L'historien que je suis a entrepris ses études universitaires en enseignement. Une grave erreur de ma part. Je ne le dis pas avec le recul : après une année d'études dans ce domaine, je savais que je faisais fausse route. Cependant, comme je ne suis pas du style à laisser tomber, j'ai poursuivi, même si de session en session, le coeur n'y était plus.
Le "vrai truc", loin de la théorie, c'était le stage. Enfin, la réalité ! Il y avait deux stages prévus, chacun dans nos deux disciplines choisies. Chez moi : le français et l'histoire. Dans ce dernier cas, j'avais demandé la permission de trouver le milieu et le prof associé. Denis Boisclair, enseignant en histoire dans mon ancienne école, que j'avais connu lors de mon passage à la radio, puisque l'homme était animateur pour une station concurrente. Coup de téléphone et surprise : un accord rapide à l'amiable.
Retourner dans cette école que j'avais tant aimée me procurait une grande joie, même si j'avais eu un serrement de coeur en voyant que nos locaux d'activités parascolaires étaient devenus des entrepôts. Tout le reste était intact. Denis avait deux classes d'histoire. J'ai rapidement constaté une réalité qui allait m'avantager : Denis Boisclair était un prof aimé par ses élèves. Normal : il n'était pas banal. Ses cours étaient en soi un spectacle. Autoritaire, tout de même ! Un certain franc-parler très, très, très éloigné de mes cours théoriques universitaires...
Les étapes prévues : le stagiaire assiste à quelques cours, puis enseigne en présence du prof associé, et enfin le voilà seul face à la meute. Avec Denis, tout a été rapide. À la fin du jour 1, il me lance : "T'es prêt à commencer demain ?" Hein ? Demain ? Je ne souhaitais que ça ! À la fin de chaque période, Denis et moi discutions des points à améliorer. Il me donnait des conseils amicalement.
Quand je me suis retrouvé seul devant les jeunes, il y a eu quelques accrocs, mais rien de tragique. "Sois plus ferme", disait Denis. Je crois que les élèves (16 ans, en moyenne) m'ont apprécié parce que je n'étais pas éloigné de l'esprit de leur prof. D'ailleurs, Denis et moi avons donné une leçon en commun. Un véritable tourbillon qui a étourdi les adolescents.
Denis avait un truc que j'ai d'abord trouvé niais : il donnait des bonbons aux élèves. "Quoi ? Des bonbons ? À de grands adolescents ?". Lui : "Tu seras surpris de voir tout ce qu'ils peuvent faire pour obtenir une friandise." Pardi ! J'en suis demeuré bouche-bée ! Je suis certain que ces jeunes de 1995, maintenant devenus adultes, doivent se souvenir des bonbons de Denis Boisclair.
La dernière semaine, j'avais un puissant rhume et les élèves, le constatant, ont fait preuve de compassion. Il y en a même un qui est arrivé en classe avec un masque hygiénique en disant que je jetais des microbes partout ! Deux choses dont je me souviendrai toujours : un grand gars, chevelu modèle 1975, qui était toujours couché sur son pupitre, regardait par la fenêtre. "Lui ? Laisse-le faire. C'est mon meilleur." En effet ! Ce qu'on leur enseignait, c'était du petit lait pour ce gars. À 16 ans, il lisait des bouquins qui étaient obligatoires en histoire au niveau universitaire ! Aussi : une fille maniaque de chats. Elle en avait partout : sur son sac, ses vêtements, etc. Je l'appelais "Mademoiselle Minou" et j'ai attribué ce surnom à un des personnages de mon roman L'Héritage de Jeanne.
Malgré les très bons moments vécus lors de ce stage, je n'avais pas changé d'idée : être prof, ce n'était pas ma voie. J'ai souvent croisé Denis Boisclair par la suite, et toujours il était question du stage de février 1995.
