Mario Bergeron multicolore

Quotidien, souvenirs, coups de coeur, etc.

#nouvelle-france
posté le 13-10-2016 à 15:36:20

Lecture : Les Iroquois et la guerre de sept ans

Je suis familier avec la vie des peuples amérindiens de Nouvelle-France au 17e siècle, mais pas tellement avec le siècle suivant. La guerre de sept ans, par contre, je la connais bien, mais je l'ai lue avec les Amérindiens comme ombres des Français. D. Peter MacLeod les met davantage en évidence. Le titre est un truc d'éditeur : c'est plus vendeur de parler des Iroquois, alors que dans la réalité historique, il y avait les cinq nations de ce peuple, alliés à la plupart des frères de sang qui peuplaient le futur Québec et l'Ontario actuel.

C'est un livre guerrier, alors que l'auteur se concentre sur les succès et les échecs des Français. Pourquoi les Amérindiens étaient-ils de mèche avec nos ancêtres ? Parce qu'à ce moment, le catholicisme avait fait des conquêtes absentes du siècle prédédent. Ces peuples étaient, en quelque sorte, les voisins des habitants de la Nouvelle-France.

 


 
 
posté le 12-07-2016 à 23:32:05

Iroquoisie, Tome 1

Iroquoisie est une recherche qui a duré une vingtaine d'années, de la part de Léo-Paul Desrosiers, romancier. Comme beaucoup de passionnés d'Histoire, l'homme n'avait pas de formation d'historien, d'où l'aspect un peu épars qu'on croise dans les quatre tomes. Seul ce premier tome a été publié, en 1947. Le second volume était prêt au cours de la décennie 1950, mais seuls quelques fragments ont été croisés dans des revues. Aucun éditeur ne voulait de ce livre. Pourquoi ?

Les livres d'Histoire de ce temps étaient avant tout des ouvrages propagandistes. Or, l'approche de Desrosiers ne tombait pas dans ce panneau, d'où l'aspect avant-gardiste de sa recherche. L'homme présentait des peuples amérindiens une image quelque peu inédite, souvent remplie de respect pour les cultures en cause. Par contre, quand il y avait des conneries, il le disait. Je me souviens de ce passage d'un tome subséquent où il dit, à mots voilés, qu'un certain gouverneur de la Nouvelle-France était un idiot.

 


 
 
posté le 12-07-2016 à 18:43:06

Iroquoisie, Tome 2

La période en cause va de 1652 à 1666. La Nouvelle-France est sur le bord du précipice. Paris ne répond pas aux demandes pour des soldats, pour des colons. Dans ce tome, nous croisons une période d'otages : j'en garde un et tu me l'échange contre un des miens, etc. Il y a des traités de paix, la plupart du temps très brefs et qui sont, pour les Agniers, des stratégies. Par exemple, quand ce peuple est opposé à d'autres amérindiens, ils n'ont pas le temps de guerroyer contre les Français. Alors, ils signent un traité pacifique, le temps de partir au combat ailleurs, mais ne le respectent pas, aussitôt la besogne accomplie. Ils en signent un particulièrement dégueu, qui était un prétexte pour ces gens de continuer à détruire les restes des Hurons, maintenant réfugiés près de Québec. Après quelques occasions du style, les Français ne voudront plus rien signer avec les Agniers, refuseront de les écouter, les jugeant fourbes et menteurs.

Au cours de la décennie 1660, cependant, le roi de France envoie dans sa colonie des enquêteurs qui répètent ce que les dirigeants locaux disaient depuis des décennies : c'est un territoire très riche, mais qui ne pourra se développer tant qu'il y aura un conflit entre Agniers et Français. Conséquemment, le roi envoie des militaires, des colons, des ouvriers et... des femmes ! (Les légendaires "Filles du roi".) Enfin, l'allié naturel des Agniers, les gens de la Nouvelle-Hollande, perdent leur colonie aux mains des Anglais. Bref, l'Iroquoisie est en mauvaise posture et les quatre peuples signent un traité de paix, d'où sont exclus ces têtus d'Agniers. L'Amérindien à l'origine de cette action est Garakonthié, un personnage très digne et intelligent, un peu le John F. Kennedy des Iroquois.

 


 
 
posté le 12-07-2016 à 00:06:13

Iroquoisie, Tome 3

Le troisième tome d'Iroquoisie est le livre le plus politique du quatuor et celui où les Blancs n'ont pas réellement le beau rôle. La période évoquée va de 1666 à 1687, une vingtaine d'années qui, en principe, sont de paix, mais je n'ai rarement vu une paix aussi orageuse.

