Mario Bergeron multicolore

Quotidien, souvenirs, coups de coeur, etc.

posté le 15-03-2016 à 17:57:05

Perdu dans le temps

 

 

Je suis fatigué. Ce n'est pas vrai, mais c'est bien de l'écrire, car le présent article suit celui ci-haut, qui n'est pas encore écrit, car il le sera dimanche ou lundi prochain. Il concerne les journées de jeudi à dimanche. Ces journées n'existent pas encore au moment d'écrire ceci, mais, en toute logique, ce que j'y ferai me fatiguera. Voilà donc pourquoi j'écris que je suis fatigué, même si c'est faux.

 

Cependant, quand l'article qui n'existe pas existera, ce que j'écris actuellement deviendra l'article suivant et les gens pourront dire que ce que j'ai vécu au cours de ces quatre journées qui n'existent pas encore l'ont fatigué.

 

Vous comprenez ? Non ? Pfff...

Tags: #temps
 


Commentaires

 

1. Cybelencore  le 16-03-2016 à 06:27:52  (site)

Oh punaise ! c'est un véritable sac de nœuds... mais c'est fort d'y avoir penser.
Bravo

2. jakin  le 16-03-2016 à 13:40:23  (site)

Bonsoir Mario, ce fatiguer à l'avance, c'est la meilleure façon d'être en forme pour la suite...l'inverse de la méthode "Coué" ! On attend donc pour vérifier ?

3. Nikole-Krop  le 16-03-2016 à 14:11:28  (site)

Warffff !!!

4. MarioMusique  le 16-03-2016 à 17:29:35  (site)

Warfff et punaise ? Ah !
Donc, je serai fatigué. Il vous reste à attendre pour savoir pourquoi.

 
 
 
posté le 12-03-2016 à 23:22:57

Salomé et les mystères de la chambre de bain

 

 

Il joue beaucoup... Je l'assiste, mais, parfois, il m'exaspère, parce qu'il semble en faire trop. À quatre mois et demi, je crois que c'est normal, mais j'avais oublié que cela pouvait devenir éreintant.

 

 

 

Il y a des coins de la maison qu'il n'a pas encore vus, mais je garde les portes fermées. L'hiver est toujours avec nous, mais le jeune semble pressé d'explorer l'extérieur. Je m'y refuse, pour l'instant.

 

 

Le plus grand mystère pour Salomé est la chambre de bain. J'avais déjà évoqué qu'il était intrigué par la baignoire. Il l'est aussi par la toilette. Il s'y penche, examine. Je crois qu'il sait qu'il y a de l'eau à boire, mais qu'il est trop petit pour l'atteindre. Le lavabo est un objet beaucoup plus étrange. Il le regarde avec des yeux très ronds et fixes. Si je fais couler l'eau, il recule, effrayé. Ses yeux sont encore plus expansifs quand l'eau coule dans le trou. Je reviens à la baignoire. Il a rapidement réussi à la vaincre, s'y lancer avec un jouet, s'amuser, se frotter le dos (Je crois que tous les chats aiment ceci.) Mais il y a une douzaine de jours, alors que je fermais le robinet d'eau froide, j'ai entendu Salomé courir et j'ai eu à peine le temps de penser "Ah non, ce n'est pas vrai" que le châton se lançait athlétiquement dans l'eau. Splash ! Comme il est encore petit, il en a eu par dessus la tête, mais son initiation a été de courte durée. Jamais je ne pourrai oublier ce splash ! Spectaculaire !

 

 

Ci-haut, un magnifique vidéo TuTube présente les jeux de Salomé. Après une introduction commerciale où des Américains désirent nous vendre des chaudrons, vous verrez les épisodes suivants :

 

 

 

1 Course à l'emporte-pièce dans le couloir.

2 Course à l'emporte-pièce dans le couloir, suivi d'un dérapage sur le plancher de la cuisine.

3 Lance la souris dans les airs. Dix minutes consécutives.

4 Donne des coups de patte intempestifs pour saisir le cordon de chaussure.

5 Lance la baballe partout et la perd sous un meuble.

6 Séance hystérique avec la canne à pêche (Jouet avec un bâton de plastique, un fil qui y pend, terminé par une baballe pleine de dring drings et une plume. Salomé en est très friand.)