Confiant face à la réussite de mon premier stage en enseignement, une année plus tard, j'entreprends le second, cette fois en français, dans une autre école et pour une clientèle adolescente plus jeune (13 ans). Je ne savais pas que j'allais vivre les trois semaines les plus infernales de ma vie.
Avant que tout ne débute, je me présente à l'école afin de rencontrer l'enseignante qui allait me superviser. Comme je n'avais pas pris de rendez-vous, je rebrousse chemin sans faire de vague. Le soir même, elle me téléphonait pour m'engueuler sans pouvoir s'arrêter, me soulignant que le stage débutait le lundi et que je n'avais pas le droit de la "reluquer" avant le temps et à l'école. Je souligne le mot Reluquer, car je m'en souviens si bien... En raccrochant le récepteur, j'étais demeuré abasourdi, me demandant quelle cinglée j'allais croiser.
Cinglée, oui ! Le lundi, je me suis présenté, mais elle ne m'a pas salué. Cette femme n'allait pas du tout suivre les consignes de stage et je ne serai pas seul devant une classe avant dix journées. Ceci ne l'a pas empêchée de me refiler tous les travaux à corriger, même s'ils ne venaient pas d'une de mes initiatives. Aucun sourire, point de salutation. Quand je posais des questions, elle n'y répondait pas.
En classe, cette femme était effroyablement froide et je sentais les élèves terrorisés par sa présence. Évidemment, quand je me suis retrouvé seul face à eux, ils ont interprété ça comme une vacance. Tout ce qui avait si bien fonctionné lors du premier stage est devenu lettre morte. J'ai aussi réalisé qu'il y a un océan de différence entre un ado de 13 ans et un autre de 16. La femme avait l'habitude de marcher devant les fenêtres des classes dix minutes avant la fin des cours, ce qui calmait les élèves. J'ai vite compris qu'elle le faisait pendant presque toutes les périodes, car à chaque fin de journée, j'avais droit à des reproches. Pas de conseils pour redresser la situation : des engueulades, cela dans le local des profs et j'en voyais certains lancer des regards torves dans son dos.
Pendant ce temps, j'avais toujours mes cours de stage à l'université où les confrères et consoeurs pouvaient discuter de leurs expériences. Mon prof s'est vite rendu compte que quelque chose clochait dans mon cas. J'ai tout raconté. "Ce n'est pas une façon d'agir, mais je n'ai pas le droit d'intervenir. Je vais tout de même te donner quelques conseils."
La seule classe où je n'ai pas rencontré de problème était celle avec les élèves avec des... problèmes d'apprentissage. Ils étaient un peu plus âgés, mais du niveau scolaire des 13 ans. Aucune indiscipline de leur part ! Une attitude gentille.
À la fin du stage, j'étais exténué. Il m'était arrivé de rentrer chez moi en pleurant. La femme m'a de nouveau refilé des copies de travaux à corriger pour ma fin de semaine... Une partie de sa tâche consistait en la rédaction d'un bilan de stage qui, lorsqu'il est arrivé entre les mains du prof universitaire responsable, a provoqué une colère en règle. Mon cher monstre disait que j'étais un nul, avec exemples à l'appui, débordant même du contenu pédagogique, en spécifiant que j'étais d'apparence négligée et que je fumais. Le prof s'est rendu là-bas, a rencontré cette hystérique et même la direction de l'école. Elle a refusé de modifier le bilan, si bien que celui-ci a été accompagné d'une note explicative, pour souligner que cette évalution n'était pas conforme à la réalité. Je me souviens aussi que le prof avait gonflé la note de mon propre rapport de stage pour équilibrer le résultat final. En fait, il m'avait donné 100 % ! Je ne devais pas le laisser voir au cours de ces semaines, mais j'ai profondément détesté cette femme, l'ayant trouvée odieuse, impolie. irresponsable et méchante.
