, ce qui nous fait plus de 2000 ERK par heure. S'il y a absence de trois heures, je... Pffff...

Ne croyez pas que je déteste les Petits Chiens blanc frisés. Je n'aime pas les sons inutiles. Le coupable n'est pas l'animal, mais l'émetteur du AIE ! Ce dernier n'a pas pris ses responsabilités pour discipliner son chéri. Petit coup sur le museau et ne craignez rien : le Petit Chien blanc frisé va survivre. L'achat d'un sifflet ultrason est aussi recommandé, mais la plupart des propriétaires ignorent que cela existe. En dernier lieu, je signale que pendant quatre années, il y a un Petit Chien blanc frisé chez mon voisin de pallier. Je n'ai jamais entendu cet homme faire AIE ! pour la simple raison que son animal est discipliné et qu'il fait ERK ERK ERK environ cinq fois par mois et non 500 fois par jour.

Tags: #bruit
 


Commentaires

 

1. Jahylya  le 16-01-2015 à 08:43:22  (site)

Bonjour Mario ..

Les chiens aboient et la caravane passe ..!
Ce sont souvent les chiens de petite taille les plus hargneux ..
perso je n'ai pas de chien .. j'avais un perroquet Gris du Gabon pendant
des années .. malheureusement mort de vieillesse .. et ses cris étaient
bien plus stridents que tes Wouaf de clebs .. tout animal a ses habitudes et son comportement
bruyant est à attribuer au maître à cause d'une mauvaise d'éducation ..
Je constate que les petits chien-chien des mamies sont souvent mal éduqués et
obèses .. tels chiens .. telles maîtresses .. tout le monde en surpoids ..!

Je bannis le mot dressage .. on éduque un chien ..
Il faut être ferme et autoritaire et récompenser l'animal pour ses mérites ..

Pour moi tous les animaux ont leur intelligence .. des doués et les autres ..
comme chez les humains..

Ainsi tu es Québecois ..!

Mon époux a des cousins au Québec que nous avons perdu de vue depuis des lustres ..
dans la région de Pierrefonds .. ils ont quitté notre région pour leur lune de miel
il y a 40 ans et ne sont jamais revenu .. excepté pour enterrer leurs parents ...!
Tu parles d'une progéniture ..? De vrais égoïstes ...

J'ai beaucoup voyagé de par ma profession mais jamais je n'aurai eu la volonté
de tout plaquer .. je suis trop nostalgique de mon Alsace pour prendre une telle décision ..

Je constate que tu es très productif .. tu entretiens 3 blogs .. j'en déduis que tu
es retraité et que tu te fais braire dans ton Canada ..
( that's wrong .. it's a joke )
j'ai beaucoup de mal à garder en l'état mon blog .. quant à créer plusieurs ..
on n'en parle même pas ...!

Bien .. je ne sais si tu apprécies mes passages .. si je devais t'importuner
tu me fais signe et je disparais ...

Bonne continuation ... BYE

2. MarioB  le 16-01-2015 à 12:52:01  (site)

Éducation est un bon mot. La dame que je croise souvent au parc (Voir un article suivant) a deux petits chiens blancs frisés et on voit tout de suite qu'ils sont disciplinés.

Trois blogues ? Il y en aura un quatrième bientôt. Ce n'est pas long, faire tout ça.

Aucun message ne m'importune. Je suis venu ici pour communiquer et partager. alors que j'étais sur une autre plateforme où je faisais la même chose, sans jamais recevoir quoi que ce soit.

3. lulette  le 18-01-2015 à 10:29:10  (site)

Pour moi, un chien qui aboie tout le temps (rottweiler ou petit chien blanc frisé, hi hi !) est un chien mal dans ses poils.
Chuis sérieuse !