7 Le chat décide de jouer sur le lit au moment où je m'y couche.

8 Sauter d'un fauteuil à l'autre sans toucher le sol. Bong! Bong! Bong !

Tags: #salomé
 


Commentaires

 

1. Florentin  le 13-03-2016 à 13:08:33  (site)

Il m'arrive parfois de garder le chat de ma fille. Quand son boulot l'emmène au loin ou quand elle part en voyage (deux fois au Canada, par exemple). Mais il a de l'âge et ne joue plus à tous ces jeux que tu décris ici. Il veut plutôt qu'on lui foute la paix et qu'on le laisse dormir. C'est un peu plus reposant ! Bon courage pour la suite. Mais, je te sens attendri. Tu n'en a peut-être pas besoin. Florentin

2. Nikole-Krop  le 13-03-2016 à 13:44:17  (site)

C'est quoi, une chambre de bain ?
L'embêtant avec les jeunes chats, c'est qu'il faut les surveiller comme on le fait avec des enfants en bas âge ... Le mien, qui est vieux maintenant, ne demande que deux choses, qu'on lui foute la paix pour qu'il dorme, ou qu'on le garde avec soi pour le caresser : deux choses qui me conviennent parfaitement.

3. MarioB  le 13-03-2016 à 15:00:09  (site)

Florenti, j'ai passé deux jours sans chat dans la maison, suite au décès de ma vieille chatte et l'acquisition de celui-ci, et je puis t'assurer que j'était perdu. Il y a des animaux domestiques près de moi depuis mes 3 ou 4 ans,

Nikole, avec la description, tu devrais savoir ce qu'est une chambre de bain ! Il n'y a pas de baignoire dans mon salon, après tout. Oui, c'est un petit enfant. Il touche à tout. Si un papier tombe au sol, il s'y précipite pour jouer.

4. Nikole-Krop  le 13-03-2016 à 16:51:52  (site)

Je n'ai pas assez développé ma question : je n'ai jamais entendu ce terme : ça veut dire salle de bain tout court ou spécialement salle de bain attenante à une chambre ? c'est ce mot chambre qui me dérange ... ou alors je suis bête et y'a un truc qui m'a échappé, ce qui est possible aussi.

5. MarioB  le 13-03-2016 à 18:25:21  (site)

Chambre de bain, salle de bain, c'est la même chose, pour nous.

6. jakin  le 14-03-2016 à 13:36:33  (site)

Bonsoir Mario, tout cela est intéressant, tu devrais te mettre à l'écriture de bandes dessinées....

7. MarioBergeron  le 14-03-2016 à 17:46:36  (site)

Je peux bien les écrire, mais sans doute pas les dessiner.

8. Nikole-Krop  le 15-03-2016 à 07:14:48  (site)

(En France l'expression "chambre de bain" est non seulement inconnue, mais semble incongrue : voilà pourquoi je réagissais ...)

9. MarioMusique  le 15-03-2016 à 12:42:40  (site)

Aucun problème, Nikole. Nous sommes tous un peu incongrus, moi le premier !Rire1

 
 
 
posté le 10-03-2016 à 23:52:30

La mémoire

 

 

La mémoire est un phénomène complexe. À chacun sa ou ses mémoires. Je peux vous dire à la seconde près l'interprète d'un succès musical de 1962, mais je ne pourrais vous révéler l'auteur d'un livre que j'ai aimé. Adolescent, au théâtre, j'avais un mal fou à retenir mes propres textes. J'ai une mémoire auditive. C'est arrivé souvent que hommes ou femmes de ma (dé) génération m'abordent et je ne sais ni leurs noms, ni ne reconnais leurs particularités physiques, mais, par contre, leurs voix me sont familières. Une fois, j'avais reconnu la voix d'une consoeur de classe, cela au téléphone et j'avais dit son nom. Elle était demeurée étonnée, ne savait pas qui j'étais.

