J'ai joué au hockey sur table de 1983 à 1995. On peut voir une partie de ce jeu, sur la photo. Joie des enfants et des gamins n'ayant pas oublié, en grandissant. Les cinq joueurs d'une équipe pouvaient avancer et reculer à l'aide de sections, manipulées par une tige souterraine. Idem pour le gardien de buts. Les bonhommes, représentant les joueurs, étaient en plastique, aux couleurs de différentes équipes de la Ligue Nationale de Hockey. La rondelle était aussi en plastique. Comme on en a perdu, des rondelles! Je les retrouvais l'été suivant, derrière les meubles. De mon enfance jusqu'en 1983, j'ai toujours possédé un jeu. On surnommait cette activité : le p'tit hockey. Notre jeu était solidifié à la base dans des pattes de ciment et vissé sur une table de métal, le tout pour qu'il demeure le plus immobile possible pendant les rencontres.
Ma passion pour les cartes de hockey a été un héritage de mon grand frère Daniel, qui en achetait au cours de sa propre enfance. Le temps de l'adolescence venu, il m'avait donné sa collection. Cependant, déjà, j'achetais des cartes, la plupart du temps sur le chemin des écoliers, dans un dépanneur de la rue Saint-Valère, qui voyait chaque jour des dizaines de garçons demander "Un paquet d'cartes, siouplait, madame." Ouvrir le paquet était fascinant, car nous ne savions pas ce qu'il y avait dedans. Enfin à l'école, en attendant la cloche ou pendant les récréations, les gars se réunissaient pour regarder les cartes ou pour se les échanger. "Je te donne deux Toronto et un Chicago contre ton Jean Béliveau."
Ce disque est disparu lors de mes grands ménages du printemps et je ne sais trop pourquoi je ne l'avais jamais oublié. Il fallait Internet et ses passionnés pour éclairer la situation, voici une quinzaine d'années, croisant un site d'un homme dont la passion était les chansons sportives. Il m'a tout raconté !
J'ai l'impression que ma vie est d'un ennui... Le plaisir entre amis s'effrite et j'ai toujours l'impression que je déteste tous mes emplois. On pourrait croire que travailler à la radio était prestigieux, alors que ce n'était qu'une montagne de frustrations. Pour la ville, c'est pire encore, mais l'avantage est que je n'ai pas d'horaire, que je peux être là le soir, la nuit. Parce que me réveiller le matin, je vais tout faire pour que ça ne se reproduise plus ! Bien sûr, il y a le p'tit hockey avec les gars, mais ce n'est qu'une fois par semaine. Depuis que le Rio est disparu dans un incendie, j'ai l'impression de boire de la bière par habitude. Aussi une routine dans ce que j'écris, comme si j'avais perdu la passion. C'est ça la trentaine ? C'est ça, devenir adulte ? Je préférais quand j'étais un adolescent trop prolongé. Il faudrait que me je redresse, frapper dans mes mains, et me convaincre qu'il faut changer, tout changer.
Quand mon père a fait bâtir notre maison, en 1960, la chapelle des anglais était déjà là. Située sur la rue voisine, on la voyait de partout. C'était une petite église en pierres des champs grises, avec son clocher, puis, sur le parterre : un énorme livre avec un passage de la Bible. Je parle de la chapelle des anglais, mais en réalité, il y avait beaucoup de francophones la fréquentant, mais il est vrai que la communauté anglophone de Trois-Rivières était au rendez-vous pour louanger le Divin. Je n'ai jamais su de quelle religion il s'agissait.
Cette carte de hockey de Hal Laycoe (Bruins de Boston) faisait partie de la collection de mon frère alors que je n'étais pas né. J'ai grandi en regardant ce frère se passionner pour les cartes de hockey et de baseball, tout comme j'étais intrigué de voir les cousins, à Noël, s'échanger des cartes ou s'amuser en se servant de ces objets pour pousser des billes. Je ne sais trop pourquoi de toutes les cartes de Daniel, celle de Hal Laycoe me fascinait. Peut-être parce qu'il était le seul joueur à porter des lunettes et qu'elle était la seule à présenter cet uniforme du Boston (Les Bruins allaient changer de couleurs peu après).