Voilà presque deux mois que ma mère est disparue. Je pense souvent à elle et m'ennuie beaucoup. Les bons souvenirs sont doux, mais ma vie ne peut demeurer pareille. Voici quelques photos, anciennes et récentes, pour vous présenter l'amour qu'elle portait aux animaux.
Ma mère est décédée dans la nuit du 20 juillet 2019. Elle avait 94 ans et 7 mois. Je ne vous raconterai pas tout ce qu'elle a vécu depuis février dernier... Je n'en ai pas le goût. Cependant, je crois bien que c'était une délivrance, tant pour elle que pour ses trois enfants survivants.
Mardi le 5 décembre, ma mère Lucienne a atteint 93 ans. Souligner l'anniversaire doit se faire avec moins de pavois qu'il y a à peine trois années, tant elle semble perdre peu à peu diverses facultés, dont celle de marcher, de voir comme il faut, bien qu'elle s'exprime encore clairement. J'en ai vu des pires dans ce foyer, mais je sais qu'il y à peine trois ans, elle pouvait encore faire diverses petites choses distrayantes, alors qu'aujourd'hui, elle passe surtout son temps au lit. Quand nous la visitons, ma soeur et moi, elle est attirée par les mini beignets qu'on lui apporte, mais il ne faut pas compter plus qu'une demi-heure avant qu'elle ne se dise fatiguée et réclame de retourner dans son lit. La parole qu'elle dit le plus souvent est : "Je vous aime". Quand nous lui tenons les mains pour l'aider à marcher, on sent très bien cet amour. La fête du 5 décembre n'aura pas été différente : trente minutes, mais les petits gâteaux, elle en a croqué deux. Sur la photo, mes soeurs Lise et Mireille.
Je ne voudrais pas tracer le procès de cette femme Marjo, mais ce qu'elle fait m'apparaît un peu restreint. Elle fait tourner des disques (La plupart du temps du western) et joue de l'accordéon par dessus. Du moins, elle est à l'écoute de ces vétérans qui ne réagissent pas. Il y a une autre femme qui joue aussi de l'accordéon, sans disques, mais que refuse de monter vers cette unité.
Un article du dernier été confessait que ma soeur et moi pensions que notre mère vivait les derniers instants de sa vie, qu'elle ne serait plus parmi nous dès le début de l'automne. Elle était amorphe, passait ses journées au lit, ne mangeait presque plus. Pour notre plus grande joie, maman est toujours parmi nous. Elle a repris des forces, s'est remise à parler et même à chanter! Malgré le froid de cette saison, nous avons pu sortir avec elle pour de légères promenades. Cependant, elle n'est plus tout à fait comme il y a une année. Le temps fait son oeuvre et puisse le nôtre lui apporter du bonheur. Ma mère aura 92 ans dans trois semaines.
Vendredi, je me rends pour la première fois dans le nouveau logis. Je me trompe d'étage et sors inquiet. "Ils ne l'ont pas mise là-haut, tout de même..." Là-haut, ce sont les cas extrêmes.
Après le bonheur de recevoir un nouveau roman (Voir l'article suivant. Si, si, il y a plusieurs articles par page et plusieurs pages) un second bonheur est de donner le premier exemplaire à ma mère. Il y a toujours des réactions émotives étonnantes. En ce mardi, elle a embrassé le livre, l'a caressé plusieurs fois et, il va de soi, l'a montré à tout le monde de la résidence.
À la résidence de ma mère, une femme se présente quelques fois par mois avec ses animaux pour les montrer aux pensionnaires. Je suis souvent de la partie, car j'aime les animaux (sauf les politiciens) et que je me plais à regarder la réaction des personnes âgées. Le nom du métier de cette femme : zoothérapeute. Les bêtes font du bien à des gens qui, en principe, sont malades, en difficultés, avec des pertes d'autonomie. Cette Hélène n'a pas que des vieux comme clientèle, mais aussi des enfants, des adolescents. On peut aussi prendre rendez-vous chez elle pour une séance plus intime.