Je crois qu'on n'oublie rien, que tout ce qu'on a vécu est entreposé dans un fichier de notre cerveau. Parfois, cette puce s'active à un moment innatendu. La chose vient de se produire, en ce jeudi 10 mars, à 23 heures. J'étais en train d'écrire ma parcelle de roman, où mon jeune personnage fréquente mon ancienne école, le séminaire Saint-Joseph de Trois-Rivières. (Photo ci-haut)

Une phrase au début d'un paragraphe : "Je fréquente parfois la bibliothèque du séminaire..." Et j'ai laissé tomber le stylo, car dans mon esprit, j'ai vu cette bibliothèque, avec le comptoir près de l'entrée, les murs blancs, les deux portes avec l'horloge au-dessus. Vu tel quel ! J'ai aussi revu les escaliers à l'extérieur du lieu. Je n'ai pas mis les pieds dans cette bibliothèque depuis 1970, mais elle était pourtant vivante dans mon esprit, si bien que je me suis senti mal à l'aise. Qu'une phrase écrite et hop, la puce s'est mise en marche. Étonnant...

Tags: #roman
 


Commentaires

 

1. anaflore  le 11-03-2016 à 06:31:30  (site)

mémoire je viens de mettre sur mon blog les anciens de la télé et même pas besoin de mettre les noms tout le monde s'en souvient c'est la mémoire du souvenir....bon wk

2. jakin  le 11-03-2016 à 10:17:33  (site)

Bonsoir Mario, La mémoire est sélective, c'est comme un ordinateur, il faut savoir sur quel bouton appuyer pour retrouver un fichier....

3. MarioMusique  le 11-03-2016 à 16:52:10  (site)

Merci à vous deux !

4. Nikole-Krop  le 11-03-2016 à 17:46:33  (site)

Un remake-pépite de "Temps retrouvé" .
Superbe madeleine !

5. MarioMusique  le 11-03-2016 à 23:46:51  (site)

Heuuuuu... Madeleine ?

6. Nikole-Krop  le 13-03-2016 à 13:40:16  (site)

... madeleine comme la madeleine de Proust ...

 
 
 
posté le 08-03-2016 à 19:37:15

Le roman en cours

 

 

Parfois, il y a une petite étincelle, et à d'autres occasions, elle est absente. J'avoue qu'avec le roman que je suis en train d'écrire, elle n'est pas là. Pas un poids à porter, pourtant. Ceci, je l'ai déjà vécu, et je sais qu'avec le temps, les relectures, le texte prend un autre sens que je ne vois pas en le créant. J'ai l'impression d'avoir déjà inventé tout ça, qu'il y a trop de points communs avec d'autres romans, particulièrement avec Contes d'asphalte. Ce sera ma joie de modifier, en ajoutant de l'humour, en soignant le vocabulaire qui, présentement, semble partir dans tous les sens. Par contre, pour la troisième fois consécutive, le roman ne présente que des dialogues de quatre répliques et ceci, je crois que c'est une initiative magnifique.

 

 

 

Je rappelle que l'idée pour ce roman m'est venue en travaillant aux articles que je vous ai présentés ici, à propos de l'Expo universelle Terre des Hommes, tenue à Montréal, en 1967. Pour les revoir ou les lire, cliquez sur le premier référant, le chiffre 67, tout en haut de la liste.

 

 

 

C'est l'histoire d'un garçon de treize ans, enfantin, mauvais étudiant, ne pensant qu'aux sports et à s'amuser, et qui a un coup de foudre pour l'Expo, lequel sentiment est partagé par une fille de son âge, Marie-Claire, plus mature que lui. Les deux vont tout mettre en oeuvre pour se rendre à Montréal le plus souvent possible afin de tout visiter. Ils voient l'événement avec des yeux émerveillés, une belle émotion. L'Expo fera basculer mon héros de l'enfance prolongée à l'adolescence, avec aussi la naissance d'un sentiment amoureux. Terre des Hommes lui fera aussi réaliser les splendeurs du monde entier, ce qui l'incitera, sans qu'il ne réalise, à devenir un meilleur étudiant.

 

 

 

Il me reste une soixantaine de pages à écrire. Je devrais donc terminer fin avril, début mai. Bien sûr, l'idée pour le roman qui va lui succéder est trouvée. Le titre provisoire est : L'amour et l'Expo. 