4. nyxie  le 18-01-2015 à 12:30:51  (site)

Ma préférée !
http://youtu.be/IOmZ_pF_XFI

5. MarioB  le 18-01-2015 à 16:39:36  (site)

Mal dans ses poils ! Amusant !
Une fois, un homme passait sur le trottoir avec son gros chien, qui avait provoqué, malgré lui, une coulée de ERK de la part d'un aboyeur, puis l'homme m'a dit : "Mal élevé, ce chien" et, curieusement, j'avais l'impression que son chien pensait la même chose.
Merci à vous deux.

6. MarioB  le 18-01-2015 à 16:49:06  (site)

Nyxie : lien placé à la mauvaise place. Félix Leclerc est natif de ma région. Jeune homme, il travaillait à la station de radio de ma ville et anmait une émission type "Concours d'amateur" et ma mère, adolescente, se rendait le voir à chaque diffusion publique.

Le frère de Félix habite à environ cinq kilomètres de chez moi. Un de ses neveux chantait les pièces de son oncle lors de spectacles en plein air.

 
 
 
posté le 15-01-2015 à 02:52:34

Version européenne

 

Voici la version européenne du roman Petit Train. Je ne crois pas que le garçon puisse représenter  Roméo, d’autant plus qu’il a un chien, contrairement à mon personnage. Quoi qu’il en soit, le coup d’oeil était agréable. Cette maison a aussi publié Perles et chapelet, puis a laissé tomber, les ventes étant insatisfaisantes. La démographie en France étant supérieure à celle du Québec, le chiffre de vente (6000 copies) aurait fait de mon livre un important vendeur de ce côté de l’Atlantique! Quoi qu’il en soit, je n’ai jamais eu de relations avec ces gens, bien que j’avais envoyé des lettres de remerciement suite aux publications.

Tags: #roman
 


 
 
posté le 14-01-2015 à 14:21:37

Québécisme : Être cassé

 

Un Québécisme de longue durée, si bien qu'on peut avouer qu'il fait partie du vocabulaire. Il s'agit d'un calque de l'anglais "To be broke" : être brisé, laissant sous-entendre qu'une personne est sans le sou, est fauchée. Passer de "être brisé" à "être cassé", il n'y avait qu'un pas à franchir. Nous entendons aussi souvent : "être cassé comme un clou." Comme un clou ne casse pas, la malheureuse personne est alors profondément fauchée.

 


Commentaires

 

1. Jahylya  le 15-01-2015 à 02:26:57  (site)

Bonjour ..
Eh bien .. être fauché .. qui ne l'est pas de nos jours ..??

Je ne connais personne qui oserait prétendre qu'il a trop de sous ...
Je n'ai jamais été fauchée.. mais cela pourrait arriver .. tout est une question de savoir gérer ses finances .. encore faut-il en avoir ..!

Je ne connaissais pas ces expressions .. il faut dire que le parler québecois est spécial ...
Aurais-tu séjourné dans ce beau pays ..?

Bonne journée ..

2. MarioB  le 15-01-2015 à 02:34:32  (site)

Tous les langages sont spécieux. Dans mon choix de catégiries (à droite), il y a celle "Langue française", où il y a surtout des québécismes­.

Je ne suis pas Français, mais québécois.

Merci !

 
 
 
posté le 13-01-2015 à 20:02:21

Jamais : Facebook

 

Me fiche qu'ils soient des millions : si je dois demeurer le seul internaute à ne pas être chez ce truc, j'en serai très fier. Je suis déjà passé par là pour voir "l'oeuvre" d'une personne que je connaissais et j'avais trouvé tout ça non seulement vain, mais très cul-cul. Le formulaire d'inscription ressemble à une enquête sur les goûts et habitudes. Les gens n'ont pas assez d'être sans cesse surveillés par les gouvernements pour qu'ils se fassent surveiller par Internet, via une société yankee ? Ne jamais laisser quoi que ce soit à des Américains. Jamais ! Depuis, bien sûr, on a entendu parler de ceci et de cela se servant de Facebook pour soutirer des informations sur des gens, porter des jugements, etc. Non mais ! La photo ci-haut est celle d'un singe, qui est beaucoup plus joli à regarder que le logo de facebook.

