Mario Bergeron multicolore

J'ai cherché à refiler la bouteille à ma soeur, qui n'apprécie pas non plus. Essai auprès des voisines du bas : pouah de nouveau et, ces chanceuses, ont eu droit à une boîte de chocolats pour la même raison. En ce mercredi, il y avait l'aide alimentaire et j'ai pensé qu'il y aurait là une pesonne qui accepterait. Mais c'était fermé. Las, je suis retourné chez moi avec mes sacs vides et la bouteille.

Marre de la voir chez moi! J'ai donc décidé de la mettre à la porte, en versant le contenu dans l'évier, mais j'avais oublié que ces objets ont un profond bouchon de liège et je n'avais rien pour l'ouvrir. J'ai tenté ma chance avec un tournevis et un marteau, mais il n'y avait rien à faire. Alors, j'ai jeté la bouteille pleine dans ma poubelle. Je crois que si le proprio récidive, je lui dirai de me donner du chocolat.

Ce disque est disparu lors de mes grands ménages du printemps et je ne sais trop pourquoi je ne l'avais jamais oublié. Il fallait Internet et ses passionnés pour éclairer la situation, voici une quinzaine d'années, croisant un site d'un homme dont la passion était les chansons sportives. Il m'a tout raconté !

Le 45 tours datait de 1963 et sous le pseudo Big Bob se cachait Bob Davies, de Montréal, un des premiers québécois à avoir enregistré du rock au cours des 1950. Le disque était une autoproduction. Fier de sa chanson, Davies avait fait la tournée des stations de radio anglophones, qui avaient accepté de faire tourner le disque. Cependant, quand il avait tenté sa chance chez les stations francophones, le son de cloche avait été différent.

Je me dois d'ouvrir ici une parenthèse : Gordie Howe était un joueur détesté par les Canadiens français, n'appréciant pas que la presse de l'autre langue le considèrent comme "Le meilleur d'entre tous", comme le chantait Bob. Le meilleur, c'était le francophone Maurice Richard ! D'autant plus que tous savaient que Maurice haïssait Gordie. Alors, quand Détroit venait jouer à Montréal, le public huait Howe.

Les stations francophones ont fait savoir à Davies que sa chanson était une insulte aux partisans de hockey de Montréal et une horrible grimace à Maurice Richard et, conséquemment, Bob est sorti penaud, ses 45 tours sous le bras. Ayant eu vent de cette histoire, les stations anglos, ne voulant pas perdre leurs auditeurs francos et surtout ne pas hérisser les commerces achetant de la pub, ont retiré le disque de leur palmarès.

Bob Davies a tout de même pu faire entendre sa chanson dans l'Ontario anglophone, particulièrement dans le coin de Windsor, ville soeur de la Détroit américaine. Le disque a aussi connu du succès dans l'Ouest canadien et, bizarrement, un peu en... Angleterre.

Croyant que ceci avait fait naître une opinion défavorable des francophones à son endroit, Davies  avait fait suivre ce disque par une chanson hommage à un autre joueur de hockey : Jean Béliveau. Le hic est que le titre était maladroit, traduisant Jean en John. Davies allait poursuivre avec la chanson sportive, dont un hommage à l'équipe de football des Alouettes de Montréal. Au cours des années 1970, Bob Davies animera une émission à la télé anglaise de Montréal, à propos de la musique western. Il est décédé en 2012 et Gordie Howe nous a quitté l'an dernier.

Écoutant ce (mauvais) disque, j'ai noté un autre indice de l'origine locale de cette chanson : il y a une boîte écholette branchée sur la guitare. Ce petit objet était très populaire chez les guitaristes à gogo de l'époque et on ne l'entendait presque pas ailleurs qu'au Québec.

Exemple : "Cet homme est un nono" ou "Cet homme est nono". Au féminin, on dit Nonoune, mais j'ai déjà croisé Nonote : "Sa soeur est une nounoune."

Ne s'applique pas qu'aux gens, mais aussi aux choses. Exemple : "Ce film est nono."