Tags: #roman
 


Commentaires

 

1. anaflore  le 09-03-2016 à 02:39:28  (site)

bonne suite.......

2. MarioMusique  le 09-03-2016 à 09:27:13  (site)

Je poursuis, je poursuis...

3. jakin  le 09-03-2016 à 10:50:47  (site)

Bonsoir Mario, L'exposition Universelle est une fenêtre sur le voyage, pour des jeunes qui rêvent de découvertes....Persévère...dans la langue des oiseaux des alchimistes on entend perce et tu verra !

4. MarioMusique  le 09-03-2016 à 12:22:51  (site)

J'avais 12 ans et ça m'avait beaucoup impressionné ! Il y a certes une part de souvenirs personnels, dans ce roman, dont la finale. T'inquiètes pas, j'ai appris qu'il ne faut jamais laisser tomber un texte.

 
 
 
posté le 06-03-2016 à 18:06:46

Lecture : Deux voyages sur le Saint-Maurice

 

Avant de parler du livre, quelques notes de mise en contexte. J'habite une région du Québec, portant le nom de Mauricie. Ce territoire ressemble à un T inversé, avec le fleuve Saint-Laurent comme base, puis la rivière Saint-Maurice filant vers le nord. C'est un cours d'eau de 563 kilomètres, accidenté, capricieux. À l'époque de ce livre (fin du 19e siècle) les terres desservies par la rivière étaient divisés en deux parties : de Trois-Rivières juqu'au village de Saint-Jean-des-Piles, avec plusieurs nids d'habitation, une route, un chemin de fer. Ensuite, tout le reste : des Piles jusqu'à La Tuque, presque inhabité. Il n'y avait pas de chemin de fer (Il faudra attendre jusqu'au début du 20e siècle) et pas de route (qui arrivera aussi tardivement que 1922.) Pour atteindre les hameaux, qui n'avaient pas cent personnes comme population, il fallait avoir recours à des chalands, des canots. Étonnant de constater que la situation a peu changé depuis : si La Tuque est devenue une petite ville, les villages ne sont pas plus populeux. La rive gauche du Saint-Maurice est inhabitée : pleine forêt !

 

L'auteur Napoléon Caron était un jeune prêtre, flanqué d'un botaniste, d'un historien, et, de plus, linguiste. On lui doit l'entrée de Canadianismes dans les dictionnaires de France. Ce qui ravit, en lisant ce livre, c'est la qualité de sa plume. En 1888, il accompagne l'évêque de Trois-Rivières dans une tournée pour visiter les villages, cela jusqu'au nord de La Tuque, chez les Amérindiens atikamekv. L'année suivante, le prêtre entreprend un autre voyage, des Piles jusqu'à Trois-Rivières, en canot.

 

Ses carnets de voyage deviennent des livres, publiés au début de la décennie 1890. Ce qui illustré ci-haut est une réédition des deux textes en un seul volume, publié par Septentrion, en 2000. J'avais acheté cet ouvrage lors du salon du livre de l'Abitibi-Témiscamingue.

 

Le premier texte a un défaut : beaucoup trop de propagande catholique, avec des redondances, puis des passages sur les Atikamekv qui sont un peu douteux. Malgré ces tares, le texte est intéressant, à cause des rencontres des deux religieux avec les rares habitants, puis les descriptions de la nature. Il y est aussi question des curés qui visitaient les bûcherons dans des camps de coupe, cela dans des conditions très difficiles.

 

Le deuxième texte est plus riche, se concentre sur la nature, mais aussi sur l'histoire de la région. On sent chez Napoléon Caron un immense amour pour la rivière Saint-Maurice. Une lecture enrichissante et qui vaut le détour. L'extrait suivant m'a fait rigoler !