C'est au cours de ces années que la Nouvelle-France connaît son gouverneur le plus sage et avisé : Frontenac. Lui succèderont les deux pires : de La Barre et Denonville. D'ailleurs, l'auteur Desrosiers ne se prive pas de traiter ces deux derniers d'imbéciles, disant du premier  qu'il "Manque d'intelligence". À ces joyeux drilles s'ajoute Dongan, gouverneur de New York, très manipulateur. Ces quatre personnages agissent comme des conquérants supérieurs d'un peuple inférieur. De plus : un personnage extraordinaire : l'explorateur de La Salle, qui étend le territoire français jusqu'à l'embouchure du Mississippi et après cette conquête, le roi Louis XIV dira : "La découverte du Sieur de la Salle est fort inutile." M'ouais... On lui offre la moitié d'un continent et son altesse dit que c'est inutile... Au fait, ce cher Louis n'avait rien contre une guerre contre les iroquois, car il avait besoin d'esclaves pour ses galères. Si, si.

 


 
 
posté le 11-07-2016 à 17:59:54

Iroquoisie, Tome 4

La période survolée dans ce dernier tome va de 1688 à 1701. Elle débute dans le sang, avec la vengeance des Iroquois suite aux conneries de Denonville, ayant incendié trois villages et brûlé des récoltes. Ce sera ce que les historiens ont nommé le "Massacre de Lachine", le raid le plus radical des peuples iroquois face aux Français et dont je vous reparlerai, à la fin de cet article.

La conséquence immédiate est que Denonville est démis de sa fonction de gouverneur par le roi, qui fait revenir Frontenac en Nouvelle-France. Heureuse décision ! Le but de Frontenac est la paix sur le territoire, non seulement avec les peuples iroquois, mais que ceux-ci fassent la paix avec les amérindiens alliés des Français. La manière d'y arriver : la guerre. Mais pas la guerre à grand déploiement, prouvée inutile sous Denonville et de La Barre. Frontenac fera la guerre aux iroquois... à l'iroquoise.

 


 
 
posté le 07-07-2016 à 17:56:36

Une ancêtre avec du caractère

Voici un extrait croustillant de Iroquoisie Tome 2. Nous sommes le 29 juillet 1652 et une montréalaise, Martine Messier, travaille aux champs, quand surprise par quelques iroquois. Les passages entre guillemets proviennent de l'homme qui a relaté cette histoire à l'époque, un père sulspicien du nom de Dollier de Casson.

Des Iroquois se glissent jusqu'à elle en rampant. Une cinquantaine sont à l'affût et l'entourent, postés à trois endroits différents. Trois d'entre eux entreprennent de la capturer. Mais étant d'un tempérament violent, "elle se mit à se défendre comme une lionne, encore qu'elle n'eut que ses pieds et ses mains." Au troisième ou quatrième coup de hache, elle tombe et semble morte. L'un des ennemis se penche sur elle pour la scalper, mais la femme reprend ses sens et, aux grands maux les grands remèdes, elle "saisit ce cruel avec tant de violence par un endroit que la pudeur nous défend de nommer" que cet Iroquois ne songe plus qu'à s'échapper ; elle tient bon jusqu'à ce qu'elle s'évanouisse de nouveau sous d'autres coups de hache. L'Iroquois fuit alors car, en plus, les Français accourent et sont bientôt sur les lieux. Comme Martine a reçu six coups de hache, dont aucun n'était heureusement mortel, l'un des Français l'embrasse par compassion ou admiration ; elle lui administre un soufflet. Lorsque cet homme lui explique son geste, elle s'écrie : "Parmenda, je croyais qu'il voulait me baiser !"

 


 
 
posté le 23-11-2015 à 08:54:34

Lecture : Samuel de Champlain

Un ouvrage sur les premiers séjours de Samuel de Champlain en Nouvelle-France. Ces récits, du début du 17e siècle, étaient des compte-rendus de voyages et d'explorations destinés au roi de France.

 


 
 
posté le 21-10-2015 à 18:18:09

Lecture : J-C. Bonnefons

Je me souviens très bien du moment étrange de l'acquisition de ce livre rare. C'était en 2002 et je l'avais emprunté à la bibliothèque de mon université, pour me documenter en vue de la création d'un roman. Ayant trouvé cette lecture fascinante, j'avais décidé de l'acheter, mais les libraires m'avaient fait remarquer que cet ouvrage de 1978 n'était plus sur le marché depuis longtemps. Alors, j'avais photocopié le livre et, une semaine plus tard, je le trouvais dans une boutique d'usagés.

 


 
 
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