Une dizaine d'années plus tard, une des élèves du groupe de problèmes d'apprentissage travaillait dans un café que je fréquentais et elle m'a raconté que les jeunes se sont rendu compte que la prof me faisait la vie dure, d'où leur décision de bien se comporter pour me donner un coup de pouce.
La session suivante, un autre universitaire a subi le même sort auprès de cette folle et son stage a été coupé à court, suite aux plaintes du prof de l'université. On ne lui confira plus jamais de stagiaire.
Le seul bon souvenir que je garde de cette expérience pénible fut cette classe de cas difficiles. Il y avait là deux filles très copines, marchant toujours ensemble, s'échangeant des blagues complices et leur puissante amitié m'a inspiré les personnages de Marie-Lou et Isabelle dans mon roman Des trésors pour Marie-Lou, où je cite aussi la cinglée sous un pseudo qui lui va bien : bouledogue. À bien y penser, ce n'est guère aimable pour cette race de chiens.
1. Florentin le 24-10-2015 à 12:02:18 (site)
La vie n'est évidemment pas un long fleuve tranquille ...
Je me souviens très bien du moment étrange de l'acquisition de ce livre rare. C'était en 2002 et je l'avais emprunté à la bibliothèque de mon université, pour me documenter en vue de la création d'un roman. Ayant trouvé cette lecture fascinante, j'avais décidé de l'acheter, mais les libraires m'avaient fait remarquer que cet ouvrage de 1978 n'était plus sur le marché depuis longtemps. Alors, j'avais photocopié le livre et, une semaine plus tard, je le trouvais dans une boutique d'usagés.
Il s'agit du récit d'un jeune Parisien, s'embarquant pour la Nouvelle-France et qui y vivra les dix dernières années de la colonie. Dans l'édition 1978, on ne connaît que ses initiales : J-C. B. Lors d'une réédition de 2012, on avait cerné son nom de famille : Bonnefons. À son arrivée à Québec, notre jeune mec s'engage dans l'armée, mais ne sera pas combattant, mais secrétaire, responsable d'entrepôts, de ceci ou de cela. Il y découvrira la nature, les animaux, les Amérindiens, qu'il décrit avec beaucoup de détails et de très belle façon. Ce témoignage sera peu utilisé par les historiens, sans doute parce que J-C a surtout vécu loin de la vallée du Saint-Laurent, dans l'Ouest et sur les territoires qui seront conquis par les Anglais. On le voit participer à la construction de Fort Duquesne, sur le site de la future ville de Pittsburgh.
Notre héros est impliqué dans la guerre de la Conquête et sera fait prisonnier, puis exilé en France par les autorités britanniques. C'est là qu'il écrira ce récit, au cours des vingt années suivantes, désireux de le faire publier. Mais la France de la Révolution n'avait cure d'un texte sur une ancienne colonie. Il y a, dans le dernier chapitre, des commentaires étonnants sur les nouveaux Américains, à l'effet qu'ils maltraitaient les peuples indigènes. Lors de son séjour à New York, avant sa déportation, il avait vu un aubergiste donner cinquante coups de fouet à un jeune Noir de 12 ans, attaché de toutes parts. Il note aussi que les conquérants anglais du Canada avaient un mal fou à assimilier les anciens sujets de France sur les rives du Saint-Laurent.
Un livre extraordinaire, captivant. Ma copie : 1978, par les Éditions Aubier Montaigne (Paris), 184 pages. La réédition récente porte le même titre, mais la page couverture est différente.
L'extrait. Au lieu de l'incontournable passage sur les moeurs d'un peuple amérindien : une courte description de la ville de Québec, à l'arrivée du jeune J.C. Le nombre de la population qu'il donne est cependant trop élevé.