 

Les maringouins de la rivière Croche ne sont pas comme les nôtres ; j'oserais dire que ce sont des lourdauds, s'ils n'étaient pas si maigres et si fluets. Les nôtres ont des manières (...) ils sonnent loyalement la charge, et s'élancent ensuite vaillaimment à la curée. Ce sont aussi des maringouins d'expérience ; quand ils voient votre grosse main s'approcher d'eux, ils savent bien comprendre que ce n'est pas pour les flatter, et ils vont prudemment attaquer un autre point de la capitale. Mais ceux de la Croche ont tous l'air de maringouins sourds-muets ; ils se posent sur votre joue comme sur une écorce, sur votre nez comme sur un champignon, et se mettent aussitôt à se repaître en silence, comme de vrais écornifleurs. Vous les touchez du doigt, ils ne comprennent pas que c'est pour leur signifier de s'en aller. Vous en écrasez dix, vingt, trente, pas un des voisins ne prend la fuite, et dix, vingt, trente autres prennent la place de ceux qui viennent de trépasser.

 

Tags: #histoire
 


Commentaires

 

1. jakin  le 07-03-2016 à 12:53:52  (site)

Bonsoir Mario, Merci pour ce partage et cette connaissance de ta région...Très intéressant de découvrir ces textes anciens et en plus avec le prénom de Napoléon, il était prédestiné au voyage....

2. MarioB  le 07-03-2016 à 14:30:12  (site)

Napoléon était un prénom courant au Québec de cette époque... Plus tellement d'usage de nos jours !

 
 
 
posté le 04-03-2016 à 23:45:56

Vieilir

 

 

Ma mère habite un foyer pour personnes âgées depuis huit années. Le même où mon père était, depuis 2005. Il y est décédé. Un endroit formidable, haut de gamme, ne répondant pas aux clichés de ces lieux. Les employées donnaient de l'amour aux pensionnaires. Il y avait des activités diverses, comme des danses, un pique-nique dans la cour, tant de choses. Sauf que depuis une année, une partie du personnel a été congédié et que les quatre unités d'habitations sont devenues spécialisées. Dans la foulée, maman a changé de chambre trois fois. Jusqu'à il y a une dizaine de jours, elle était dans une unité de personnes dites semi-autonomes. Un vrai dortoir! Alors que jadis on y croisait deux employées, à trois reprises dans la journée, il n'y avait alors plus personne qu'une infirmière pas très souriante et des femmes qui passaient de temps à autres, quinze ou vingt minutes. Ma mère a perdu cette autonomie et se sentait malheureuse dans le désert. On l'a donc changée de place une autre fois.

 

 

Vendredi, je me rends pour la première fois dans le nouveau logis. Je me trompe d'étage et sors inquiet. "Ils ne l'ont pas mise là-haut, tout de même..." Là-haut, ce sont les cas extrêmes.

 

 

Eh bien oui, elle est à cet étage. Contente de me voir. Par contre, ce que j'ai vu là m'a beaucoup touché. Habitué de croiser des femmes qui marchent, parlent, sourient, j'ai vu des muettes par la force des choses, des gens incapables de marcher, une femme menue incroyablement fragile. Dans ce décor presque cauchemardesque, il y avait un homme volubile, porté à rire. Il y avait aussi un infirmier, que je n'avais jamais vu. Un costaud ! Un pensionnaire a eu à son endroit une mélopée de gros mots, parce qu'il ne voulait pas se faire nettoyer. Contrairement aux autres unités, on compte plusieurs hommes, dont un qui marchait à très petits pas et un autre qui roulait beaucoup. Bref, tout ceci était très démoralisant. J'ai alors pensé que c'était impossible que ma mère soit parmi ces gens.

 

 

En sortant, j'ai croisé une employée qui m'a dit exactement la même chose. Elle m'a aussi fait remarquer que l'infirmier travaillait à cet étage pour tempérer les humeurs parfois violentes des pensionnaires masculins.

 

 

Je fréquente cette maison depuis 2005, chaque semaine. Je puis vous assurer qu'il y a déclin... J'ai vu toutes sortes de choses étranges, mais d'autres amusantes. J'ai constaté que la mort était tout le temps présente, entre autres dans le cas d'une femme que ma mère aimait beaucoup, d'un homme qui était très rigolo, d'une femme qui m'avait bouleversé, car elle ressemblait à un Z et que c'était une personne intelligente et articulée.