Quand j'étais petit, les stylos n'étaient pas jetables. Quand il n'y avait plus d'encre, nous n'avions qu'à remplacer le machin par un plein. Si déjà je les utilisais à la maison, à l'école, c'était interdit. Les gentils écoliers devaient se servir d'un crayon à mine de plomb. Cependant, en septième année du primaire, on nous permettait le stylo. Progrès de courte durée, car en entrant au séminaire, l'année suivante, on nous ordonnait d'avoir recours à une plume et un pot d'encre.

Je n'avais jamais touché ça de ma vie! L'habitude de tenir fermement un stylo et de peser fort était incompatible avec ces antiquités. Quels gâchis! Cependant, ceci n'a pas duré longtemps. Quand je suis entré à l'école publique, c'était le stylo qui devenait enfin roi. Voilà donc un peu plus de cinq décennies que le stylo et moi nous nous aimons. Mes romans sont tous écrits à la main. Pas à l'informatique ? Non, car si je ronge avec joie mes Bic, je n'ai jamais mordu mon clavier d'ordinateur.

Au tout début de 2000, je participe, avec d'autres auteurs de la région, à un collectif du titre Premiers mots de l'an 2000. Il s'agissait d'écrire un texte sur un parchemin, avec plume et encre. Le tout serait exposé dans les bibliothèques du coin et ces créations seraient publiées par l'éditeur Les Glanures, qui en profitera pour fermer ses portes quelques mois plus tard. Le livre le plus rare auquel j'ai participé. Pas du tout apprécié de retrouver le cauchemar dégoulinant de mes sombres jours de séminariste.

Je vais terminer par une anecdote véritable, qui s'est déroulée fin septembre 2000, au salon du livre de Jonquière. C'était un samedi. Je devais laisser mon siège à un autre auteur et j'ai tout de suite filé au petit centre commercial adjacent, pour commander un café et me mettre à écrire le roman qui deviendra Les secrets bien gardés. La scène que je devais écrire était un accouchement, au 17e siècle, en Nouvelle-France.

Voilà que je me mets à l'oeuvre quand soudain : plus d'encre dans le stylo! Pire que tout : pas de remplaçant dans mon sac. Alors, je regarde autour de moi, aperçois un confrère, lui demande s'il pouvait me prêter un stylo. Ouf... J'ai pu terminer mon accouchement. Je lui ai remis son objet en disant : "Merci au nom de la mère et de l'enfant."

1)- Je ne comprends pas le sens de cette question.

2)- Chez mon aimable beau-père et ma gentille belle-soeur.

3)- Chez l'hostie de belle-mère et le tabarnque de beau-frère.

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Avez-vous offert un cadeau à des enfants, lors du 25 ?

1)- Hein ?

2)- Une jolie poupée à ma petite-fille et un jeu de construction à son frère.

3)- Des capotes au gars et un vibrateur à la fille. Ça leur servira bientôt.

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Avez-vous apprécié un délicieux repas ?

1)- Qu'est-ce que c'est ?

2)- Du dindon, de la salade, un petit gâteau aux cerises.

3)- Deux tourtières, du boeuf, huit poissons, sept patates et une demi-douzaine de pets de nonne.

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Avez-vous consommé de l'alcool ?

1)- Vert.

2)- Une coupe de vin rouge pendant le repas.

3)- Douze bières, huit verres de gin et quatre de whiskey. J'ai vomi partout sur le tapis du salon.

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Avez-vous dansé ? Chanté ?

1)- Soyez plus précis.

2)- Un joli cantique traditionnel et un menuet avec grand-père.

3)- Des chansons de Motorhead, AC-DC et d'Iron Maiden. J'ai dansé un peu, mais j'ai glissé dans ma vomissure (Voir question précédente).

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Quelle est la plus belle tradition de ces fêtes ?

1)- Combien ?

2)- Les souhaits de bonne année et les enfants qui ouvrent les boites de leurs présents près de l'arbre.

3)- Sniffer de la coke, rouler douze beaux gros joints dodus, avaler d'un seul coup une bouteille de téquila

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RÉSULTAT :

Si vous avez répondu majoritairement 1, quittez ce site.