La ville de Québec ne contenait pas plus de quinze mille habitants, sans compter la garnison de deux mille quatre-cents hommes. (...) Il y avait dans cette ville de bons commerçants, il y règne beaucoup d'ordre. Les habitants sont affables et de bonne société, les amusements de l'été sont les promenades en calèche et le jeu. Ceux d'hiver sont les courses en carrioles ou en traîneaux et en patin sur la glace ; le soir, le jeu et le bal. Tout le monde y jouit d'une honnête aisance, sans richesse, chacun aimant à se faire honneur de son devoir. Les femmes l'emportent sur les hommes par la beauté, la vivacité, la gaieté et l'enjouement ; elles sont coquettes et galantes. (...) Les manières douces et polies sont communes.
1. jakin le 22-10-2015 à 12:56:49 (site)
Bonsoir Mario, une lecture Ethnologique comme disent les français, ou Anthropologique comme disent les anglo-saxons....
2. MarioBergeron le 22-10-2015 à 13:24:39 (site)
Le potage est complété par de l'Histoire.
3. Florentin le 23-10-2015 à 09:49:23 (site)
Salut Mario ! Le genre de livre qu'on ne rencontre plus, c'est vrai, que dans les boutiques spécialisées ou les bibliothèques publiques. Pourtant, ce sont des documents précieux, qui nous disent,avec l'oeil du témoin, ce que fut le vie de ceux qui nous ont précédés, stimulant aussi - et heureusement - notre imagination. Tu en sais quelque chose, toi le romancier ... Bon dimanche. Florentin
4. MarioB le 23-10-2015 à 11:04:26 (site)
Important surtout pour les époques où il n'y avait que la communication écrite. Les livres demeurent précieux à jamais.
Voilà quatre jours que j'ai soixante ans. Symboliquement, c'est peut-être depuis trois années, précisément depuis que je perds mes cheveux. La situation devrait être la même qu'à 40 ou 50 ans : m'en fiche. Mais ce ne serait pas vrai de l'écrire. C'est peut-être que j'ai trop lu de mini-bios de musiciens, de comédiens de cinéma, d'athlètes : Plusieurs commencent à mourir au cours de leur soixantaine. Très peu avant. Peut-être aussi qu'à 70 ans, je vais chanter que j'étais bien, au cours de ma jeunesse, à 60 ans.
La société dit qu'à cet âge, t'es vieux. Pour récompenser l'exploit, plusieurs commerces accordent 10 % de rabais aux aînés, selon certains jours de la semaine, ou en tout temps, comme à ma pharmacie. Non, je n'achète pas de médicaments, à cette pharmacie. C'est le lieu où je me procure mes CD vierges. Mardi, ayant vu l'affiche à ce propos, j'ai demandé à la caissière quel âge était considéré pour ce rabais. 60 ans ? Tiens, tiens... Alors, j'y suis retourné le lendemain et dit à la même femme que maintenant, je faisais partie de la bande des 10 %. Mes disques ont coûté cinq dollars de moins.
J'ai aussi écrit un texte qui m'a fait sentir grand-père. Une adolescente, que je n'ai jamais rencontrée, m'a demandé des conseils pour devenir romancière. Il y avait une douzaine de questions sur sa feuille. Alors, je lui ai répondu en sept pages et je me sentais alors très expérimenté. Grand-papa, quoi !
Je ne devrais pas chialer, car 2015 a été une très bonne année pour moi, à cause de l'éditeur Marcel Broquet. Cependant, je garde des secrets inquiétants et j'ai peur parce que ma chatte Salomé donne des grands signes de vieillesse.
1. Florentin le 18-10-2015 à 10:44:35 (site)
Salut l'ami ! Bon, n'exagérons rien, tu n'es pas encore devenu Mathusalem. J'ai quelques années de vol de plus que toi, puisque je suis septuagénaire bien confirmé et je regrette le temps de mes soixante ans ! Tout est relatif !
2. MarioMusique le 18-10-2015 à 13:16:18 (site)
Mathusalem ? Un bon ami à moi !
Merci pour cette visite.