 

 

 

La photo : ma mère et le perroquet Délima, de la zoothérapie.

 

 

 

Ah, au cas où vous pensiez une telle chose : oui, j'ai écrit un roman inspiré de ce milieu, mais en me concentrant sur les aspects positifs. Il n'a pas été publié, refusé quelques fois. Sans doute parce que les éditeurs ou le public ne désirent pas voir la vie de gens très âgés et qui ont besoin de l'aide d'autrui en toutes circonstances.

Tags: #maman
 


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1. anaflore  le 05-03-2016 à 02:01:01  (site)

pas facile de vieillir mais au moins c'est qu'on a vécu.....
jolie photo de sérénité

2. MarioB  le 05-03-2016 à 02:03:34  (site)

L'oiseau aime bien ma mère.

 
 
 
posté le 03-03-2016 à 18:04:00

La B.A. de Mario B

 

Jeudi le 3 mars, en descendant de l'autobus, vers 3 heures 15, il y avait devant moi un aveugle, marchant avec peine sur un trottoir enneigé. L'extrémité de sa canne ne semblait pas trouver le rebord du trottoir, si bien que l'homme se dirigeait vers la rue. Je lui ai lancé : "Quelle direction désirez-vous prendre, monsieur ?" Il m'a répondu qu'il cherchait l'autobus No. 3. Exactement dans la direction opposée ! Alors, je l'ai reconduit jusqu'au véhicule. À une occasion, je lui ai demandé de me suivre, ce qu'il ne faisait pas. "Suis-je bête! Il ne me voit pas!" Alors, j'ai posé ma main sur mon épaule et il a pu me suivre jusqu'à la porte du véhicule.

Je me suis senti comme un scout après avoir accompli ma B.A. Ceci me fait tant et tant peur, car avec ma vue très faible, qui sait si dans quelques années, je ne serai pas moi aussi avec une canne blanche, incapable de détecter le rebord du trottoir à cause de la neige ?

Tags: #neige
 


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1. jakin  le 04-03-2016 à 11:47:26  (site)

Pas de soucis Mario, d'ici la ils auront inventé la canne GPS parlante.....

2. MarioMusique  le 04-03-2016 à 12:33:11  (site)

Sûrement !

3. Florentin  le 04-03-2016 à 14:57:12  (site)

D'ici là aussi, on aura trouvé le moyen de greffer dans le cerveau le GPS le plus performant. T'inquiète donc pas. Bravo pour ton geste. Lequel commence à être considéré comme ringard ! Le souci des autres n'est hélas plus le souci le mieux partagé du monde ! Bon week-end. Florentin

4. MarioB  le 04-03-2016 à 16:24:23  (site)

J'aime mieux aider un aveugle, un jeune qui tend la main qu'un type avec veston-cravate qui parle dans un téléphone tout en marchant.

 
 
 
posté le 03-03-2016 à 00:08:09

Vieille prison de Trois-Rivières

 

 

Cette prison a été construite autour de 1830. Jusqu'aux années 1980, elle était encore utilisée, mais on s'est rendu compte que ça n'allait plus du tout. Renovée "d'époque", elle est devenue un musée, avec plein de choses à glacer le sang. Une certaine année, le salon du livre de Trois-Rivières avait lieu dans l'édifice voisin (que l'on voit, sur la photo) et une visite était offerte aux auteurs. Pourquoi pas ? J'étais avec une romancière. Tout allait rondement, jusqu'à ce qu'on nous présente le "Trou noir". Notre guide nous avait averti : quand il fermerait sa lampe de poche, ce serait exactement comme en 1830 pour punir les détenus trop indisciplinés. Alors, la femme, aussitôt, a huuuurrrrrlé ! Et c'était pas des blagues. Noir comme ça, je n'avais jamais pu imaginer.

Tags: #prison
 


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1. anaflore  le 03-03-2016 à 03:46:57  (site)

les hommes ont beaucoup de créativités pour faire le mal!!!bon jeudi

2. jakin  le 03-03-2016 à 11:25:38  (site)

Vu de l'extérieur, elle a l'air sympatrique cette prison. Les nôtre de cette époque sont lugubres.....