Si 2 est votre réponse favorite, vous n'avez aucun sens de la fête.

Si 3 revient souvent dans vos réponses : bravo et vous vous méritez 24 bouteilles de bière et trois grosses crottes de hash.

Le chat vient de me griffer.

La voisine a organisé une fête et fait jouer un disque de Céline Dion à tue-tête. AAAAAAGGGGRRRR !

L'ours polaire du voisin vent de casser la chaîne le retenant à sa niche.

Un homme passe dans la rue et parle dans un téléphone. AAAAAAGGGGRRRRR !

Je veux manger un sandwich et le pain est moisi.

Je viens de me cogner les orteils contre une porte.

L'ours polaire du voisin vient de manger l'homme qui parle dans un téléphone et... Non, ça, c'est une bonne nouvelle.

Il n'y a plus d'encre noire dans mon imprimante.

Plus de pâte dentifrice dans le tube.

Un gars ivre passe dans la rue et fait peur au gentil ours.

La voisine change un disque pour un autre de Lynda Lemay.

Fichue année! Je la déteste!

À peu près au même moment, mon roman Le Pain de Guillaume était sur le marché, après une attente de quinze années. J'étais très fier de ce livre, autant que de Gros-Nez le quêteux, paru à peine six mois plus tôt. Deux romans en une année, j'y avais toujours rêvé. J'étais sur ma lancée! Sauf que 2016 a vu ce sentiment dégonfler comme un pneu... Les livres n'ont eu aucune presse, aucune mention. Pour un gars à son dixième et onzième livre, c'est blessant. Je me suis vite rendu compte que si promo il y a eu de la part de l'éditeur, elle a été de faible teneur et sans aucune insistance. En cette fin d'année, je me retrouve encore devant rien, même si cet homme dit admirer mon style romanesque. Dans cet univers, si les livres ne vendent pas IMMÉDIATEMENT, tu n'existes pas. C'est ce qui est arrivé : ces deux romans ont été les pires vendeurs de ma presque douzaine. Je ne sais pas si j'ai envie de me replonger dans tout ce marasme de plus en plus ridicule...

Par contre, les trois romans que j'ai touchés cette année me donnent satisfaction et, humblement, je crois que je deviens meilleur avec le temps. Au fait, il n'y a eu aucune pause entre la fin d'un de ces textes et le début de l'autre, si bien que j'ai écrit chaque jour de 2016. Rien de neuf en soi, mais j'aime à le dire. Aussi : bonheur de retourner écrire au parc pour créer.

Par contre : l'équipe de baseball que j'encourageais, ces dernières années, a décidé de ne plus jouer le soir. J'ai dû me tourner vers un niveau inférieur, qui m'a déçu. Sur le calendrier ci-haut, les marques noires sont les dates des rencontres de ces jeunes.

Je dirais que 2016 a été une année sanglante, et pas que pour le coeur. En mars, je me suis coupé profondément le pouce de la main gauche avec la languette d'une boîte de conserves. Cela a pris quatre mois à cicatriser. Quatre mois à sans cesse changer le pansement, à avoir du mal à me servir de cette main! Comme si ce n'était pas assez, le jeune monsieur Salomé a eu une crise de "J'ai des griffes et des dents et je te le prouve" au cours de l'été. Il m'a arraché la peau plus d'une douzaine de fois, dont une blessure importante à la jambe droite. Lors d'une partie de baseball, j'ai fait une chute en mettant le pied dans le vide, là où il y avait des estrades les années précédentes. Re-sang. Pffff... Je crois qu'à compter de soixante ans, la peau devient plus fragile. Et je perds encore des cheveux.

Par contre : content d'avoir trouvé une tinamie pour échanger des courriels. C'est Joe, celle qui a écrit un livre sur l'histoire de son lieu natal, Schefferville, le bouquin le plus captivant lu cette année. J'avais écrit un article à ce moment-là. Suivez ce lien :

http://mario3.vefblog.net/37.html#Terre_rouge_Schefferville_par_Jocelyne_Lemay

Le disque de l'année : Ronnie Earl, Maxwell Street. Le fichier audio : In Memory Of T-Bone.