3. Nyxie le 19-10-2015 à 05:29:55 (site)
Ah !!! je ne savais pas, alors avec du retard "Bon anniversaire" mais pas de souci, voilà ce que disait Picasso sur ton âge " On devient jeune à 60 ans alors profite bien de ta jeunesse, prends du bon temps et souris à la vie" ...
4. MarioMusique le 19-10-2015 à 10:00:16 (site)
Merci. On a l'âge de son coeur, hein...
Il me semble que depuis les cinq dernières années, tout ce que j'aimais s'est écroulé. Cela a débuté quand l'éditeur m'a largué, moi qui pensais passer des décennies avec ces gens ! Puis l'impossibilité de trouver preneur ailleurs, ma thèse de doctorat en Histoire que personne de mon entourage n'a demandé à lire, les hystériques anti-tabac qui me fichent dehors de mon café favori et qui font en sorte que je risque de me faire insulter ou même attaquer par le premier venu. Pffff... J'ai été démoralisé dans la seconde partie de ma quarantaine et maintenant que j'ai atteint cinquante, mon acharnement face à l'idée de trouver un "gros éditeur" a enfin porté fruit. J'y aurai mis cinq années et trois manuscrits, mais, enfin, le roman est là. Ce sera formidable ! Du moins, je l'espère... Je le mérite! J'ai tant travaillé tous ces textes en y mettant toute mon âme. Mais j'ai parfois l'impression que la société se fiche des âmes.
1. sansouci le 16-10-2015 à 06:51:57 (site)
J’aime bien vos tranches de vie racontée comme sur le vif.
Bon, et bien maintenant que je vous aimes bien, bravo pour avoir enfin trouver un gros éditeur, je commençais a m’inquiéter
2. Florentin le 16-10-2015 à 09:53:27 (site)
Eh oui, mon bon ami; contrairement au titre du film bien connu (celui d'Etienne Chatilliez), la vie n'est pas un long fleuve tranquille ! Souvent, il faut ramer pour arriver à nos fins. Mais quel bonheur quand on arrive au bout ! Bon week-end et à plus. Florentin
3. jakin le 16-10-2015 à 12:20:05 (site)
Bonsoir Mario, Parfois le requin sort de l'eau pour nager dans l'âme de l'homme, c'est ce que l'on nomme la Magie ? L'âme-agit....
4. MarioB le 16-10-2015 à 12:58:15 (site)
L'année de la chanson est celle de la situation. Cette aventure avec le "gros éditeur" sera courte et profondément décevante.
Merci pour les commentaires !
Le dernier article demain.
Ah! J'aurais dû avoir un magnétophone, à l'adolescence, quand mes amis m'avaient demandé si j'allais faire publier le roman que je venais d'écrire et que je leur avais répondu qu'à quarante ans, ce serait le bon moment. C'est exactement ce qui s'est passé, avec le petit Tremblay et fils il y a deux ans, puis maintenant, j'ai une véritable maison d'éditions qui me fait confiance, qui a promis de lancer les six romans de ma série Tremblay au cours des prochaines années. De plus, je suis heureux d'entreprendre mes études à la maîtrise en Histoire. Je sens que j'ai attendu ces moments toute ma vie, qui sont ceux de la liberté et de la reconnaissance comme écrivain. J'étais romancier avant, mais maintenant, je pourrai faire partager avec le grand public. Oh, je ne pense pas à la gloire et à ces leurres ; qu'une simple reconnaissance et des personnes qui approchent pour me dire qu'ils ont aimé mes personnages et mon histoire, comme c'est arrivé au salon du livre de Trois-Rivières, en avril. Dommage que le roman porte le titre le plus laid qu'on puisse imaginer : Le Petit Train du bonheur. Pouah! Mais je n'ai pas eu le choix... L'avenir m'appartient enfin ! J'ai tant attendu...
1. jakin le 15-10-2015 à 12:02:56 (site)
Bonsoir Mario, Je viens d' en terminer la lecture et je le trouve passionnant, j'ai bien aimé le personnage de Gros Nez le quêteux, cette imperturbable voyageur en liberté qui semble être le sage des sages et qui traverse ton roman avec beaucoup de bonheur...Je prépare un article dans deux semaines....