3. MarioMusique  le 03-03-2016 à 13:14:36  (site)

Notre pays est moins ancien ! Chinois1

4. Nikole-Krop  le 03-03-2016 à 17:09:58  (site)

Enfermée dans un petit espace, je panique ; enfermée ET dans le noir complet, je hurlerais ; rien que l'idée m'est insupportable ...

5. MarioB  le 03-03-2016 à 18:05:00  (site)

Le guide a tout de suite allumé sa lampe de poche, réalisant que cette femme avait profondément peur.

 
 
 
posté le 29-02-2016 à 17:58:08

Mario B à la télé

 

Lundi 29 février 2016, vers 14.15 : ce que j'attendais profondément pas. Un producteur de la télévision voulait savoir si j'étais l'auteur de Contes d'aspahlte. Oui, m'sieur. Alors, il me dit immédiatement que la seconde partie de mon roman a tout ce qu'il faut pour devenir une série télé. Première nouvelle ! D'autant plus qu'il s'agit d'un roman hors commerce depuis 2006. L'homme m'a dit que pour obtenir mon numéro de téléphone, il a donné un coup de fil à l'ex éditeur. Gnark! Gnark! Gnark! Il a dû tomber de son siège, cet homme qui m'a jeté à la corbeille, voilà dix années.

Alors, pendant une heure, j'ai écouté, posé quelques questions. J'ai dit ce qu'il espérait : oui, je suis intéressé. Quand tu passes au petit écran, tu deviens "Quelqu'un". Le cas contraire, tu n'es personne. Vendre des milliers de romans de plus ? Je ne crois pas que les gens regardant des feuilletons soient des lecteurs. Tout de même, ce roman, que j'ai toujours aimé, pourrait renaître et peut-être que tout ça m'apporterait une reconnaissance que j'ai toujours souhaitée.

L'homme m'a parlé d'une adaptation. Ce qu'il y a dans le roman ne pourrait être reproduit, entre autres parce que mon personnage Martin vieillit d'un chapitre à l'autre. Il faudrait un âge fixe, et aussi gonfler la présence de pesonnages féminins, comme sa mère et sa petite soeur. Par contre, les thématiques des chapitres demeureraient les mêmes. Droit de regard sur les scénarios qui seraient rédigés par je ne sais trop qui ? Oui, bien sûr.

Un contrat et une explication détaillée devraient cogner à ma porte cette semaine. Si je signe le document, la production se mettra en marche, avec la création des scénarios pour les douze épisodes, puis, l'an prochain, une production telle quelle, avec le choix des comédiens, des décors. Puis ce serait aussi tourné en 2017, le produit final pouvant être en boîte en 2018. À ce point, je me demande pourquoi vous lisez ceci, car c'est faux de A à Z.

 

Ah! Ah! Ah! Poisson de mars! Poisson de mars! Ah! Ah! Je vous ai fait marcher au poil, non ? Poisson de mars! Oh! Oh! Oh! et... quoi, avril ? Pourquoi, avril ? Je vous parle du poisson de mars et... Hein ? Vous êtes certains ? Ooooo... Zut! Pffff...

 


Commentaires

 

1. gegedu28  le 01-03-2016 à 07:51:27  (site)

Bonjour Mario,
Si ce que tu écris est vrai, l'histoire autour du livre est peut-être fausse (production télévisée), mais le livre, lui, est bien réel !
C'est bien toi l'auteur, n'est-ce pas ?
Félicitations.
Amicalement,
Gégédu28

2. Florentin  le 01-03-2016 à 11:08:15  (site)

Eh oui, j'ai marché ! Ici, c'est le premier Avril qu'on noie des poissons de la sorte ! Mais, bon, pourquoi pas ? On a vue des miracles de la sorte se réaliser.Les producteurs télé sont touhjours à la recherche d'idées. Et pour ce qui concerne les fictions quoi de moibns idiot que d'aller fouiller dans les bouquins publiés. En tout cas, je te souhaite de vivre un jour pareil évènement. Florentin

3. MarioMusique  le 01-03-2016 à 12:23:44  (site)

C'est un faux poisson d'avril, puisqu'il a lieu en mars. Ah si, le roman est véritable, publié en 2001. C'était mon quatrième (J'en suis à onze, maintenant).