Tags: #internet
 


Commentaires

 

1. biquette  le 14-01-2015 à 03:26:56  (site)

Bonjour Mario , là je te tire mon chapeau ,ma fille est sur facebook pour raconter des conneries.....Je peus te dire que je ne met jamais rien sur ce site là , tu as pleinement raison on est assez contraint dans ce systéme duraille , alors étaler sa vie sur un torchon ,pas pour moi en tout cas , je suis trés bien sur vef et j'y reste ...Merci pour tes gentils coms , tu peus me poser des questions car sans connaitre aucune verité n c'est sympa d'echanger nos idées en toute amitié et sans aucune obligation , j'aime bien ta discrétion , c'est signe que tu es méfiant comme moi et c'est une bonne chose , passe une belle journée a++++Lili

2. Jahylya/Irina  le 14-01-2015 à 04:45:52  (site)

Bonjour ..

Je passe par ici par hasard, je t'ai vu à l'affiche sur la page d'accueil ..
rassure-toi .. tu n'es pas le seul à ne pas être inscrit sur " Fesses de Bouc " ..
moi je n'y suis pas et n'y serai jamais ...
D'abord .. parce que cela ne m'intéresse pas .. ensuite je trouve
que nous sommes déjà assez fichés partout du fait de l'informatique qu'il ne faut
pas en rajouter ..

La preuve .. je me suis rendue chez un spécialiste pour une raison de santé
dont ma dernière visite remonte à 1997 .. et oh surprise ..??
il me demande mon nom .. le tape sur son ordi et v'lan ..
vous êtes Mme tel et tel vous habitez tjrs à la même adresse ..?
votre situation de famille est inchangée .. etc .. autant te dire j'étais sur le cul ...

Et moi de répliquer ! .. Vous allez encore garder longtemps mes coordonnées ..?

Réponse du toubib :

Oui chère Madame .. à VIE ..!

Alors vois-tu .. que l'on me traite de " has been " ou pas .. les opinions
des autres me laissent de marbre .. pas de Facebook pour Bibi ..! NIET ..!

Sur ce .. je te souhaite une agréable journée ..
( je suis en pause temporaire mais passe souvent sur Vef ) juste pour info ..!

Saut ... Mario
smiley_id239870smiley_id117081smiley_id117194

3. MarioB  le 14-01-2015 à 05:40:11  (site)

Fesse de bouc... Amusant, ça !

Eh bien, voilà deux opinions qui rejoignent la mienne, Bravo ! Merci.

4. Nikole-Krop  le 17-01-2015 à 20:22:00  (site)

Je ne prête pas non plus mes fesses au bouc.
Je ne veux pas me livrer ainsi, non mais !

Cela dit, quand il s'agit d'un "mur" accessible (chez les autres) j'y vais parfois, dans les cas de facebook musical ou artistique.

5. MarioB  le 17-01-2015 à 22:52:18  (site)

Il y a ici un lien vers un lieu facebook. J'y suis allé, par curiosité et, le lendemain, mon antivirus m'a envoyé un SOS avec le nom Facebook comme explication. Pffff...

6. lulette  le 18-01-2015 à 10:23:20  (site)

Bah j'y ai cédé, malgré ma grande méfiance, pour une seule raison que je trouve, pour l'heure, valable : garder le contact avec d'anciens élèves. Pour l'instant, ça me réjouit plutôt, j'ai retrouvé ainsi des gamins devenus des adultes que je vois s'épanouir, s'affiner dans leurs pensées et leurs actes.
C'est un peu le "drame" des profs : ne jamais (ou presque) savoir si tu leur as été utile, ce qu'ils sont devenus.
Mon profil est à mon vrai nom, mais verrouillé (non accessible si tu n'es pas "mon ami"), mon activité y est assez réduite, et l'ensemble m'a un peu "gavée" lors de l'attentat contre Charlie Hebdo.