2. MarioB le 15-10-2015 à 13:16:06 (site)
Heu... Cet article résume ce que je pensais en 1998, mais je ne voudrais pas me lancer dans ce que sont depuis devenus mes sentiments à propos de ce roman, sans doute le pire de tout ce qui a été publié.
Gros Nez apparaît dans ce roman, ainsi que dans Ce sera formidable. L'idée de lui consacrer un roman bien à lui m'a été suggérée par un lecteur rencontré dans les salons du livre. Regarde le petit blogue consacré à ce roman. Dans mes liens : Gros Nez.
La photo a été prise au salon du livre de Trois-Rivières, en avril 1998.
J'ai l'impression que ma vie est d'un ennui... Le plaisir entre amis s'effrite et j'ai toujours l'impression que je déteste tous mes emplois. On pourrait croire que travailler à la radio était prestigieux, alors que ce n'était qu'une montagne de frustrations. Pour la ville, c'est pire encore, mais l'avantage est que je n'ai pas d'horaire, que je peux être là le soir, la nuit. Parce que me réveiller le matin, je vais tout faire pour que ça ne se reproduise plus ! Bien sûr, il y a le p'tit hockey avec les gars, mais ce n'est qu'une fois par semaine. Depuis que le Rio est disparu dans un incendie, j'ai l'impression de boire de la bière par habitude. Aussi une routine dans ce que j'écris, comme si j'avais perdu la passion. C'est ça la trentaine ? C'est ça, devenir adulte ? Je préférais quand j'étais un adolescent trop prolongé. Il faudrait que me je redresse, frapper dans mes mains, et me convaincre qu'il faut changer, tout changer.
1. Nikole-Krop le 14-10-2015 à 06:49:44 (site)
Bon anniversaire Mario !
Bécots, pour l'occasion ! ♥ :-)
2. MarioB le 14-10-2015 à 12:14:06 (site)
Ah, tu es passée chez Lulu. Elle est née la même date que moi, mais pas la même année...
3. jakin le 14-10-2015 à 12:25:16 (site)
Bonsoir Mario, Nostalgie, nostalgie quand tu nous tiens...Je comprends tu es dans le couloir de ton anniversaire...C'est curieux je suis né le 14 octobre ?
4. MarioMusique le 14-10-2015 à 12:47:21 (site)
Hein ? Le 14 octobre aussi ? Après Lulu, voilà Armand ! Tout le monde est donc né le 14 octobre ?
5. Nikole-Krop le 14-10-2015 à 13:09:35 (site)
Ma fille cadette, Apolline, est, elle, née un 13 octobre.
Quelle brochette de balances ... :-)
Comme c'est magnifique d'avoir vingt ans et d'être capoté ! C'est moins rigolo d'avoir ce chagrin d'amour si lourd et de ne pas avoir le choix de travailler pour mon frère... J'essaie de ne pas trop y penser, car lorsque j'ai ma paie entre les mains, j'ai ce qu'il faut pour acheter des disques de rock et pour fêter avec Ti-Chris et Gilles, que ce soit au Trou ou au Rio. Le DJ du Rio est fantastique, même s'il a tendance à faire jouer souvent les mêmes pièces. Voilà octobre et la température plus froide, idéale pour le Rio. Nous allons parler, parler, parler et rire, prendre trop de bière, fumer toutes sortes de trucs et ça va me faire oublier ma peine. Il faudrait qu'un jour j'écrive un roman sur les nuits du Rio, sur les amis, la liberté et l'imprévu. J'ai l'impression que ce ne sera plus ainsi, quand je serai vieux, à trente ans.
1. Nikole-Krop le 14-10-2015 à 05:57:33 (site)
Comme j'aime ces "histoires" que tu nous racontes en ce moment !