Les éditeurs ne pensent qu'à ça. Du moins, avec mon premier, tous les romans étaient envoyés à des producteurs, mais moi, personnellement, je n'ai jamais cru à de telles choses.

Merci !

4. jakin  le 01-03-2016 à 12:44:30  (site)

Salut Mario, Jusqu'à la fin du texte j' ai marché.....poisson ou pas, tu serais le premier à être surpris si ton livre était publié ?.....

5. MarioMusique  le 01-03-2016 à 12:59:28  (site)

Mon livre publié ? Mais il a été publié !

6. jakin  le 02-03-2016 à 11:01:24  (site)

suis-je bête ! je voulais dire ton livre adapté au cinéma ou à la TV.....

 
 
 
posté le 27-02-2016 à 17:36:17

Mes amis d'enfance

 

 

Mes amis d'enfance étaient des garçons de mon entourage immédiat et très peu des petits de mon école. Pas de filles ! Je n'ai jamais joué avec des filles au cours de ces années.

De ma rue : Daniel Lamy, un gringalet qui excellait à faire des grimaces très drôles. Daniel fut aussi un des rares dont l'amitié s'est prolongée au cours de l'adolescence. Ensuite : Normand Francoeur, qui était plus jeune que moi. Mon voisin ! Un petit bonhomme qui aimait les sports. Il y avait dans sa cour beaucoup de sable et avec la bande, on s'amusait à construire des villes pour faire rouler nos autos, nos camions.

Richard Saint-Pierre habitait le quartier, mais quatre rues plus loin. C'était un garçon un peu rude et batailleur, mais qui, à l'occasion, m'a servi de garde-du-corps contre les vilains cherchant à me bousculer. D'autres copains plus légers de ma rue : Pierre Tessier et Guy Marcotte.

Cependant, l'ami le plus profond a été Marcel Carignan. Peut-être parce qu'il était de ma taille ! J'aime beaucoup cette photo où je pose (à droite) en compagnie de Marcel. Nous devions avoir huit ou neuf ans. Vous savez quoi ? Marcel, je le vois toujous, je n'ai jamais cessé de le rencontrer. Une amitié qui dure depuis cinquante années, vous en connaissez beaucoup ?

Marcel a travaillé comme professeur de musique et est maintenant à la retraite. Daniel Lamy a aussi été impliqué dans le monde de l'éducation, dans la province de Nouvelle-Écosse, après avoir été un excellent comédien de théâtre amateur. Il désirait d'ailleurs devenir pro dans ce domaine. J'ai eu de ses nouvelles il y a une dizaine d'années, par courriel, alors qu'il venait de lire mon roman Contes d'asphalte, où il s'était reconnu. Je ne sais pas ce que sont devenus Richard et Normand.

Au cours de mon adolescence, je deviendrai ami avec deux gars de mon école, mais qui n'avaient pas attiré mon attention au cours de l'enfance.

Tags: #enfance
 


Commentaires

 

1. anaflore  le 28-02-2016 à 00:01:21  (site)

vous avez tous fait dans l'artistique!!!peut être du à l'école???
sur mon ile les amitiés durent depuis la naissance mais en ville ce n'est pas possible ....bon dimanche

2. MarioMusique  le 28-02-2016 à 01:41:46  (site)

Heu... Marcel était davantage un prof de musique qu'un musicien !

3. Nikole-Krop  le 28-02-2016 à 08:12:15  (site)

Tu as l'air bien sérieux...
Belle histoire d'amitié !

4. MarioB  le 28-02-2016 à 12:10:34  (site)

L'amitié, c'est sérieux.

5. jakin  le 29-02-2016 à 11:33:16  (site)

Il y a beaucoup de neige sur cette photo et la voiture serait aujourd'hui une voiture de collection....

6. MarioMusique  le 29-02-2016 à 12:02:03  (site)

Un petit tas de neige, à droite... Sans doute que le papa de Marcel venait de nettoyer son entrée.

 
 
 
 

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