7. MarioB  le 18-01-2015 à 16:37:08  (site)

C'est maternel / paternel , garder le contact avec ses anciens élèves. J'en ai été témoin à quelques occasions, alors que j'étais en compagnie de mon copain Marcel, prof pendant plus de 30 ans, qui voyait s'avancer vers lui un homme tout à fait barbu qui lui disait : Tu m'as enseigné quand j'étais petit. Marcel en tirait en grande fierté.

Les gens ont droit d'aller sur Face s'ils le veulent. Parfois, quand j'écris quelque chose, des gens s'insurgent.

 
 
 
posté le 12-01-2015 à 18:40:44

Rencontre avec Gilles Vigneault

 

Gilles Vigneault est la splendeur de la langue française faite chanson, à la manière de Brel et de Brassens. Vigneault m'a jeté par terre par deux phrases. Parlant de son village natal, il avait dit : "A Natashquan, pour entendre le silence, il suffit de se taire." Wow ! Pas le cas dans mon quartier... Puis le premier couplet de Mon Pays : "Dans la blanche cérémonie où la neige au vent se marie, dans ce pays de poudrerie, mon père a fait bâtir maison. Et je m'en vais être fidèle, à sa manière à son modèle, la chambre d'amis sera telle qu'on viendra des autres saisons pour se bâtir à côté d'elle." Wow encore ! C'est beaucoup plus beau que "Le black fait du footing dans le parking avec son briefcase sponsorisé, avant de rentrer chez lui écouter les news et lire ses mails."

 

 

Ma rencontre avec Vigneault fut brève. Mais c'était Gilles Vigneault, hein! C'était vers 1981 ou 1982. Je travaillais pour une station de radio à ce moment-là et j'étais derrière ma console de mise en ondes quand soudain je vois entrer l'Immense, demandant si Gilles Morin était là. "Il va arriver à une heure trente, monsieur." Il manquait dix minutes. Alors, Vigneault s'est assis devant moi, m'a posé des questions générales, quel était mon nom, si j'aimais mon métier, depuis quand la station existait, etc. Gilles Morin est arrivé peu après, pour l'entrevue prévue avec l'artiste. Vingt minutes plus tard, Vigneault descendait, non sans m'avoir envoyé la main. C'était peu, mais jamais je n'oublierai ces moments. La chanson que je vous propose : Mademoiselle Émilie.

Tags: #rencontre
 


Commentaires

 

1. jakin  le 13-01-2015 à 22:55:47  (site)

Compliments pour la photo du jour, en effet c'est un grand "bonhomme"....Bonne fin de journée....smiley_id210602

2. MarioB  le 14-01-2015 à 00:02:18  (site)

Merci

3. biquette  le 14-01-2015 à 03:32:03  (site)

Bonjour Mario , oui j'aimais son accent , c'était un homme trés modeste et super sympa , bravo pour la photo du jour car il mérite un hommage , a++++Lili

4. MarioB  le 14-01-2015 à 05:36:53  (site)

Ce qui m'avait frappé est qu'il parlait de façon littéraire. On sentait dans ses paroles les virgules, les points de suspension, etc.

 
 
 
posté le 11-01-2015 à 18:28:50

Écrire au parc

 

J'habite mon logement depuis 2005 et je savais qu'il y avait le beau parc du Moulin tout près. C'est cependant à partir de 2009 que j'ai pris l'habitude de m'y rendre pour écrire un bout de roman. Ceci est arrivé lors des dernières corrections pour Ce sera formidable, que je devais effectuer en une seule semaine. Fatigué d'être enfermé chez moi pour cette tâche, j'avais décidé de le faire au parc, après avoir acheté un café au dépanneur du coin. Une belle tradition de ma vie allait débuter ! Parfois, je m'y rends aussi tardivement que la fin de novembre, et aussi tôt que le début d'avril, alors qu'il y a encore de la neige. J'y vais chaque jour, parfois à deux reprises, sauf, bien sûr, au cours de l'hiver.

