Photo familiale : moi-même dans ma limousine, avec mes serviteurs. De gauche à droite : mes soeurs Lise et Mireille, mon frère Daniel. Voici des étapes de ma petite enfance.
Avec le numérique, on décide tout de suite : "Non. Pas bon". Avec le film de jadis, c'était : "J'espère qu'elles seront bonnes". Souhait jamais tout à fait réalisé : il y en avait toujours une hors-foyer, mal fichue et encore plus immonde. Beaucoup de gens les jetaient, d'autres les gardaient. C'était mon cas. Comme première étape : des ratées de mon enfance.
De ma rue : Daniel Lamy, un gringalet qui excellait à faire des grimaces très drôles. Daniel fut aussi un des rares dont l'amitié s'est prolongée au cours de l'adolescence. Ensuite : Normand Francoeur, qui était plus jeune que moi. Mon voisin ! Un petit bonhomme qui aimait les sports. Il y avait dans sa cour beaucoup de sable et avec la bande, on s'amusait à construire des villes pour faire rouler nos autos, nos camions.
Il n'y a pas assez de roues, sur cette bicyclette. Je n'aime pas ça ! Je suis trop petit ! Je vais aller jouer dans le carré de sable, dans la cour. Où est la cour ? C'est par le fond, je crois... Mes jouets sont-ils là ? Ma baleine qui crie quand on lui pèse sur le ventre ? Non... c'est pour la baignoire, la baleine... Coco, mon singe de peluche, est sans doute dans ma chambre et... Ah! Un seau et une pelle. Je vais le remplir, puis faire des châteaux. Comme à la plage, où papa et maman m'ont emmené, au début de l'été. C'était amusant et il y avait d'autres enfants qui avaient aussi quatre ans et... Quoi, maman ? Non, je ne me salis pas : je joue. Oui, je fais attention. Oups... un caillou dans le sable. Est-ce qu'il y a des cailloux, dans les châteaux ? Qu'est-ce que c'est, cette affaire qui bourdonne ? Une... guêpe ! Maman ! Maman ! Une guêpe pas gentille ! Maman ! Ouch...
Au cours de mon enfance, j'avais le plus curieux loisir que l'on puisse imaginer pour un p'tit gars : explorer la ville de A à Z, à vélo. J'avais des cartes de Trois-Rivières, Trois-Rivières-Ouest et du Cap-de-la-Madeleine et à chacun de mes retours, je coloriais la rue ou les rues parcourues au cours de l'après-midi. Systématiquement ! Pour y arriver, je parcourais des distances très appéciables. Seul ! Toujours seul ; aucun ami pour m'accompagner dans mes voyages de Grand Explorateur. Je connaissais toutes les rues de la ville, tant et tant que j'aurais pu surpasser un chauffeur de taxi chevronné dans un concours pour situer les rues.
Au cours de mon enfance, j'habitais une zone urbaine et commerciale, au bout de laquelle il y avait une rue importante et très habitée, sauf une section, à cause de la présence proche d'une usine et de tours électriques. Près d'une vieille maison, il y avait une courte rue, au bout de laquelle on pouvait voir un sentier s'enfonçant dans un rare coin forestier de cette ville. Le sentier reliait mon quartier à un autre et a sans doute été tracé grâce à des gens désireux de prendre un raccourci.