Content aussi du blogue musical, même s'il n'est à peu près pas fréquenté.

Sais pas ce que réserve 2017. Moins de sang, j'espère...

J'ai vécu ce dernier élément pour la première fois de ma vie. Mercredi dernier, six ouvriers sont montés sur le toît de la maison, avec des scies, des marteaux, des masses, du matériel lourd, pour effectuer des réparations. Juste au-dessus de chez moi! Alors, monsieur Salomé, pris d'une grande panique, avait les yeux très ronds, faisait preuve d'une grande nervosité et ronronnait très fort. Cela a duré deux heures et le minou n'a cessé de se faire entendre pendant tout ce temps. Quand les ouvriers furent partis, il s'est affaissé, épuisé, et a cessé de ronronner. Étonnant, non ?

Je répète que les jouets sont destinés aux enfants sages, essentiellement. Les turbulents en sont privés et, pour les punir, leurs parents risquent de leur acheter un téléphone portable pour Noël. Tant pis pour eux. Comment juger qu'un enfant a été sage ? Le père Noël sait tout, mais souvent, les jeunes l'informent. Malgré son immense tâche, l'homme prend le temps de se présenter dans les grands magasins et les enfants peuvent prendre place sur ses genoux et lui révéler le présent souhaité. Les gamins n'ayant pas le temps de se rendre dans ces commerces peuvent écrire au père, à l'adresse suivante :

Père Noël

Pôle Nord

Voici deux exemples de lettres enfantines livrées au héros du jour.

Petit papa Noël, quand tu descendras du ciel, avec tes jouets par milliers, n'oublie pas ma petite poupée. C'est ce que je désire le plus au monde. Je t'assure, père Noël, que j'ai été une fille très sage. J'ai aidé maman à la maison, j'ai pris soin de ma petite soeur et j'ai étudié très fort, à l'école. Oh, père Noël, je t'assure que je dis la vérité. Je rêve tant de cette belle poupée. Je t'aime tant, tu sais.

Bisou bisou bisou bisou.

Ton amie Nyxie.

Voyez, cette petite aura la poupée désirée. Voici un autre exemple.

Petit papa Noël, quand tu descendras du ciel, avec tes jouets par milliers, n'oublie pas mon train électrique. C'est le plus beau que je puisse imaginer. Je le mérite, car, tu le sais, j'ai été sage toute l'année. J'ai aidé papa à enlever la neige, j'ai aidé une grand-maman à traverser la rue. À l'école, j'ai étudié fort, puis j'ai mis une grenouille dans le tiroir du bureau de la maîtresse. La vieille sorcière a crié et j'ai bien rigolé. Tu sais comme je t'aime et j'espère que tu n'oubliras pas ma demande : un train électrique.

Bisou bisou bisou bisou

Ton ami Florentin

Voyez, ce petit n'aura pas son train électrique, car il n'a pas été entièrement sage.

Revenons à la livraison des jouets. Le père Noël travaille de nuit, quand les enfants (sages) dorment. Pour ne pas les réveiller, il passe par la cheminée, dépose les présents près de l'arbre familial. Beaucoup de travail, mais quelle joie sera la sienne en pensant au bonheur des petits quand ils verront les cadeaux, le lendemain matin.

Le père Noël est facile à reconnaître, car il porte une longue barbe blanche et est vêtu de rouge. Il a été illustré par des grands artistes et on retrouve son image sur des cartes de souhaits, des calendriers, des jouets, tant de choses! Plusieurs chansons ont été écrites en son honneur, comme celle du fichier audio de cet article, par le copain Joey DeFrancesco.

Le père est un joyeux Noël. Quand il voit un enfant, il rit ainsi : Ah Ah Ah! Non... ce n'est pas ça... Hi Hi Hi et... non plus... Uh Uh Uh, peut-être ? Non plus... Pffff... J'ai oublié...