Le du Moulin est un grand parc avec de beaux arbres géants, un étang et un ilot, où s'installent, d'année en année, une colonie de magnifiques canards, ainsi que des mouettes. Le parc est séparé en deux parties, puisqu'un boulevard le perce. J'ai l'habitude de m'installer dans la partie nord, avec mon café, puis d'écrire en appuyant mes feuilles sur une tablette posée sur mes genoux. Pas très idéal pour la calligraphie, cependant ! Après avoir écrit, je termine le café, je regarde ou nourris les canards. Des gens vont et viennent, souvent les mêmes, dont une dame avec deux petits chiens, qui me demande toujours ce que j'écris.  Photo ci-haut : moi-même, ma mère et les canards, en 2009.

Tags: #parc
 


 
 
posté le 10-01-2015 à 19:43:53

Les canards du parc

 

Il doit y avoir une centaine de canards voguant sur l'étang du parc du Moulin et ayant élu domicile sur l'îlot. Je puis vous assurer que je suis loin d'être le seul à s'y intéresser. Les photographes viennent les croquer assez souvent. Quant aux interdictions de les nourir, tout le monde s'en fiche et les coin-coins ont de la bouffe tous les jours, la plupart du temps des miches de pain, puis cet homme qui leur donne des grains de maïs. Pour ma part, j'alterne entre le pain et des graines pour perruches. Drôle d'idée ? Pas du tout : ils sont dingues de ces graines ! Très beaux, les canards, mais pas trop attentifs aux sons et peut-être avec une vue faible. Si je lance une miche derrière un canard, il ne se rend même pas compte de mon offrande ! De plus, il faut attendre qu'ils approchent plus ou moins, car sinon, ils ne se déplacent pas, ne devinent pas que je veux les nourir, contrairement aux mouettes.

 

 

Il y a deux ans, j'avais vu une maman canard, suivie militairement par cinq bébés. La mère avait nagé jusqu'au rebord de l'étang, puis s'était envolée vers la pelouse, alors que les petits demeuraient dans l'eau. Je crois qu'ils ne savaient pas encore voler. Quand la femelle était descendue, les bébés avaient repris la nage en la suivant fidèlement. C'était mignon à voir !

Tags: #parc
 


 
 
posté le 10-01-2015 à 00:33:21

Les mouettes du parc

 

Les mouettes du parc du Moulin cohabitent en paix avec les canards, mais subissent leur mauvaise presse. Les gens disent que ce sont des charognards qui envahissent les stationnements des McDonald et Poulet Kentucky. Notez bien que les êtres humains se nourissant dans ce genre de lieux sont, en quelque sorte, tout autant charognards que les mouettes. De plus, les gens disent qu'elles sont laides. Pas très gracieuses à regarder, en effet. Cependant, je crois que ces volatiles sont futés et beaucoup plus éveillés que les canards. Ceux-ci ne bougent pas si quelqu'un s'assoit dans le parc, alors que les mouettes approchent immédiatement, se disant que peut-être ce type a du pain. Quand les gens lancent des miches aux canards, les mouettes sont au rendez-vous mais sont ignorées. Moi, je leur en donne.

Ceci m'a permis d'observer les mouettes, de constater que chaque oiseau semble avoir son propre caractère. Je me souviens surtout de cette mouette qui, voyant que je me préoccupais davantage des canards, s'était lancée parmi eux pour flotter à leur façon, l'air de me signifier : "Moi aussi, je peux faire ça. Donne du pain!" Une autre approchait très près de moi et me regardait en penchant la tête de chaque côté, pour attirer l'attention. Cependant, j'ai vu des mouettes territoriales très agressives envers leurs semblables, prêtes à décapiter quiconque tentant de bouffer du pain lancé en sa direction. En général, elles sont sympathiques et méritent notre affection autant que les canards.

Tags: #parc
 


 
 
posté le 09-01-2015 à 17:28:04

Le centre-ville de Trois-Rivières en 1942

 

Voici un extrait de mon roman L'Héritage de Jeanne, commercialisé en 2000, mais écrit autour de 1995. Tant d'années plus tard, je demeure fier de ce passage. Secret de sa création : comme il n'existait pas de texte informatif sur la rue des Forges en 1942, j'ai reconstruit  la rue et ses commerces en me servant des pages jaunes d'un bottin téléphonique du temps. Les lieux que je nomme sont donc véritables et mon personnage Renée les présente dans le bon ordre. Quant au passage comparatif avec un village, il s'agit d'une paraphrase d'une théorie de l'historien René Hardy.