Quant aux photos, j'adore.
2. MarioB le 14-10-2015 à 12:12:45 (site)
Merci ! C'est résumer les courants d'une vie en quelques mots, musiques et images.
Ma nouvelle maîtresse d'école, c'est mademoiselle Huguette. Elle me paraît bien. J'aimerais mieux avoir continué les vacances d'été, mais on n'a pas le choix d'aller à l'école, même si je n'aime pas ça. J'ai eu du plaisir tout l'été avec Marcel, Daniel et Normand. Puis, tout seul, comme je le fais souvent, quand je parcours la ville au complet sur ma bicyclette. Je me suis rendu aussi loin qu'aux Forges. Puis, je me suis baigné à la piscine du parc des Chenaux. Mais avec l'école, la joie est terminée, bien que j'ai hâte que la neige tombe afin de jouer au hockey bottine dans la rue. Oh! Les Beatles! Je... non, il ne faut pas monter le son, sinon mon père va s'en rendre compte. Je colle mon oreille sur mon petit radio transistor. Qu'ils sont bons, ces gars! L'animateur parle en anglais. C'est peut-être une station de New York, que j'arrive parfois à capter, même si ça fait boui boui boui au milieu des chansons. Si je pouvais écouter toute la nuit... Mais y'a l'école demain. Une chance que mademoiselle Huguette est belle.
1. jakin le 12-10-2015 à 13:02:46 (site)
Bonsoir Mario, si je comprend bien, tu es maintenant dans une période de rétrospective... La bicyclette (bleue), la "belle" Maîtresse et demain la conquête" sexie"....Qu'est-ce cela va être à la fin de la semaine ? Ma curiosité est en alerte.....
2. MarioB le 12-10-2015 à 13:07:40 (site)
Il y aura un article chaque jour jusqu'à dimanche prochain.
Il n'y a pas assez de roues, sur cette bicyclette. Je n'aime pas ça ! Je suis trop petit ! Je vais aller jouer dans le carré de sable, dans la cour. Où est la cour ? C'est par le fond, je crois... Mes jouets sont-ils là ? Ma baleine qui crie quand on lui pèse sur le ventre ? Non... c'est pour la baignoire, la baleine... Coco, mon singe de peluche, est sans doute dans ma chambre et... Ah! Un seau et une pelle. Je vais le remplir, puis faire des châteaux. Comme à la plage, où papa et maman m'ont emmené, au début de l'été. C'était amusant et il y avait d'autres enfants qui avaient aussi quatre ans et... Quoi, maman ? Non, je ne me salis pas : je joue. Oui, je fais attention. Oups... un caillou dans le sable. Est-ce qu'il y a des cailloux, dans les châteaux ? Qu'est-ce que c'est, cette affaire qui bourdonne ? Une... guêpe ! Maman ! Maman ! Une guêpe pas gentille ! Maman ! Ouch...
1. Nikole-Krop le 11-10-2015 à 02:41:51 (site)
C'est toi Mario ? Je ne te reconnais pas ...
2. MarioB le 11-10-2015 à 12:28:33 (site)
Oui, c'est moi. Il y aura un article pour chaque jour de la semaine, dans lesquels je me fais gagner de l'âge par le texte et la photo, cela pour une raison particulière que tu connaîtras dimanche prochain.
La maison existe encore et bien que son revêtement ait changé, ce que l'on voit sur la photo est à peu près pareil. Chaque fois que je passe devant, je pense au petit garçon et son vélo.
3. Nikole-Krop le 11-10-2015 à 14:34:23 (site)
C'est une photo que j'aime beaucoup
Et tu y est fort choupinou
:- )
Commentaires
1. Florentin le 24-10-2015 à 12:09:16 (site)
Ce doit effectivement être très fustrant de travailler dans le vain
2. MarioB le 24-10-2015 à 13:48:01 (site)
Tu sais, être à l'université, c'était mon emploi.