  

 J’aime bien la rue des Forges, en fin d’avant-midi. Comme nous sommes samedi, elle est envahie par des gamins et des fillettes en congé d’école qui viennent flâner ou rêver devant la vitrine de People’s ou face au cow-boy de l’affiche du Rialto. En semaine, à l’heure de l’ouverture, il y a un calme inquiétant, brisé par l’arrivée du premier autobus, transportant un flot de magasineuses avec tout dans la tête et rien dans le sac à main. Elles font comme leurs enfants et rêvent devant la vitrine de Gasco ou de Clark Gable affiché à l’entrée du Capitol. Le soir, alors que les petits se préparent au dodo et que leurs mamans sont retournées au tricot, la rue des Forges devient le rendez-vous de la jeunesse. Les jitterbugs se mêlent aux ouvrières du textile et pas une vitrine n’attire leur attention, bien qu’elles s’attardent irrésistiblement devant l’une des trois salles de cinéma. Leurs rêves nichent ailleurs, habituellement au détour d’un regard vif jeté sous le chapeau d’un beau garçon. La jeunesse se retrouve au café Bouillon, chez Ernest ou chez Child’s, à dépenser quelques sous dans le juke-box ou à boire un Cola, prétexte pour connaître celui ou celle face à soi. Ils parlent de la guerre, d’Hitler, du rationnement, de l’aviation ou de la marine, ne se rendant pas compte qu’ils parlent avant tout d’amour sans se le dire. Que de mots superflus! Des façades pour masquer la gêne première de se dire qu’on se trouve de son goût.

Oh! cette rue des Forges! J’ai visité Montréal et sa grande rue Sainte-Catherine et je jure qu’elle ne peut battre notre rue des Forges. Mon père me dit qu’au cours de sa jeunesse, c’était la rue Notre-Dame qui lui procurait cet effet. Les temps ont vite changé : il n’y a que les gens qui veulent acheter qui vont dans la rue Notre-Dame. Quel jeune perdrait son temps dans cette rue? C’est bon pour les vieux snobs de Corona Cigar! Et un centre-ville, est-ce vraiment fait pour les emplettes? Je la connais tellement par cœur, ma rue des Forges! Du coin de Notre-Dame, jusqu’à la rue Royale. Tous ces hauts édifices, la plupart construits en 1908 et 1909 après le grand incendie de Trois-Rivières, semblent pareils. Pourtant, je les trouve si différents.

L’été, chaque commerce se coiffe d’un petit auvent multicolore qui fait penser à un parapluie, prêt à nous procurer de l’ombre en cas de chaleur, et pour nous protéger la tête d’une pluie inattendue. Nous nous sentons si bien sous cette ombrelle, immunisés de la hauteur de l’édifice et contre les gros mots des hommes qui chialent parce qu’ils ne trouvent pas à garer leur automobile devant le magasin où ils veulent acheter. Parmi nos commerces, il y a les gloires locales : Bergeron et ses bijoux, Labelle et sa peinture, Gasco et sa fourrure, Héroux et ses photographies, Caron et ses chaussures, Loranger et ses clous. Tous des Trifluviens importants, ou qui croient l’être. Ils distribuent des cartes de visite et des sourires comme des politiciens en campagne électorale. Ils plantent un cigare dans le bec de leurs meilleurs clients. Cependant. ils ne font pas le poids devant les grands commerces d’origine anglaise : F. W. Woolworth, Zellers, Kresge. Des vêtements! Des jouets! Des manteaux! Des disques et des livres! Des outils! Tout! Et sur un seul étage! Ces vastes espaces nous évitent les propriétaires, leurs cartes et leurs cigares puants. En prime, chaque magasin à grande surface a son comptoir-lunch!

Oh! je sais! J’ai mon Petit Train et je suis une habituée de Christo, à cause de Sousou. Mais déguster une limonade au comptoir de chez Zellers, c’est tellement différent! Il y a le bruit des caisses enregistreuses, le murmure des clients derrière nous, le grand miroir avec ses affiches claironnant que « Coke, c’est la vie », nos sacs sur le plancher qui nous empêchent de déposer nos pieds, et la pauvre serveuse obligée de tourner sans cesse dans un couloir trop étroit. Et les bavardages des magasineuses! Rien de plus délicieux que d’écouter ces femmes! « Chez Rennett, c’est moins cher qu’au Royal. T’as vu les tomates chez Dominion? Bien moins mûres qu’au marché aux denrées! T’as vu qui est sorti de l’hôtel Saint-Louis? Mais oui! La Duquette! On sait bien! Son mari n’est pas capable de la mener et ça va à la messe une fois sur trois! » Quelle drôle de musique que celle du comptoir-lunch de chez Zellers! Rien de pareil nulle part ailleurs. Il y a pourtant des commerces sur la rue Saint-Maurice, près du Petit Train et quand, en après-midi, des magasineuses viennent se désaltérer dans mon restaurant, j’entends des conversations dépourvues d’importance, mais sans ce soupçon de merveilleux propre à l’effet provoqué par l’abondance de la rue des Forges, par le bruit des automobiles et des autobus, par ces trottoirs que tout le monde foule depuis des années. La rue des Forges est Trois-Rivières! Quand un étranger descend d’un train et entre dans mon restaurant, il a souvent la tête en girouette avant de me demander : « Où est le centre-ville? », sachant que ce petit coin de la rue Champflour ne peut être Trois-Rivières. « C’est la rue des Forges, le centre-ville, monsieur. » Cinq fois sur dix, l’étranger en a entendu parler. Ce sont des gens de la Mauricie, de Shawinigan Falls, de Grand-Mère, de Nicolet. Ils ont leurs artères commerciales, là-bas, mais ils savent que rien ne vaut la rue des Forges.

Trois-Rivières est la deuxième ville de l’histoire du Canada, après Québec et avant Montréal. Papa dit que Trois-Rivières a longtemps été un village et que pendant des centaines d’années, sa population ne croissait pas. Maintenant, nous sommes près de 40 000, mais je pense que nous agissons encore comme des villageois. Loin d’être péjoratif! Nos quartiers sont comme les rues d’un village, où tout le monde se connaît et s’entraide. Si je pars de l’extrémité est de la ville, je peux me rendre à l’autre bout en une demi-heure de marche. Même phénomène du nord au sud. Il y en a beaucoup de villes importantes de la province de Québec que vous pouvez traverser en si peu de temps? D’où mon idée de village, renforcée par notre bon voisinage.

Les gens des quartiers ouvriers habitent de hautes maisons avec un carré de sable en guise de cour et trois brins d’herbe servant de parterre. Jamais les rayons de soleil ne viennent égayer leur intérieur. Dans ce cas, qu’est-ce qu’ils font, les ouvriers et leurs enfants? Ils sortent! Ils se servent de ces maisons pour manger et dormir. Ils passent le reste du temps à l’extérieur. Ils vont dans les parcs de leur quartier, à la terrasse Turcotte, dans la rue des Forges, au rond de course du coteau, à la pêche à la barbotte dans la rivière Saint-Maurice. Ils vont n’importe où en ville en peu de temps, car tout est proche! À force de tant sortir, ils finissent par connaître tout le monde, comme des villageois. Moi qui suis du premier coteau, je peux vous nommer des enfants du quartier Saint-Philippe dans l’ouest, leurs oncles de la rue Sainte-Cécile dans l’est, ou leurs grands-parents du centre Notre-Dame-des-Sept-Allégresses. Je connais chaque petit restaurant de coin de rue et tous les raccourcis pour passer d’un point à l’autre. Je ne dis pas cela pour me vanter, car chaque Trifluvien de souche peut faire pareil.

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